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Cougar Town - Courteney Cox et ses amis alcooliques reviennent le 14 février

Introduction à la Saison 3: 5 Bonnes Raisons de Regarder Cougar Town

Par Conundrum, le 18 janvier 2012
Publié le
18 janvier 2012
Saison 3
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J’ai trop du mal à aimer ABC en ce moment ! Dix mois entre deux saisons de Cougar Town, c’est déjà cruel, mais en plus, amputer sept épisodes à la saison fait mériter à la chaîne qu’on lui voue une haine habituellement réservée aux gens qui chantent du Coldplay au karaoké, ou qui trouvent Donald Trump charismatique.

Cette rancœur est alimentée par toutes les misères qu’ABC nous a fait ces dernières années, comme jouer sur l’affectif en me faisant miroiter un renouvellement de The New Adventures of Old Christine ou engager Kelsey Grammer judyr pour le faire bosser sur Hank.

Mais, comme Carrefour, il faut être positif. Alors, pour fêter le retour Cougar Town, voici cinq bonnes raisons de regarder la série.

1 Moi, je l’aime bien ce titre, au final

Il n’a beau rien à voir avec le contenu de la série, mais "Cougar Town", après deux ans, ça commence à nous plaire comme titre. The Good Wife, c’est un bon titre pour CBS, la chaîne des Anges du Bonheur et de Walker, Texas Ranger, mais un mauvais titre pour un drama judiciaire de qualité avec Juliana Margulies. A côté, à bien y réfléchir,Cougar Town n’est pas un si mauvais titre que cela.

Le fait qu’il ne corresponde plus aux 22 minutes qui entourent le générique a été noté par les fans et les critiques dès que la série a montré une ébauche d’intérêt. Mais depuis, le débat autour du titre a été repris et alimenté quasiment uniquement par la production de la série. Les blagues en guise de surtitre pendant le générique de la deuxième saison de la série sont devenues une marque de fabrique similaire aux "Vanity Cards" des productions Chuck Lorre. Sur Twitter et dans les interviews des acteurs et scénaristes, on a régulièrement le droit au débat sur la recherche d’un titre de substitution.

Du coup, le fait que Cougar Town soit un titre ridicule pour une série sur un groupe d’amis alcooliques en Floride a été tellement martelé qu’il est rentré dans l’ADN de la série. C’est devenu sa marque de fabrique.

2 Parce que le pilote était grave nul !

Un bon pilote, c’est bien connu, ça n’annonce rien de bon. Il ne peut y avoir rien de pire que de rire devant les 22 premières minutes d’une série, d’aimer tout de suite ses personnages et d’adorer sa distribution principale. Quand tout est réussi dans un pilote, il n’y quasiment aucune chance que la série s’améliore par la suite. Deux pistes possibles s’ouvrent alors : la déception hebdomadaire de voir que le niveau de qualité du pilote n’est pas maintenue, ou l’ennui provoqué par la lassitude de voir une formule réussie qui ne se renouvelle pas.

Joey, qui rentre dans le premier cas de figure, a eu un excellent pilote et on sait ce que ça a donné.

Sans ses victoires aux Emmys, j’aurais totalement oublié que Modern Family, exemple idéal du second cas, était encore à l’antenne.

Cougar Town a eu la chance d’avoir un mauvais pilote. Et pas juste mauvais, il était limite insultant à toutes les porteuses d’un double chromosome XX et à l’intelligence de toute son audience. ABC devait beaucoup aimer Bill Lawrence parce qu’il n’y a aucune chance qu’une personne qui ne soit pas sous l’emprise de narcotiques puisse commander une série basée sur ce pilote. Si le gars ne nous avait pas donné Scrubs et Spin City, je ne pense pas que j’aurais eu le courage de continuer.

Et je ne suis pas peu fier d’être parti à l’encontre de ma première impression. Entre son pilote et le dernier épisode de la saison 1, Cougar Town était devenue l’une des comédies les plus drôles à l’antenne.

3 Friends of Cox

Répondre « Courteney Cox » à la question « Qui était le meilleur élément de Friends ? » doit être un des signes que les psychiatres doivent utiliser pour diagnostiquer les éventuels sociopathes. Monica, et par extension son interprète, a toujours été le personnage qu’on tolère car elle était indispensable à l’intrigue. Un peu comme une assiette est indispensable pour manger, on apprécie principalement son contenu plutôt que l’objet en lui même.

Dans Cougar Town, c’est encore le cas. Courteney Cox n’était clairement pas la raison pour laquelle on se dit qu’on va essayer une série avec "Cougar" dans le titre. Même si on préfère largement une Jules Cobbs à une Monica Gellar, quand Courteney Cox est entourée d’une Busy Phillips ou d’un Ian Gomez, le fait qu’elle arrive à ne pas être dépassée par ses camarades de jeu est, en soi, remarquable.

Cougar Town a une distribution bigrement efficace. Autour de Cox, on retrouve d’excellents acteurs dont l’expérience leur permet de vendre même du matériel moyen. On pourrait donner des pages de programme de l’UMP à Busy Phillips qu’elle réussirait à nous faire rire.

A partir du moment où les scénaristes ont réussi à rattraper le niveau de leur casting en milieu de sa première saison, Cougar Town est devenue l’une des rares raisons qui font que, si ABC était amenée à suivre le chemin du dodo, d’UPN, de la WB et de La Cinq, on serait vraiment chagriné.

4 Parce que Suburgatory ne nous a pas encore convaincu

Les nouvelles séries, c’est comme les étrangers, il faut s’en méfier. Avec leurs têtes qui ne nous reviennent pas (depuis quand Alan Tudyk fait-il aussi peur ?) et leur noms qu’on a du mal à prononcer (c’est Su-bur-ga-to-ry), elles sont souvent là pour prendre la place des bonnes vieilles et honnêtes séries qui étaient là avant elle et qui ont durement travaillé pour être diffusées après Modern Family.

Bon, l’annulation de My Name is Earl par la commande de Community n’était pas une mauvaise chose, mais ça me ferait mal au cœur de voir une comédie qui n’aspire à n’être qu’une pale copie de Mean Girls prendre la place de Cougar Town.
Parce que côté nouvelle comédie, on est loin d’être convaincu par cette fournée 2011-2012. Whitney Cummings semble être la Dane Cooke féminine, à savoir l’humoriste US dont la popularité est difficilement compréhensible. Malgré toute l’affection que j’ai pour Maya Rudolph, Up All Night n’a pas encore atteint un niveau de qualité satisfaisant et je me répète mais je pense que Suburgatory n’est qu’un moyen de profiter du succès d’un film de Tina Fey sans lui payer des droits d’auteur.

Devant ce triste constat, Happy Endings se retrouve bien seule sur la grille d’ABC, et il est grand temps que Cougar Town la retrouve, même si c’est pour une saison abrégée.

5 OK, et je commence par quoi ?

Si on s’arme de patience (ma confession musulmane m’interdit de vous conseiller de vous armer d’une bonne bouteille), on peut tenter de regarder le pilote. Non pas pour rire ou simplement se divertir, vous n’y arriverez pas, mais plus par curiosité masochiste ou comme un « unaired pilot » découvert en surfant sur le net, un de ses épisodes qui ne devait pas être vu par le grand public, mais qui a quand même trouvé le chemin de nos écrans.

On peut passer directement au 7éme épisode. Ce n’est pas le plus drôle de la série, mais il donne une vision plus intéressante de Jules. Jules n’est plus une couguar mais une femme qui a simplement besoin de compagnie. C’est aussi un épisode qui soude les Amis de la Grappe. Et à partir de là, la série devient de plus en plus agréable. D’ailleurs, nous sommes un peu surpris de voir que les deux opus les plus décevants à partir de cet épisode sont ceux avec Liza Kudrow et Jennifer Aniston.

Contrairement à Community, Cougar Town a un niveau de qualité très régulier. L’âge des protagonistes joue aussi sur la gestion de l’intrigue. De ce fait, l’histoire d’amour entre deux personnages principaux devient l’un des fils rouges de la série et est gérée de façon mature. C’est un traitement judicieux et à l’opposé d’un Ross et Rachel ou d’un Elliot et J.D. qui rend la vision de la série très agréable.

Conundrum