[Chroniques] L’odyssée de l’écran

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Fallen_Leaf
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[Chroniques] L’odyssée de l’écran

Message par Fallen_Leaf »

B’jour tout le monde :)

Bon, alors, suite à un échange de mails avec Oz concernant un sujet que je voulais lancer sur les forums, ce dernier m’a suggéré d’en faire une chronique (qui pourrait prendre place à la fois sur le LTE et le FLT), donc j’ai fait un petit plan et il m’a donné l’accès pour que je puisse le présenter.

Le but de cette chronique est de faire l’historique de certaines séries ou de certains programmes (émissions, téléfilms, mini-séries) qui ont marqué l’histoire de la télévision française, que cette série ou ce programme soit français ou étranger. Le but n’étant pas de tomber dans le vieux-croutonnisme, ou de faire chanter en chœur de vieux génériques :rolleyes: . Je pensais donc m’attacher à retracer de manière précise toute l’histoire du programme présenté, à en décortiquer les thèmes, les mécanismes, les raisons du succès (ou de l’échec, y a pas de raisons, après tout on peut reconnaître des qualités/défauts à des séries/programmes n’ayant pas ou peu marché), et essayer d’établir des parallèles avec le paysage actuel de la télévision. A partir de là, il y aurait deux variantes :

Chronique axée autour d’un programme de fiction : cette chronique prendra place dans le cadre de la LTE. C’est par exemple le cas du premier jet que j’ai écrit concernant « La Quatrième Dimension ».

Chronique axée autour d’émissions à proprement parler : Tout ce qui n’est pas fiction donc, et qui sera publiée sur le FLT. Je prendrais pour exemple une éventuelle chronique portant sur « Le grand échiquier ». Au-delà du simple programme, je pourrais aussi me pencher sur l’évolution d’un type de programmes et de son évolution … Mais là je me demande si ça ne sort pas du cadre de la chronique.

Limites : Que le programme traité soit terminé, et ce depuis un certain temps histoire d’avoir une certaine distance. (Oz suggérait et je suis d’accord avec lui de fixer la limite à la fin d’A2 & FR3). Bien évidemment, il ne s’agira pas toujours « d’hommages » rendus et je pourrais prendre pour sujet des programmes/séries pourraves. ni même de faire chanter à l’auditoire des génériques en faisant tourner des serviettes)

Titre : C’était mieux âvangue ou Oldies ou L’odyssée de l’écran ou toute autre idée qui serait la bienvenue parce que les titres c'est pas mon truc ;)

Voilà, voilà … Si avez des idées, suggestions, je suis preneur ... :)
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Jarod
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Message par Jarod »

Est-ce que ça pourrait ressembler à ça:
Oldie but...

Dream On

Il existe quelques séries qui renouvelent un genre, qui change la vision que l’on peut avoir des fictions télévisée, qui innovent à tel point qu’elles deviennent une référence. Dream On est l’une d’entre elles.

Comment vous décrire le choc que fut pour moi de découvrir pour la première fois sur un écran de télé les aventures de Martin Tupper? Soyons simple.
C’était il y a quelques années, au début des années 90’. Une nuit d’été que je passais chez ma grand mère. Elle avait la première version, celle analogique, de Canalsatellite. Pour moi qui n’avait pas la télé dans mon appartement, et qui chez mes parents devait me contenter des six chaines hertziennes (il y avait Canal faut pas exgérer non plus) me retrouver avec autant de chaînes differentes à ma disposition était une vrai bénédiction pour le téléphage que j’étais déjàDonc après avoir fait un survol rapide de ce qui m’était proposé (si je me suovines bien à l’époque il devait y avoir Planète, Paris Première, Eurosport, et deux ou trois autre dont je ne me souviens plus) je me suis arreté sur Canal Jimmy. Elle proposait les programmes qui me convenaient le plus, de nombreuses séries plus ou moins récentes (il y avait M*A*S*H, et une série de Gerry Andeson pré-Cosmos 99 et d’autres truc dont je n’ai pas gardé souvenir), des émissions comme Destination Séries, les chroniques du front de la connerie de Philippe Alfonsi, les chroniques de mon canapé de je ne sais plus qui et les chroniques bakelite de Pierre Lescure. Tout cela était déjà très bien mais le véritable choc est survenu au milieu de la nuit.
Il devait être pas loin de une heure du matin quand j’ai vu arriver le meilleur. Pour la première fois je découvrais une série de ce type. Je ne sais plus de quel épisode il s’agissait, il y avait une paire de sein et Ronald Reagan, mais ça peut correxpondre à n’importe lequel des épisodes de la série ou presque. Là n’est pas la question, ou peut que si justement c’est cette apparition conjointe d’une poitrine dénudée et de l’ex président américain dans ses jeunes années qui rendait cette série particulière.
Je ne vais pas jouer à celui qui découvrait l’anatomie féminine en regardant Dream On (il m’avait été donné de voir bien plus dans les programmes que difussait Canal Plus également au milieu de la nuit) mais voir ce genre de chose dans une série était une première. Jusqu’a présent même dans les situations les plus intimes les actrices prennaient grand soin de couvrir leur courbes pudiquement d’un drap une fois l’acte consommé. Là point de censure pudibonde, les seins apparaissaient fièrement et pas seulement après les galipettes, mais aussi pendant les parties de jambes en l’air, qui n’étaient pas suggérés mais très illustrées (pas autant que dans les programmes de Canal cités plus avant mais presque). Cette façon de présenter le sexe dans une série était pour moi une revolution.
La série dans son entier était une révolution pour le spectateur que j’étais. En dépit des heures de télé que j’avais pu engloutir jamais je n’avais jamais au grand jamais vu ce genre de série. Ma culture en matière de sitcom se limitait au Cosby Show, à Madame est servie ou autre Fête à la maison, c’est dire si le choc fut rude. Ce que j’avais sous mes yeux était à des années lumières des séries familliales et moralisatrices que je pouvais voir sur les écrans des chaînes hertziennes. Tout dans Dream On se démarquait de ces programmes là. Pas de rire enregistrés bien sur, pas de scénarii pretextes à de belles leçon de vie, pas de décor interchangeable à loisir.
Et il y avait ce petit plus: les inserts d’images en noir et blanc tirés de vieux programmes télévisés. Dans un premier temps c’était déroutant mais rapidement et en dépit de l’heure tardive j’ai saisi l’emploi de ces images. Par ce biais nous rentrions dans la tête de Martin Tupper et découvrions un second degré dans l’humour dont étaient dépourvu les sitcoms citées précedemment. La série parlait à notre intelligence, nous trattait en adulte et ne nous prennais pas pour des patates de canapé absorbant bêtement les images sortant dans du tube cathodique.
Après cette nuit révélatrice j’ai tenté de voir d’autres épisode de cette série en demandant à ma grand mère de les enregistrer, mais les progrés de la technologie lui étant étranger je me suis plus souvent retrouvé face à des images issus d’autres chaînes ou pire encore à de la neige. Ce n’est que quelques années plus tard quand mes parents se sont abonnés à la version numérique de Canalsat que j’ai pu voir l’intégralité de la série. Depuis peu grace aux DVD je me suis replongé avec plaisir dans les épisodes des premières saisons, découvrant avec joie qu’elle n’avait pas vieilli et qu’elle gardait tout sa force.


A la fin des années 80 MCA se demande comment elle pourrait recycler les stocks d’images en noir et blanc qu’elle à dans ses cartons. Issues de séries ou téléfilms, il y a des centaines et des centaines heures de programmes disponibles mais totalement inutilisabla en l’état. Impossible de programmer des séries en noir et blanc à un public qui s’en détournerait instanement. En faire de compilations thématiques est également exclu, l’audience ne suivrait pas plus.
Pour arriver à recycler ce genre d’images il fallait se tourner vers quelqu’un qui connait sur le bout des doigts ce genre de programmes surranée et ringard, un maitre es nanar, et grand réalisateur par ailleurs: John Landis. Malgré tout ces talents Landis ne trouvera le moyen d’utiliser cette mine qu’en racontrant deux scénaristes alors inconnus (mais qui ne le resteront pas longtemps) Marta Kauffman et David Crane. C’est d’eux que viennent l’idée. Les centaines d’heures ne seront qu’un materieau dans lequel puisser à loisir des images comme accompagnement à l’intrigue principale.
Ce que vont nous offrir ces séquences en noir et blanc c’est un accés direct aux pensées de Martin Tupper, enfant du baby bomm ayant grandit devant son poste de télévision et donc totalement imprégné de ces programmes (ce que nous présente le générique, et permettant sasn trop d’explication à n’importe quel téléspectateur prenant la série en cours de comprendre rapidement le sens de ces inserts).
C’est également une sous-naration, l’inclusion d’un second degré de lecture. Les dialogues de ces sequences apportent une critique au dialogue principal, un commentaire à l’action, souligne les petites faiblesses de Martin et mettent en évidence ses mensonges.
Contre point comique à l’histoire, qui ne manque pas d’humour non pluis, ces inserts sont la signature de la série, la véritable innovation narrative dont s’inspireront par la suite d’autres séries, dans un premeir temps Ally McBeal avec ses images de synthèse illustrant les fantasmes de l’avocate en mini jupe, et tout dernièrement Scurbs où les pensées les plus délirantes de J.D. prennent vie sous les yeux.
L’autres grande avancée de Dream On c’est le sexe. Pour la première fois dans l’histoire des séries télé il est traité de front et sans périphrases, ellipses contournant l’acte où autre drap pudiques recouvrant les corps avant, pendant et après. Dream On est une série des années 90’ et fait un état des lieu des pratiques amoureuses et sexuelles en pleine épidémie du SIDA. Elle en devient presqu’une émission d’éducation sexuelle abordant aussi bien l’usage du préservatif que les bienfaits de la masturbation, les pratiques sexuelles “exotique” et les conséquences de l’impuissance. De part sa diffusion sur HBO et non sur un network classique toutes les questions peuvent être abordée, homosexualité, triolisme, inceste, relations interraciales, différences d’ages... Une telle liberté de ton ne se retrouvera que des années plus tard quand débarqueront les quatre now yorkaises de Sex In The City.
Premier grand succés de HBO Dream On obtiendra de nombreux prix et conserve encore aujourd’hui son originalité. Nombreuses sont les séries qui lui doivent beaucoup tant du point de vue de la narration originale que de la liberté de ton qu’elle instaura. Longtemps diffusée en boucle par Canal Jimmy Dream On à déserté nos écrans, mais les DVD des premières saisons sont là pour retrouver avec joie Martin, Judith, Jeremy, et bien sur Ronald Reagan dans ses plus grand rôles.
All I need to know about life I learned from Star Trek
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