Après une première saison qui n’avait pas vraiment convaincu, la comédie de Canal+ est de retour pour une seconde saison dont on espère l’écriture mieux tenue.

Doubles Vies

Arche de la saison : Eléonore Pourriat, Jean-Patrick Benes, Allan Mauduit et Benoit Cohen.
Scénario : Eléonore Pourriat, Pierre Benezit, Blandine Lenoir, Philippe Rebbot, en collaboration avec Mauduit et Benoit Cohen.
Réalisation : Benoit Cohen
Avec : Mathieu Demy (Martin), Romane Bohringer (Constance), Laurence Côte (Ariane), Lionel Abelanski (Arnaud/Hervé), Fabio Zenoni (Jean-Marc), Eléonore Pourriat (Claire), Alain Fromager (Patrick).

Quelques mois ont passé. A Paris, Constance et Martin mènent chacun une double vie : Constance continue de coucher avec Hervé, Martin s’éclipse de plus en plus souvent pour aller voir Sonia dans l’Aveyron. De son coté, Arnaud va toujours aussi mal et consulte un psy quotidiennement. Claire et Jean-Marc, toujours aussi immatures, sont en Martinique, où Claire s’affaire aux derniers préparatifs de leur mariage. Tout le monde doit bientôt les rejoindre à bord d’un avion qu’ils ont affrété spécialement maintenant qu’ils sont millionnaires. Patrick est aussi avec eux, apparemment sorti de l’alcool et vivant à leurs crochets. Constance et Martin retrouve Ariane et le Docteur Evrard à l’aéroport, et embarquent avec la bruyante famille de Jean-Marc. Juste avant le décollage, Martin apprend que ses parents ont décidé de vendre la maison de vacances de l’Aveyron.

Rupture

Ce premier épisode commence sur ce que j’aurais pu qualifier de grosse déception si je ne l’avais pas vu venir dès le dernier épisode de la saison dernière : cette seconde saison ne tient pas compte de l’intention de la dernière scène entre Constance et Martin dans la première saison, où ils se disaient l’un l’autre qu’il était temps de mettre cartes sur table. La conversation qui devait suivre n’a jamais eu lieu ; Martin et Constance continuent de mener une double vie qui ne manquera pas d’être révélée à l’occasion de cette nouvelle saison.
L’avantage, toutefois, est que cette situation permet aux personnages d’être moins monolithiques que dans la première saison où Constance, notamment, en devenait crispante à force d’être systématiquement en tension. De même, le retour d’Ariane se fait par chance dans la lignée de ses dernières apparitions dans la première saison. Laurence Côte devrait pouvoir faire autre chose que passer la saison à brailler des one-liners.

L’élément le plus marquant de ce premier épisode est forcément la redistribution du rôle des jumeaux Arnaud et Hervé. Pour un recasting, deux options sont toujours possible : celle de suivre les traces du premier acteur, quitte à risquer de tomber dans l’imitation, ou bien celle de réinventer totalement le personnage, au risque de créer une importante rupture de continuité. C’est cette seconde option qui a été privilégiée. Pour l’instant, le choc est un peu rude, on jugera au fil de la saison si Lionel Abelanki parvient à prendre possession du rôle.

Ce premier épisode est assez léger en terme de comédie pure, ce qui donne le sentiment d’une série qui continue de se décaler vers la dramédie plutôt que d’avoir l’humour comme objectif premier et essentiel. Le problème étant sans doute que les personnages tels qu’installés jusqu’ici par les auteurs semblent dans l’ensemble trop faiblement développés pour pouvoir porter cet aspect.

Dans l’ensemble, si le changement de cadre est agréable, puisqu’on commençait à se lasser de la maison dans l’Aveyron, ce premier épisode ne rassure pas tout à fait sur la capacité de la série à combler les lacunes de sa première saison. On jugera à l’issue de ces douze nouveaux épisodes.