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Damages - Critique de l'épisode 5 de la saison 2

I Agree, It Wasn’t Funny: And it was boring too

Par Jéjé, le 20 février 2009
Par Jéjé
Publié le
20 février 2009
Saison 2
Episode 5
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Depuis la rentrée, Tom a enchaîné les reviews de façon bien trop régulière pour un perdusien qui voudrait être respecté. Une petite envie de rentrer dans le moule classique du reviewer « tellement en retard mais je vous promets que je vais me reprendre bientôt » explique peut-être la pause de cette semaine. A moins qu’il ne se soit rendu compte de la catastrophe qu’est cette saison 2 et qu’il ne se console dans son lit avec Xanax et Valium (les cachets, hein, pas les jumeaux croates qu’il a rencontrés à la salle de gym).

Toujours est-il que les choses "avancent" dans ce cinquième épisode de la saison.

De grands personnages

Bon, pas par sa première scène pendant laquelle Patty et Ellen sirotent en pleine journée des mojitos royaux au spa des grands de ce monde. Le spectateur s’interroge.
Comment ça, Patty n’est pas en train de fomenter un plan retors impliquant la mort d’un animal domestique pour se venger du père de son enfant qui l’a trahie devant les tribunaux ?
Mais non, Damages n’est pas une série qui ne vaudrait que par ses rebondissements. Il y a aussi des personnages très complexes qu’il faut prendre le temps d’approfondir. On apprend ainsi la façon qu’elle a de choisir ses dossiers. Elle doit sentir à leur lecture une colère monter en elle qui ne peut s’atténuer qu’avec la punition des vilains. Si donc elle utilise parfois de méthodes douteuses, c’est toujours avec les meilleures intentions. Pas si méchante que ça, la Patty, hein ? Vous ne l’aviez pas vu venir, ça.

Et on ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Les clans doivent être bien définis pour le spectateur. Si Patty est la gentille, son adversaire doit être… très, très méchant. Ce n’est pas suffisant que Rawles (je ne ferai pas l’effort de retenir les nouveaux noms des anciens de The Wire, j’ai déjà du mal à ne bailler que toutes les trois minutes devantDamages) soit le grand patron d’une entreprise qui ne respecte pas l’environnement. Il est aussi le membre d’une société secrète qui recrute ses membres selon leur degré de ressemblance avec Dick Cheney. Dans l’épisode, on assiste à la cérémonie qui l’intronise chef des grands conspirateurs de ce monde. Il est travesti (les méchants ont le sens du spectacle et de la subtilité) et on l’observe encaisser un bizutage verbal qui consiste à une succession de « You’re so gay ». Ça rigole dans l’assemblée. Les vieux blancs riches seraient-ils homophobes ou se seraient-ils découvert une passion pour les textes de Katy Perry ? Le spectateur n’a pas le temps d’y réfléchir puisqu’au milieu des visages pâles patibulaires, on découvre… Lester !! Lui, il est noir (ça n’a pas changé depuis The Wire) et il ne rigole pas. Il est plus fin que les autres, il sait à quel point Rawles est un méchant.
Il a deviné que dans les toilettes son nouveau chef va exploser la tête de l’orateur contre un urinoir. Méchant, on vous dit. Sans humour.
Dans deux autres scènes, on le voit le cigare à la main discuter de plans machiavéliques sur le toit d’immeuble ou dans une salle de vidéo-surveillance. On s’étonne de ne pas le voir dans un parking en sous-sol en train de se pencher en arrière et d’éclater d’un rire sardonique.
Il ne lui reste plus qu’à discuter tout seul de ses intentions à voix haute et Damages aura réussi à créer un personnage digne de Sheila Carter ou de Jill Abott. (Vous avez très bien compris les références…)

Des intrigues complexes

Ça sent le roussi pour Ellen. Elle continue par exemple à retrouver ses amis du FBI dès qu’elle en a l’occasion en pleine rue. Et Patty comprend bien qu’il y a quelque chose qui cloche chez sa jeune protégée quand… celle-ci reçoit un texto pendant une réunion. Rien ne respire plus la trahison qu’un « si tu reviens, j’annule tout. » Pour lui montrer qui mène l’affaire, Patty lui propose de venir fêter les dix ans de boîte de Tom chez elle. Dans l’appartement terrible où elle a failli mourir quelques semaines plus tôt. C’est à peine si Glenn Close ne le regarde pas dans les yeux en lui disant : « Tu vas voir, il y aura plein de flash-backs traumatisants, tu seras déstabilisée et je saurai alors si tu m’es loyale. »
Aah-ah-ah !
Ellen s’en sort à peu près correctement à ce moment-là. Mais elle a développé le sixième sens de sa patronne. Depuis quelques temps, au milieu de la foule des new-yorkais en camaïeu de gris, elle a remarqué un gars en chemise hawaïenne avec un chapeau mou sur la tête. « Je suis suivie ! » Dans les Feux de l’Amour, il aurait eu un grand imperméable boutonné jusqu’au col, des lunettes de soleil et une perruque blonde. Cette fois-ci, on ne peut pas reprocher à Damages de ne pas faire dans la subtilité. Ce gars-là rapporte les informations qu’il collecte au flic véreux qui a tué le fiancé d’Ellen, mais l’on ne sait pas pour qui il travaille vraiment. Surtout que le mari de Patty la trompe avec une Anglaise qui sait lire des tableaux de comptabilité. Et que l’homme qu’Ellen pensait avoir tué dans l’appartement de Patty est vivant. Et que Patty ne le sait pas non plus. Et que l’un des agents du FBI a toujours des problèmes avec sa femme. Et le confident d’Ellen tue un gars dans une voiture à la fin sans que l’on sache de qui il s’agit.

Ça part dans tous les sens. Au lieu de se complexifier, ça se complique inutilement. Les personnages sont de plus en plus caricaturaux.
Si j’ai besoin de ma dose d’intrigues alambiquées qui font du sur-place avec de vieilles actrices botoxées et des jeunettes anorexiques, je me pose devant un daytime soap.

Jéjé
P.S.

Je crois que Damages, c’est fini pour moi.

Bon courage pour la suite, Tom…