Si certains films étaient d’agréables surprises (Thor, Iron Man 3), la plupart m’ont laissé de marbre et The Avengers par Joss Whedon a été une grosse déception. Je n’ai pas suivi le film avec déplaisir mais j’attendais plus de The Avengers et plus de Joss Whedon.
Non, la seule exception à la règle a été Captain America.
Les deux films sont de pures réussites à mes yeux. Le premier est un bon film de guerre par le réalisateur d’un des films préférés de ma jeunesse, The Rocketeer. Le second était un bon film d’espionnage qui a donné un second souffle à Agents of S.H.I.E.L.D..
C’était la première fois que je retrouvais vraiment à l’écran le plaisir des tie-in et crossover des comics. Mais surtout, la vraie force des films est Steve Rogers. Avec son nom de G.I., sa mentalité de boy scout, son pire ennemi aux sérieux problèmes dermatologiques avec une fascination pour un cube cosmique, Captain America était le personnage casse gueule de Marvel. Et je ne parle même pas de son costume.
Les films Marvel ont trouvé un excellent angle d’attaque au personnage. Le vrai attrait de son personnage ne vient pas de sa force mais de son éthique. Ce n’est pas un anti-héros torturé à la répartie facile, mais ce n’est pas le gentil soldat aux ordres d’Oncle Sam non plus. C’est un homme bon qui cherche à faire le bien.
Bien écrit, c’est l’ancre morale de l’univers Marvel.
Mal écrit, on a le droit à ça :

Tout l’intérêt du personnage est le voir confronté à des situations qui remettent en question sa vision du monde.
Issue de ce que je préférais dans les films, Agent Carter était la série Marvel idéale à mes yeux.
Elle était cheap et moins bien écrite que ce que j’espérais parfois, mais elle était l’extension de ce que l’univers Marvel savait faire de mieux. D’Hayley Atwell à Alias dans les années 40, il y plein de raisons d’aimer Agent Carter. Elle n’a jamais été la demoiselle en détresse, ni dans les films, et encore moins dans sa série. C’est une femme de terrain dont la moralité en fait l’égale de Captain America. Elle n’a pas la force physique d’un Steve Rogers, mais une Black Widow non plus, ça ne l’empêche pas d’être l’un des meilleurs éléments de l’univers Marvel.
La structure en huit épisodes bénéficie fortement à la série. L’intrigue avance vite et on évite d’avoir des suspicions sur les talents des agents du SSR si personne ne se rendait compte du double jeu de Peggy dans une saison de vingt-deux épisodes.
Brillante, elle utilise le sexisme ambiant à son avantage : si personne ne fait attention à elle, elle a plus d’opportunités à mener sa mission à bien. Et la voir se faire démasquer tout en obtenant graduellement le respect de ses pairs sur un nombre d’épisodes limité est très bien géré par les scénaristes.
En effet, la série se débarrasse très vite de son image d’Alias dans les années 40 en oubliant les missions secrètes avec perruques et baston. Parce que Peggy Carter n’est ni Sydney Bristow, ni Natasha Romanov.
Si elle sait mieux se débrouiller que ses collègues sur le terrain, Peggy n’est à la solde de personne. Tout comme Rogers, son but est de faire le bien. Elle aide Howard Stark mais elle se rebelle quand elle apprend qu’il lui a menti, elle accepte les mauvais traitements du SSR car elle sait qu’elle peut se rendre utile. En huit épisodes, Agent Carter, tant la série que le personnage, change rapidement les règles du jeu. Elle commence par travailler pour SSR et Howard, elle finit par diriger la mission et sauver Howard. Non seulement, elle convainc les hommes qui l’entoure, mais elle les inspire à être meilleur.
La série s’ancre aussi avec une facilité déconcertante dans la mythologie des films et des comics. La manière dont Peggy sauve Howard rappelle son incapacité à sauver Steve à la fin du premier film. L’épilogue du finale avec Armin Zola explique comment, grâce aux talents de Johann Fennhoff, Hydra a surement infiltré le S.H.I.E.L.D.
Et l’origine de Dottie Underwood nous donne une idée de celle de Natasha Romanov.
Certes, la déco bas de gamme de la série, son intrigue un peu poussive et ses dialogues qui pèchent un peu par moment peuvent gêner. Mais Agent Carter montre de manière efficace et entrainante quelqu’un de foncièrement bon et éthique qui cherche à faire le bien et à changer le statu quo. Quelqu’un qui confronte la tête haute les challenges qu’on lui présente et qui ne baisse pas les bras. Maintenant que Leslie Knope est partie, on a vraiment besoin de quelqu’un de cette trempe à la télé.