Bon ben finalement on l'aura eu , notre topic "politique"
Généralement je n'aime pas ce genre de débat, pas à cause du thème (qui m'est cher) , mais plutôt à cause de la difficulté du débat et du fait que ça s'envenime très rapidement (la preuve plus haut

)
Bon là je vais enfoncer des tonnes de portes ouvertes, mais j'ai envie de parler. Merci à ceux que me lisent
C'est un fait majeur, en politique on reporte tout à sa propre expérience, et on "imagine" le vécu et les difficultés des autres.
Déjà que sa propre expérience n'est pas forcément représentative de sa condition sociale, en plus le "reste du monde", on nous l'enseigne ou plutôt on nous le rabâche à coup de TF1, Charlie Hebdo ou Voici
Comment voulez vous que nous, peuple râleur où le dialogue ne passe que par les conflits, nous puissions comprendre l'état de notre nation ?
Si je ne fais pas l'effort de me renseigner sur le sujet par moi-même (car les sources d'info objectives existent et sont dispos sur le net, suffit de chercher), je ne peux qu'aller à la solution de facilité : les fonctionnaires sont tous des fainéants, les patrons sont tous des gens qui ne pensent qu'au profit, les arabes sont tous des délinquants, et j'en passe et des meilleures...
Et derrière tous nos problèmes quotidiens où égoistement on ne voit que sa feuille d'impôt, ben on ne se doute pas forcément que bien des réformes contestées sous la gauche sont en fait admirées par la droite (et inversement). Chose qu'évidemment ils n'accepteront jamais d'avouer sous les feux des projecteurs, et ils n'hésiteront pas à profiter des avantages de la réforme passée sous le gouvernement précédent. Et pourquoi donc ? parce que bien souvent, la plupart des rapports précédents aboutissent tous à la même conclusion et à la pauvreté des solutions. Et en France on a plus le courage du statut quo que des réformes nécessaires qui font mal. Les rares qui y sont passé ont vu leur carrière politique brisée. Parlez en à Rocard, Juppé...
Voilà, mais me direz vous , cependant ça n'excuse pas les mauvaises réformes. Quand il y a des solutions, c'est la couleur politique qui oriente la décision. C'est bien de contester une décision qui ne correspond pas à son idéologie. C'est beaucoup plus constructif de proposer une alternative réaliste à cette décision, et l'expliquer. Et puis, tant qu'à faire, la financer (n'est-ce pas Mme Aubry ?

)
Vous voulez qu'on s'insurge sur la mort de la recherche en France, sur les intermittants de spectacle qui se retrouvent dans des situations précaires, sur la difficulté quotidienne de l'enseignement, des budgets limités des hopitaux, de la violence ou que sais-je encore ? Allez-y, mais avec du concret, du mesuré. Sinon ma concierge de palier qui lit les potins va elle aussi raisonner égoistement et tirer de l'agression de son petit dernier un bilan de l'eficacité des forces de police nationale sur le territoire français.
Par pitié, épargnez nous les raccourcis simplistes droite/gauche du style "anti-intellectualisme". Vous croyez vraiment que vous trouverez un député de droite qui se réjouit des perspectives de la recherche en France (en dehors de toute langue de bois) ? Avec ce genre de raisonnements, on court tout droit à la catastrophe. On est plus très éloigné de discours extremistes qui simplifient le trait, caricaturent en vue de pointer du doigt une catégorie de personnes (les patrons, les étrangers). Non messieurs de l'inrock, ces problèmes ne sont pas le résultat d'une conspiration gouvernementale visant à éliminer les intellectuels (de gauche) , ils sont le résultat d'années de gestion et de crises sociales, où la gauche autant que la droite ont eu leur mot à dire et restreint le nombre de solutions restantes.
Et si effectivement il est malheureux de voir que ce mouvement de dégradation s'accentue dans pas mal de secteurs, volontairement ou non, ces choix politiques contestables doivent être expliqués et non rassemblées dans un épouvantail hurluberluesque à la veille d'élections aux enjeux régionaux et non nationaux.
Et quand je demande des explications, par exemple, j'en demande autant à la gauche sur des propositions concrètes, avec un plan de financement réel qu'à la droite pour voir à quoi a servi l'argent non dépensé dans la recherche !
Voilà des choses que vous ne verrez jamais, c'est pas médiatique, c'est pas racoleur, c'est pas simpliste et surtout ça ne fait pas progresser le vote extremiste.
Bref, je crois en l'éducation. Non pas asséner des vérités sur la base de oui-dire et d'opinions toutes faites, mais donner des outils pour comprendre, pour faire sa propre démarche dans sa quête de vérité.
Apprendre à apprendre, en politique, c'est un défi.