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Desperate Housewives - Critique de l'épisode 10 de la saison 3

The Miracle Song: Ewww

Par Jéjé, le 14 janvier 2007
Par Jéjé
Publié le
14 janvier 2007
Saison 3
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Un épisode qui avait tout pour être une grande réussite, mais qui est plombé par deux grosses fautes de goûts ! (Rassurez vous, Tom Cavanaugh et Alyson Hannigan ne font pas les special guest stars !)

Commençons par le teaser. Il fallait quand même être un fan de 7 à la maison et de CSI : Miami (on vient de me confirmer qu’en général, ce sont les mêmes) pour trouver que déguiser le pédophile « supposé » de la série en Père Noël, le faire débarquer à la fête de Wisteria Lane avec, ô surprise, plein de cadeaux pour les petits enfants, et finalement l’humilier devant sa sœur en fauteuil roulant, étaient de bonnes idées.
La suite de l’intrigue est convenable, mais sceptique sur la façon dont les scénaristes allaient gérer cette histoire, je n’ai pas pu m’empêcher de redouter le pire à chaque scène. C’était plutôt bien vu de lancer les petits bourgeois en croisade contre le pédophile en en faisant une horde de hooligans hostiles, de mettre Lynette face à ses responsabilités et de la faire se rendre compte que sa solution n’est peut être pas mieux que le problème. Mais durant tout l’épisode, je me suis demandé « et si les scénaristes faisaient machine arrière ? Et s’ils allaient trouver une explication alambiquée pour les photos des gamins ? ». La faute à la sœur en fauteuil, qui sème le trouble chez Lynette - malheureusement aussi chez le spectateur - et qui diminue dès lors l’impact de l’intrigue. Une fois le doute installé, l’enjeu se limite à savoir s’il est vraiment pédophile et si, en gros, il mérite le lynchage public. Il aurait été plus intéressant, à mon sens, qu’il n’y ait pas d’ambiguïté. Le conflit moral de Lynette aurait été plus douloureux, plus difficile. C’est ce qui fait la différence, par exemple, entre Crossing Guard de Sean Penn et Que la bête meure de Claude Chabrol. Les deux films ont le même point de départ : un homme, dont l’enfant a été renversé par un chauffard, décide de se venger. Chez Sean Penn, le chauffard est une brave patte, qui regrette son geste et qui vit dans la culpabilité depuis. Chez Chabrol, il est une ignoble ordure, macho, violent, il n’a pas été affecté par l’événement. Un seul des deux est un grand film sur le deuil, la vengeance et la justice.
Résultat, à la fin de l’épisode, j’étais juste satisfait de savoir que le voisin est bien un gros pervers. Maigre consolation !

Le teaser n’est pas la seule scène ratée. Au milieu de l’intrigue de Susan et Bree, le personnage de Ian, jusqu’ici un amour de personnage qui avait réussi à déboulettiser Teri Hatcher, se transforme l’espace d’un monologue en un connard arrogant, possessif et dominateur. On n’aurait pas été étonné qu’il la frappe au milieu de la conversation. Qu’il ne soit pas destiné à être un personnage régulier, soit, mais ce n’est pas une raison pour que sa personnalité change de tout au tout au moment le plus pratique pour préparer son départ. Parfois, rien ne vaut une bonne vieille kelleyrisation !
Pourtant jusque là, l’arrestation de Mike pour le meurtre de Monique Pollier n’avait donné que du bon.
D’abord une scène virevoltante où l’on suivait Bree de chez elle jusque sur le trottoir au cours de laquelle tous les trucs pour cacher le ventre de l’actrice étaient utilisés : bras croisés (pour Bree, ça ne choque pas, elle est tout le temps comme ça), cadrage au niveau des seins, pot de fleurs adroitement placé et, le plus fort, la tête de Mrs McClusky qui bouge en même temps que la caméra. Ce n’est pas bien grave si parfois où voit un petit bout de ventre, j’ai même l’impression qu’il s’agit d’un jeu de la production avec ses spectateurs. « On sait que vous savez que Marcia Cross est enceinte, on vous épargne une énième histoire de grossesse, en échange, laissez nous jouer avec les pots de fleurs. » Je crois que je n’aurais même aucun problème à ce que les actrices enceintes soient filmées de plein pied du moment que leurs grossesses n’interviennent pas dans les intrigues. Une simple voix off (et Brenda Strong servirait enfin à quelque chose) au début des épisodes signalant « Marcia Cross est enceinte, mais pas son personnage, veuillez ne pas tenir compte de son ventre et de ses seins pendant les huit prochaines semaines » m’irait très bien.
L’altercation qui suit entre Bree et Susan pendant leur partie de poker est également jubilatoire.
Bree : I’m not cooking diner for you.
Susan : I’ll cook myself.
Bree : Good. Let me know il there’s any survivor.
Susan : If you take Orson back, you do the same.
(Oui, tout est vraiment bon pour placer le mot ‘Survivor’ où que ce soit !)
Et même après le pêtage de plombs de Ian, on continue dans le savoureux avec un joli cliffhanger. Joli, j’ai dit, pas « qui mériterait d’apparaître dans le TOP 50 des cliffhangers des années 80 à aujourd’hui selon pErDUSA. » Alma est vivante et de mèche avec Maman Hodge. Pas vraiment une surprise à se fracasser le menton par terre, mais je ne l’avais pas vu venir.

Je n’avais pas vu venir non plus le joli rattrapage de Gaby, que j’imaginais coincée à Wisteria Lane’s Next Miss Teen USA pour de longues semaines. Finie la beauté intérieure, fini de vouloir être utile, mode ’material bitch’ ON ! Et quoi de plus jubilatoire que d’assister à la destruction d’une amitié entre deux enfants dans le but de séduire un beau mec ?

Jéjé
P.S. 2007 peut commencer !