Dans un futur morbide, la cité souterraine de Lukuss a subi un brutal coup d'Etat. Le gouvernement a été renversé par un puissant groupe mafieux et autarcique qui s'auto-désigne sous le nom d'Organo. L'Organo devient par conséquent le maître de la mégalopole en perdition, et surtout ses serviteurs privilégiés parviennent à détourner à leur seul profit ce qui jadis était voué à la distribution : la Raffia, une mousse permettant la greffe de membres cybernétiques, les texhnolyzes, et par extension la création de sur-hommes régnant d'une main de fer sur les populations. Dans un univers déliquescent où la Salvation Army s'avère être la seule force dissidente luttant contre l'Organo, le jeune Ichise se voit mutiler son bras par les despotes après avoir refusé d'obtempérer. Curieusement alors qu'il n'est qu'un chien des rues insignifiant, une médecin aux objectifs inconnus décide de le texhnolyzer à son tour. Accompagné d'une jeune fille medium nommée Ran et d'un touriste venu de la surface de la Terre, Ichise se retrouvera plongé au coeur d'une lutte sanglante pour l'avenir de Lukuss...

Réalisation : Hirotsugu Hamasaki
Scenario : Chiaki Konaka
Chara-Design : Yoshitoshi ABe
Musique : Keishi Urata
Nombre D'Episodes : 22
Catégorie : Interdit - 16 Ans
Production : Mad House
Texhnolyze possède à peu de choses près le même staff que celui de Serial Experiments Lain, avec une réalisation toutefois nettement supérieure grâce au Studio Mad House - Perfect Blue, Ninja Scroll, Boogie Pop Phantom, Chobits, Metropolis, X, Aquarian Age, Vampire Hunter D. Aussi ambiguë et davantage sophistiquée encore que Serial Experiment Lain dans sa mise en scène visuelle, Texhnolyze est l'un des plus fameux anime de 2003, violent et sombre, à l'antipode des tendances commerciales du moment. L'immersion graphique est totale et provoque un sentiment de tension rarement égalé jusqu'alors, et le scenario très déconstruit s'avère une réussite de bout en bout, parsemé d'énigmes et de personnages glacés. Difficile de classifier Texhnolyze dans la case balisée de la science-fiction tant l'anime brasse de composantes différentes - psychologie, politique, sexualité, mystique, action, horreur. La bande-son, hybride entre l'atmosphérique pesant et une goa techno hypnotique est aussi étouffante que le déluge d'images-choc exposées. Comme d'accoutumée, la cultissime équipe s'efforce de ne jamais raconter l'histoire de manière frontale, de ne jamais rien révéler par l'ostensible, bref de dérouler un récit par touches éparses - cette méthodologie dont l'embryon se nomme Neon Genesis Evangelion est à l'heure actuelle une spécificité narrative totale de l'animation japonaise que l'on ne retrouve ni dans les autres dessins animés internationaux, ni dans les dramas live américains. Rien de plus à ajouter, sinon que Texhnolyze est prévu pour Mai-Juin en France chez Dybex, et qu'elle risque fort de devenir le nouveau phénomène de culte des jadis adorateurs de Serial Experiments Lain.



Evidemment, à ne pas rater.

