On n’en a pas forcément envie, mais c’est la rentrée, et Le Village va peu à peu se réanimer au fil des prochaines semaines. Comme le veut la tradition, nous entamons cette nouvelle saison en nous projetant dans les mois à venir pour lever le voile sur les fictions qui nous allèchent le plus.

Je me suis aperçu il y a quelques jours que j’avais intitulé mon édito de l’été 2010 « Des lendemains qui chantent ? » quand celui de 2011 déclarait de façon un peu sentencieuse « No Future ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’évolution du moral à un an n’est pas particulièrement enthousiasmante. Dans un été marqué par l’annulation de « Pigalle la nuit » par Canal+, qui défie toujours toute logique créative et économique six semaines après, cela se comprend.

Mais, bon gré mal gré, l’heure est venue de tourner la page, d’entamer un nouveau chapitre, et de regarder vers l’avenir, fidèlement à ce qui constitue depuis le départ notre ligne éditoriale : traiter de ce qui nous intéresse, nous fait envie. Mettre en lumière les fictions qui démontrent, du « Borgen » danois aux multiples réussites britanniques, qu’on peut produire dans une économie de télévision européenne, des séries qui comptent parmi les meilleures au monde. Soutenir ce qui secoue, d’une façon ou d’une autre, le petit monde léthargique de la fiction française, resté sur pause dans les années 90.

Et ça nous fait déjà du travail.

Cette saison, Canal+ va tenter de rebondir après une saison très contrastée. Elle le fera via deux axes : la comédie — « Platane » arrive lundi, « Kaboul Kitchen », « Working Girls » et « Les Lascars en live » prendront la suite — et la méga co-production internationale d’initiative française — le « Borgia » de Tom Fontana sera à l’antenne dès le mois prochain. Tout cela sans compter sans le retour de son plus gros succès de fiction française « Braquo » dont la saison 2 sera à l’antenne dès la fin de l’année.

Sur France Télévisions, les choses seront dans la lignée de ces dernières années. Noyés sous des heures d’unitaires à endormir un mort, quelques projets continueront de retenir notre attention. « Clash », « Inquisitio » ou « Les Hommes de l’Ombre » tenteront de réussir là où « Signature » et « Les Beaux Mecs » ont échoué : innover tout en parvenant à fédérer un public large. Le « Village Français », qui continue d’affirmer sa singularité, sera aussi de retour. Et puis France 2 tentera aussi d’imposer une production franco-britannique initiée par la BBC : « Meurtres au Paradis ».

Arte, après sa première salve de séries originales, tentera d’en tirer les leçons pour passer à une deuxième étape, portée par une nouvelle direction de la chaîne et de la fiction. Dès 2012, c’est en prime-time que seront de retour les séries d’Arte, mettant ainsi fin à la tentative d’imposer en France une fiction de deuxième partie de soirée.

Sur TF1, on guettera le retour de « Flics » tandis que M6, investira elle-aussi la co-production internationale, avec son « Transporteur » décliné de la franchise cinématographique.

On ne fera pas la liste des fictions britanniques ou nordiques qui provoquent le même genre d’intérêt : on y passerait la semaine. C’est ce qui fait encore toute la différence...