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Boardwalk Empire - Critique du premier épisode la saison 3 de Boardwalk Empire

Resolution: You can’t be half a story

Par Blackie, le 21 septembre 2012
Publié le
21 septembre 2012
Saison 3
Episode 1
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Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre pour ce début de saison, et je suis au regret de dire qu’après visionnage, je suis encore plus confuse. Une chose est sure, l’ambiance d’Atlantic City, avec ses robes flapper et le son de Cole Porter m’avaient énormement manqués.

Boardwalk Empire est une série très inégale, qui a eu un démarrage franchement laborieux. Mais la saison passée avait réussi à donner une direction bien plus claire à l’histoire globale et s’était envolée dans un face-a-face explosif entre les clans de Nucky et Jimmy. Si la mort de ce dernier était aussi inévitable que passionnante à voir venir, cela laissait tout autant perplexe quant à l’avenir de la série après ce drame. Non seulement Jimmy était le personnage le plus travaille de l’ensemble et sa relation avec Nucky avait défini toute l’histoire, mais c’est une grosse partie du cast qui s’en allait avec lui (par la mort ou par association). Ce fut une prise de risque énorme, qui ne paiera peut-être pas sur le long terme.

Cet épisode de reprise veut nous annoncer une remise a neuf, symbolisée par la nouvelle année célébrée. Mais est-ce une bonne chose pour une série qui a tant galéré à bâtir quelque chose d’un peu solide ?

Je veux bien qu’on démarre avec une ellipse d’un an, mais pas quand elle sert à nous montrer que les personnages sont quasiment revenus au point de départ. Nucky a une nouvelle artiste comme maitresse, tandis que Margaret noie son ennui dans des causes nobles et rêve d’émancipation. Du beau surplace.
Et cela s’étend à tout le monde. On dirait qu’on nous refait une présentation de la galerie, de la bande a Rothstein à Capone, sans que leurs actions soient très importantes. Un coucou à la camera aurait eu le même effet.

Certes on nous introduit un nouveau joueur sous les traits de Cannavale, mais j’ai du mal à m’emballer pour un cliché de sicilien au mauvais tempérament.

Rien que les premières minutes sont très maladroites. On semble vouloir nous surprendre avec la nouvelle attitude sans pitié de Nucky. Mais n’est-ce pas exactement ce qu’on attendait ? Le meurtre de Jimmy avait complétement appuyé la déclaration qu’il lui faisait : “Tu ne peux pas être la moitié d’un gangster”, et Nucky n’avait plus la possibilité de continuer à se prendre pour un homme bon. Ce n’est pas pour rien que cette phrase sert d’accroche sur tous les nouveaux posters. Nucky a atteint le point de non-retour par cet acte. Pourquoi ai-je donc le sentiment que c’était de la poudre aux yeux ?

Je crois que le pire, c’est d’avoir passé tout l’épisode à me demander pourquoi j’étais face à autant de personnages sensés avoir disparus.

Le clan Darmody aurait du cesser d’être. Plus de Jimmy, d’Angela, de Commodore... à moins que Gillian ou Richard ne se lance dans une vendetta futile, ils avaient perdu leurs liens avec les autres. Et c’est exactement ce qu’on nous montre, une “famille” totalement à part. J’adore Gillian, mais il est inutile de me rappeler qu’elle a de gros problèmes mentaux et va aussi bousiller le petit Tommy. Quant à la vengeance finale de Richard (qui met un an à se produire, juste parce que Gillian le gonfle), elle ne justifie pas plus leur présence. Si ca embête Nucky d’avoir perdu un allié, il fera tuer Richard et on en finira la.

Mais le pire fut Van Halden. Qu’est-ce que Van Halden fiche ici ?
Le pauvre avait eu une fin abominable, à devoir supporter Lucy et bousiller sa propre enquête comme un blaireau, avant de quitter la ville. So long, goodbye, aufwiedersehen, tout ça. Alors pourquoi doit-on suivre sa vie totalement nulle à l’autre bout du pays ? Qu’est-ce que j’en ai à cirer qu’il ne gagne pas son concours de vendeur ?

On atteint le ridicule lorsqu’il se retrouve comme par hasard mêlé a un conflit face à Capone. On se fiche de nous, la ! Non seulement c’est tiré par les cheveux, mais ça fait deux ans que le gang de Chicago présente un impact minime sur le business d’Atlantic City.

J’ai en horreur qu’on garde un personnage simplement parce que lui ou son interprète est apprécié (oui, je me tourne vers toi Spike).

Au final, on a un épisode complètement décousu, parsemé de vignettes sans liens entre elles. Peut-être que tout cela finira par se rejoindre, mais on ne nous a rien présenté d’engageant dans aucune d’entre elles. Séparer des histoires autrefois bien imbriquées pour les rendre aussi plates, c’est franchement décevant.

J’ai fini par beaucoup aimer la série, cela me ferait mal qu’elle retombe dans ses travers de la saison 1. Voir pire. Qu’on ne donne pas raison à Jéjé de cracher dessus !

Blackie
P.S. Plus de Charlie Cox aiderait surement...