Puis Cougar Town est revenue à l’antenne.
Cette saison, Bill Lawrence et Kevin Biegel, les co-créateurs de la série, n’en dirigent plus l’écriture et Cougar Town semble être insufflée d’une nouvelle vie sur cette nouvelle chaine, TBS, avec son nouveau papa.
Je ne sais pas pourquoi, vu la qualité des premiers épisodes, mais j’ai toujours aimé cette série. Quand l’écriture n’était pas au rendez-vous, la distribution était toujours sympathique. Il est gratifiant de voir une série qui a mal commencé sa vie trouver ses marques rapidement. C’était le cas de 30 Rock, c’est le cas de Cougar Town et, je l’espère rapidement de The Mindy Project.
Cougar Town a toujours réussi à ne pas en faire trop dans ces moments vrais. Principalement dans l’histoire entre Jules et Grayson, c’est une rare intrigue amoureuse qui n’est pas écrite de façon hystérique dans une sitcom. Il n’y a pas « WE WERE ON A BREAK » ou d’erreur de prénom lors d’une cérémonie de mariage. La série à me plutôt bien géré la révélation à Jules que Grayson et Laurie ont eu une histoire. Et même si l’enfant de Grayson semble avoir été oublié sur ABC lors du déménagement de Cougar Town sur TBS, le fait d’avoir un enfant ou pas a été très bien géré en saison 3.
Cette force est toujours présente dans la série. En revanche, ce qui rend cette nouvelle saison meilleure que la précédente est le traitement des intrigues secondaires. Scrubs pouvait se permettre de tomber rapidement dans l’absurde sans perdre son audience grâce au principe de la série. Le fait de voir la série par les yeux d’un personnage imaginatif ouvrait plus de portes aux scénaristes. Cougar Town peinait un peu sur ce terrain. Son pire moment était probablement la vente du principe de Penny Can avec Lou Diamond Philips en porte parole. C’était une intrigue peu crédible, pas très drôle, centrée sur un moment plus sérieux, la « trahison » d’Andy pour aider financièrement Bobby, qui sonne forcé.
Cette année, il n’y a pas d’intrigue de ce genre ou de facilité scénaristiques comme la sur-utilisation de Penny Can. Cougar Town soigne beaucoup mieux ses épisodes. Cela vient peut-être d’une nouvelle tête dirigeante qui arrive avec ses idées, mais je pense que la pause d’un an et le changement de chaine a aidé. Cougar Town n’a plus la pression de fournir 22 épisodes par an et de garder l’audience de la série qui la précède. Si l’audience reste bien évidemment un facteur important même pour une chaine du câble, la pression est moins forte. Cougar Town sur le câble est une série qui semble avoir plus de liberté.
Mais pour moi, cette année, la vraie révélation de la série est que Courteney Cox est plutôt marrante.
J’ai beau avoir aimé la série dès ses débuts, il faut avouer que face à des talents du calibre de Busy Philips ou Josh Hopkins, Cox était quelque fois un peu à la ramasse. J’avais toujours l’impression qu’elle est en faisait un peu trop. Je n’ai pas eu cette impression une seule fois cette année.
Mieux encore, c’est elle qui a le meilleur moment pour moi cette saison. La scène de prégénérique de l’épisode de la semaine dernière où Travis lui explique la fin de "Inception" et qu’elle s’interroge sur celle de "Grease" m’a fait vraiment rire. En premier lieu, je suis content de savoir que je ne suis pas le seul à avoir été traumatisé par cette fin. Déjà, que j’avais du mal à comprendre que les chansons d’un film aussi mauvais ont tant marqué les esprits, on aborde enfin le fait que la voiture s’envole à la fin de film !
J’aime quand un personnage de série a les même interrogations que moi, mais surtout, c’est la première fois que j’ai trouvé Courteney Cox vraiment drôle dans la série. Ce n’était pas forcé, c’était drôle et bien joué. Alors que d’habitude les scénaristes s’assurent qu’une scène mette en valeur ou mène la voie à une chanson de Grayson, là, c’était juste un plus. La vraie source d’humour de la scène était Jules.
L’intégration de Tom dans le groupe était aussi très bien amenée. Autant Barb était un personnage qui n’était là que pour justifier ce titre ridicule-puis-génial de la série, autant les scénaristes ont pris le temps de faire de la place pour Tom. Encore une fois, ses scènes, contrairement à celle de Barb, ne sont pas forcées et sont drôles. Il n’est pas surexploité [1] et sa présence est la bienvenue.
Bref, si Cougar Town a réussi à se forger une vraie identité bien loin de son concept de base, cette année, elle passe à la vitesse supérieure : garder le charme de la série en peaufinant les rares et légers problèmes qu’elle gardait encore. C’est une série plus mûre, toujours aussi drôle et qui procure de plus en plus de plaisir. Allez TBS, on sait que l’audience n’est pas au rendez-vous, mais elle mérite largement une nouvelle saison.
[1] Manquerait plus qu’il vole du temps d’antenne à Andy !