Bon je ne sais pas trop mettre où ce post donc je le fais ici.
De quoi parle-t-on ? d'Hélène Risser (journaliste à ASI) et de son livre : L'audimat à mort.
Cela aurait peut-être plus sa place dans un topic : livres/rapports qui parlent de la télé....
Auteur : Hélène Risser
Titre : L'audimat à Mort
Editeur : Seuil
Nombre de pages : 270
prix : 16€.
Bon de quoi ça parle : de la télé et de ses rouages. Pour mémoire Hélène Risser est la journaliste qui présente les dossiers d'ASI (celle qui porte 1 semaine sur 2 un pull bleu ciel avec des broderies noires). Il ne s'agit pas de la rigolote Maya.
Le style d'écriture est assez facile à lire.
Dès le départ du livre on comprend que TF1, M6 vont en prendre plein la gueule. Mais il est également faite une critique assez sévère de l'évolution des redactions de l'ensemble des chaines. Au final seules Arte et la 5ème sont épargnées.
On apprend pas mal de choses (en tout cas pour le naif que je suis).
L'auteur explique les dérives qui existent dans l'unité de M6 pour les magazines. Ainsi Thomas Valentin intervient régulièrement pour expurger Capital des thèmes "anxiogènes" qui pourraient faire fuir les téléspectateurs comme les pauvres ou le chomage. Et on favorise les thèmes porteurs comme les Riches avec un grand R, l'immobilier (proche des gens) ou la prosperité des instituts de beauté (il y a des jolies filles). Mais parfois l'équipe de Caiptal arrive à maintenir des émissions réputées casse gueule par la direction ("quand les affaires tournent mal" sur les depots de bilan : 20% de pdm et "petits revenus gros business" sur le RMi, Emmaus : 21.5% de pdm) et ça marche !
Ensuite Hélène Risser revient sur les présentateurs producteurs qui s'engraissent sur les chaines publiques et le nom de JC Delarue revient régulièrement (tiens comme dans l'émission d'ASI d'aujourd'hui

) . Ainsi on apprend que le surcout de l'émission d'E. Thomas par rapport à Parole d'expert (40 000 € contre 23 000 € par emission) n'est pas compensé par des revenus supplémentaires de pub qui permettrait comme cela est présenté par le directeur des programmes de financer des émissions dites culturelles.
Une grosse partie du livre est également consacrée aux rédactions des services d'informations. Hélène Risser explique comment les directeurs de redaction ont démentelés les services (éco, judiciaire, étranger, politique, ...) pour créer des pools de journalistes certes mobiles mais qui n'y connaissaient plus rien dans les domaines, donc plus maléables face aux baronnies existantes. Dans
le Point de cette semaine, un entrefilet explique que Robert Namias s'est emporté lorsqu'il a lu le livre d'H. Risser, c'est logique. Il est présenté comme un tyran.
Enfin, on parle des fictions. je cite "si un jour, népohytes, vous prenez un café avec un vrai mordu de fictions, il y a de fortes chances qu'il vous vante rapidement les mérites des series de la chaine cablée américaine HBO, citant pêle-mêle les Sopranos, SATC, ou encore SFU. Comparée à ces héros déjantés, torturés ou franchementhystériques, notre julie Lescaut nationale fait figure de brave fille insipide...." Tout est dit.
Coquilles : j'en ai vu 2.
D'une part page 69,
Bon voyage est un film de Jean Paul Rappeneau et non Jean Marc
page 186,
Si je t'oublie Sarajevo produit par TF1 et Capa a été nominé aux prestigieux Emmy Awars et non EMI awards comme écrit dans le texte.
Impression générale : livre correct même si la critique manque souvent de nuance. Elle apparait parfois même contradictoire. Ainsi lorsque le députe A. Griotteray découvre le pot aux roses concernant les contrats des animateurs producteurs, l'auteur rappelle que ce dernier auraient eu à l'époque des arrières pensées politiques et voulu la tête d'Elkabach. Mais actuellement plus aucun politique ne bouge (elle cite Claude Belot et Patrice Martin Lalande rapporteurs de la commission des finances au Sénat et à l'AN) pour éplucher les comptes des Fogiel et autres Delarue. Elle le reproche également....
Lorsque le couperet de la justice se met en travers de son chemin, l'homme du monde se doit de changer de trottoir.
Benoit P.
Comique Troupier