Omega: Last but not least
Quand on y réfléchit ceci peut s’expliquer.
Malgré des indices Nielsen catastrophiques, les chiffres des enregistrements DVR étaient plutôt bon, le buzz sur les sites de téléchargement légal comme hulu, là aussi était bon. Dollhouse est produit par la Fox en plus d’être diffusé sur son réseau (ce que n’est pas Sarah Connor par exemple qui est un produit de la Warner Bros) ce qui veut dire que les dividendes qui résulteraient des ventes annexes des (au moins deux) saisons (en gros les dvd) tomberaient directement dans leur poche, et avec Joss qui a montré ce que donnait l’épisode Epitaph One produit avec peu de moyen, cela a convaincu les pontes de la Fox de donner sa chance à sa série.
Je dois dire aussi que je suis content qu’il n’y ait qu’une demie saison. Je ne crois pas qu’une saison à 22 épisodes ait pu apporter quelque chose de plus. Trop de mission de la semaine en perspective.
Et puis, quand on sait que Firefly autre série de Whedon, assassinée par cette même Fox a cartonné en dvd, ce qui a dû montrer sa rentabilité ; les dirigeants de la Fox ont dû se dire qu’ils ne pouvaient pas faire la même erreur deux fois de suite.
Mais quand est il de ce final de saison ?
Les Dingues et les Paumés
Malgré mon intérêt plus que certain pour la série, je suis plus que mitigé.
La faute en grande partie à Alpha. Tim Minear et la team Whedon ont de mon point de vue complètement raté les motivations du personnage.
Alpha est un déviant, non pas à cause de la dollhouse ou des 48 personnalités qui se bousculent dans sa tête, mais parce qu’il était déjà un psychopathe avant d’être recruté par la Rossum. Et que clairement les effacements de mémoire répétitifs n’ont pas diminué sa psychose, qui ne demandait qu’à se manifester un jour.
Dis comme ça, cela pourrait être intéressant. Le problème et qu’en introduisant la Rossum Corporation et ses 20 dollhouses à travers le monde, la quête d’une fiancée pour le monstre de Frankenstein qu’est Alpha paraît de suite bien creuse et sans enjeux.
Pourtant, Tim en utilisant un parallèle avec le livre de Mary Shelley avait de quoi faire quelque chose de plus impressionnant que ce que j’ai pu voir. Il suffisait sans doute de faire d’Alpha autre chose qu’un tueur psychotique ayant des réminiscences de son passé et incapable de gérer ses multiples personnalités pour que la confrontation créateur-créature donne autre chose que le truc qui ressemblait à la dispute conjugale que j’ai vu.
Dans le bouquin de Shelley, Victor Frankenstein détruit la fiancée qu’il est en train de construire pour la créature quand il se rend compte du danger que représenterait le couple. Dans Dollhouse, Alpha étant lui même Frankenstein et sa créature (même si Topher est lui aussi Victor F, le scientifique qui se rend compte un peu tard que sa création a des conséquences imprévues et dangereuses), c’est Echo/Caroline/et toutes les autres personnalités, qui se rend compte du danger et se rebelle après avoir discuté deux minutes de la condition humaine et des problèmes du sur-homme (Nietzsche aurait été fier je pense).
J’ai quand même été frustré que l’histoire d’Alpha ne soit pas rattachée à la Rossum. L’impact de l’intrigue de ce final aurait été, je pense, plus important si Alpha avait été un type normal et devait sa condition au traitement reçu, cherchant à se venger de la Rossum en créant des überdoll comme lui (et on aurait encore l’idée de la créature qui se retourne contre son créateur). Là on a juste un pauvre type qui pense avec le truc qu’il a entre les jambes, et pas avec les 48 personnalités qui sont dans sa tête.
Echo gère d’ailleurs bien mieux ses multiples personnalités qu’Alpha (ou vous avez décidé que Alan est un génie et Eliza une trainée sans talent... Je force personne à choisir) comme si les troubles compulsifs d’Alpha avaient été exacerbés par ses multiples "imprint" alors qu’un cerveau normal (enfin défenseur des pauvres petits animaux, ça donne pas forcément dans le normal) comme celui de Caroline atteint l’éveil sans vouloir taillader et tuer tout le monde. Bien au contraire, les implications morales sont toujours là, ce qui me pose d’ailleurs un autre problème.
Le poinçonneur des Lilas
Des petits trous, il y en a partout dans cet épisode et le précédent.
Comment Echo, qui a désormais une telle compréhension sur ce qu’elle est, se décide à revenir à la dollhouse pour voir sa mémoire effacée et continuer à être une esclave ? C’est quand même pas cette simple idée d’un contrat à respecter qui pousse la jeune femme à redevenir une poupée ? Les ellipses c’est bien beau, mais faut quand même pas oublier d’inclure des informations entre chacune d’entre elles.
Pourquoi Alpha a mis Ballard sur la piste de la dollhouse en premier lieu ? Et pourquoi avoir besoin de lui pour entrer dans la dollhouse ? Si le rôle de l’agent du F.B.I. n’avait d’autre but que de s’occuper de la sécurité, il suffisait à Alpha de se créer une poupée adepte des arts martiaux, programmée pour le suivre aveuglément, et le tour était joué. Bon c’est sur, ça rendait Ballard complètement inutile pour ce final et par extension pour toute la saison. Pas top.
On peut m’expliquer pourquoi le Alpha de Briar Rose paraît être normal et celui d’Omega complètement chtarbé ? Je suis d’accord qu’il fallait montrer la différence entre lui et Echo, mais même avec le problème des multiples personnalités qui squattent son cerveau, je suis pas convaincu que nos amis les scénaristes sachent bien gérer le comportement d’Alpha pour l’instant. Mais bon cerise vous diras que Whedon planifie tout à l’avance, donc moi je ne dis rien de plus.
Tim, un tuyau de plomberie pris en pleine gueule ça brise la mâchoire et fait saigner énormément. Je le sais, je me suis battu avec la fixation d’un de mes skis et j’ai fini avec 12 points de sutures sur le front et le nez. Et une fixation de ski c’est sûrement moins fort qu’un tuyau qui rencontre un visage avec derrière toute la force d’un être humain qui cherche à faire mal. Mais bon Tim, je te pardonne, tu ne dois pas faire de ski.
Ah oui, Tim, aussi, tu me calculeras les probabilités pour qu’un disque dur qui tombe d’une hauteur conséquente sur une poutre ne se brise pas et reste sur cette poutre. A moins que, comme Han Solo, les probabilités et toi...
Malgré les 50 minutes, on a des scènes qui ont été coupées, le boulot de Sierra et November par exemple. Espérons que le DVD répare cela.
I’m smarter than everyone in this room... But less scary
Il y a quand même plein de chose que j’ai aimé (et encore, ce qui m’a dérangé et que j’ai expliqué plus haut, je ne l’ai pas vraiment détesté).
Minear a parsemé son scénario de pas mal d’humour qui passait plutôt bien parce l’épisode m’a semblé moins sombre et plus orienté action.
Par exemple le handler d’Alpha qui lui dit « watch your step » et Alpha qui part en regardant ses pieds m’a fait éclater de rire. Ballard qui balance à Tanaka toute l’histoire sur la dollhouse en sachant très bien que le perso de Mark Sheppard ne le croirait pas. Ou le socle en béton sur lequel se trouve la chaise d’Alpha, il y a écrit "Danger" à l’envers.
Tim aime bien les noms qui signifient quelque chose on dirait. Le nom d’Alpha est Carl William Craft. Et Carl Craft est une marque de ciseau et de cutter, ça va plutôt bien pour quelqu’un qui taillade ses victimes.
Le tandem Ballard-Boyd était plutôt cool à voir fonctionner. On n’est pas encore dans un buddy movie, mais ça peut donner une bonne dynamique entre eux pour la saison prochaine.
Ballard n’est pas encore complètement perdu pour l’humanité. Travailler pour la Rossum en freelance, avec sans doute l’intention de profiter de sa place en interne pour saboter la place, ce n’est peut être pas très intelligent (demander donc à Angel). Mais libérer November/Melinda c’est un geste humain qui a un minimum de compassion. Good boy !
Maintenant on va voir comment Ballard va se comporter au contact de la dollhouse. Rien qu’avec une poupée il prenait une route dangereuse, mais là ce n’est plus jouer avec un des mignons mais avec le grand patron en personne. Attention à ta santé mentale Paul.
On peut dire ce qu’on veut du jeu d’Eliza Dushku, qui oui, n’est pas très étendu, mais en bimbo pouffiasse, elle était parfaite. (Et non, je ne fais pas d’humour.)
Dans ma review de l’épisode 2, je m’étais demandé pourquoi le Dr Saunders n’était pas morte mais seulement tailladée au visage. J’ai donc mes réponses. C’est quand même bien quand une série donne des réponses. Maintenant j’espère que la saison suivante pourra donner un peu plus d’éclairage sur Whiskey/Saunders. Pourquoi sa haine de Topher ? Pourquoi elle semble accepter la personnalité de Saunders ? Et au vu de ses capacités informatiques, est-elle la taupe à l’intérieur de la dollhouse ? Ce qui serait assez ironique, une poupée qui s’ignore voulant détruire l’organisation qui l’a créé. Mais ça permettrait de coller au thème du conflit créateur-créature.
Pour ma part, vivement la suite. Et l’an prochain Ju vous parlera un peu de Lost.