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Battlestar Galactica - Le procès de Baltar débute enfin !

Crossroads, Part One: Galactica Legal

Par Feyrtys, le 1er avril 2007
Publié le
1er avril 2007
Saison 3
Episode 19
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Regardez Friday Night Lights. Regardez Friday Night Lights. Regardez Friday Night Lights. Regardez Friday Night Lights. Regardez Friday Night Lights. Regardez Friday Night Lights. Regardez Friday Night Lights. Regardez Friday Night Lights. Regardez Friday Night Lights. Voilà, ça c’était pour la propagande. L’épisode à présent.

J’ai regardé (et regarde toujours) beaucoup de séries judiciaires. J’ai le même problème que Jéjé (parmi d’autres), dès que j’entends les mots « Objection your Honor ! - Sustained / Overruled », je jubile, je sautille dans mon canapé, et j’attends avec impatience le verdict du jury. Si je peux voir des négociations musclées, des informations privilégiées dévoilées au grand jour, des enquêtes bâclées dénoncées, je suis au paradis. Enfin quand c’est bien fait. Parce que quand c’est Shark ou Close to Home, ça sent un peu trop mauvais pour pouvoir succomber à l’appel des juges en robe. Du coup, quand une série non judiciaire se met à inclure du jargon d’avocat, je ne peux m’empêcher d’avoir un oeil (encore) plus sévère que d’habitude. C’est un problème, je le reconnais, ça m’a déjà gâché l’épisode du procès d’Aaron Echolls dans la saison 2 de Veronica Mars. Et ça n’a pas raté : je n’ai pas aimé cet épisode de BSG non plus. Mais je crois que malgré tout, Ron D. Moore et David Eick y sont un peu pour quelque chose, et que tout n’est pas de ma faute.

Quand on a été fan des premières saisons de The Practice, on n’a pas besoin de nous rappeler qu’un système de justice ne fonctionne pas sans la garantie pour tous les citoyens de bénéficier d’une défense. Eugene Young l’explique parfaitement dans un épisode mémorable (en tout cas il l’a été pour moi). Oui, tous les citoyens, ça inclut les ordures, les moins que rien, les Gaius Baltar. Si les scénaristes de BSG avaient vraiment voulu rendre le débat intéressant, ils auraient fait de l’avocate de l’accusation une femme compétente. Ils auraient fait de ce procès un véritable procès, et pas un moyen de faire de fausses révélations.

Un procès comme celui de Baltar, avec une accusation et une défense qui font leur boulot, aurait du avoir une toute autre ampleur. On aurait du les voir écumer les témoins, fouiller dans les archives, se mettre des bâtons dans les roues, négocier, ajouter des témoins inattendus à la liste pour surprendre l’opposition et malmener les partis pris.

Or, le procès est biaisé dès le départ (Adama a déjà jugé Baltar) et l’accusation peine à faire son travail. Alors oui, l’avocate choisie pour représenter le peuple n’est pas forcément la meilleure avocate pour ce rôle. Il ne reste plus beaucoup d’hommes et de femmes de loi, et il faut bien faire avec les compétences de chacun. Mais pourquoi les scénaristes ont-ils choisi de prendre, dès le départ, le parti de Baltar en lui donnant un meilleur avocat et un meilleur défenseur en la personne de Lee ? Pourquoi ne pas avoir donner, à l’accusation comme à la défense, des avocats qui auraient simplement fait leur boulot au lieu de se saboter ? Le procès aurait pu être tellement plus exaltant, tellement plus poignant. A la place, on a Tigh qui marmonne avec colère qu’il a tué sa femme, ce qu’on savait déjà, et on a une Roslin qui, au-dessus de tout, manipule l’audience. L’avocate de la défense ne se repose que sur des on-dits, n’a aucune preuve tangible de qu’elle avance et ne se base que sur l’émotion. Le seul papier qu’elle ait entre ses mains accusant Baltar est la liste des condamnés à mort qu’il avait signé (sous la menace d’une arme à feu), mais aucune des personnes sur cette liste n’est morte. En deux ans d’occupation, elle n’a pas pu récupérer d’autres preuves que celle-là, que cet unique papier qui ne prouve rien ? Elle n’a pas de meilleure idée que de faire témoigner Roslin, dont tout le monde sait qu’elle a eu des hallucinations pendant son traitement contre le cancer ? Aucun autre argument que celui du nombre de survivants ? Par exemple, celui de la responsabilité d’un Président sur son peuple ? Voilà une question qui apparaîtrait à coup sûr dans un Law & Order ou un Boston Legal. Dans quelle mesure un Président, élu par son peuple, est responsable de la sauvegarde de celui-ci ? Pourquoi est-il indispensable, pour la société, pour les survivants, de le condamner plus qu’un collaborateur lambda ?

Une simple enquête aurait suffit pour déterminer que Baltar, pendant l’occupation, a non seulement baissé les bras, abandonné son peuple, sombré dans la dépression (cet abruti de Gaeta, au lieu de mentir dans son témoignage, aurait mieux fait d’aider l’avocate à assembler les preuves), mais qu’il a également eu une relation amoureuse avec Caprica Six et que donc, par ce biais, il a perdu de vue qui il devait protéger dans cette histoire. Des arguments certes discutables, mais des arguments, autre chose que ces questions pathétiques à des témoins pour manipuler l’émotion.

Bref, je ne suis pas contente de ce procès, de son déroulement, de l’ENIEME opposition Lee / Bill (surtout que Bill va carrément trop loin pour son personnage).
Il reste la révélation du cancer de Roslin, intéressant mais pas si bouleversant que ça... Ca veut juste dire qu’elle va encore se prendre pour la sauveuse du genre humain. Et ce ne sont pas ses visions partagées avec Hera, Caprica Six et Athena qui vont arranger les choses... Je commence à en avoir plus qu’assez de ces visions aussi, j’ai l’impression qu’elles sont là pour donner de la matière aux fans impatients, mais qu’elles n’ont plus aucune espèce d’intérêt dans l’histoire de la série.

Tout ce que l’on peut retenir de cet épisode, c’est qu’encore une fois, la meilleure scène était celle qu’ils ont décidé de couper (et de montrer à la fin de l’épisode, comme pour se moquer de nous). L’avocat de Baltar y évoque une idée que j’aime beaucoup, celle de l’aristocratie formée par la famille Adama. Une idée développée par Blackie sur le forum aussi, qui rentre tout à fait avec le nouveau rôle de Baltar dans la colonie. Mais une idée écourtée, encore une fois... Un peu comme la présence à l’écran de Caprica Six... Là aussi, un élément prometteur et laissé inexploité par les scénaristes, pourquoi tant de frustration ? Depuis son arrivée sur le vaisseau, elle ne sert strictement à rien.

Si seulement l’histoire racontée pouvait encore m’intéresser, je ne serais pas aussi sévère avec l’épisode. Parce qu’il a quelques bons côtés, comme la confrontation entre Tigh et Caprica Six, par exemple. Seulement voilà, à force de faire traîner en longueur, de ne pas élever les questions au même niveau qu’autrefois, d’enfermer les personnages dans des situations lourdes, et de ne pas exploiter celles qui font envie, on finit par perdre de vue pourquoi on aimait tant la série à une époque...

Feyrtys
P.S. Ah oui et aussi, le Chief, Anders, Tigh et Tori, l’assistante de la Présidente qu’on a vu 2 minutes 30 cette saison, sont seuls à entendre d’étranges ondes radio. On se demande bien où ils veulent en venir avec ça... Ou bien... peut-être qu’on s’en fout et qu’on ne préfère pas savoir ? A bien y réfléchir, j’aurais préféré ne jamais savoir !