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Fargo - Présentation et avis sans spoiler sur la série adaptée du film des frères Coen

Fargo: 5 Bonnes Raisons de Regarder la Série

Par Ju, le 3 juin 2014
Par Ju
Publié le
3 juin 2014
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Tous les ans, c’est la même chose. Ce que je préfère dans la fin de la saison télévisuelle, cette période où tout s’arrête et où il n’y a plus beaucoup de séries à regarder, c’est que je me retrouve avec beaucoup de temps libre... pour regarder toutes les séries que je n’avais pas eu le temps de voir plus tôt. Comme Fargo.

Pourquoi cette série plutôt qu’une autre ? Pourquoi maintenant et pas plus tôt ?

Il faut dire que j’y avais mis de la mauvaise volonté, car malgré d’excellents retours et un casting débordant de talents, je n’avais aucune envie de regarder Fargo.

En effet, pour moi, Fargo avait commis un des pires péchés possibles en matière de série télé. Du coup, il aura vraiment fallu que je n’ai plus rien d’autre à regarder pour enfin lui laisser une chance, et écrire la critique à la fois enthousiaste et pleine d’ellipses qui suit.

...

Comment ça, de quel péché je parle ?

1 Fargo est une série adaptée d’un film...

... mais ça n’a strictement aucune importance.

Je n’ai pas vu le film, apparemment un « chef-d’œuvre des frères Coen », et ça ne m’empêche pas d’aimer (beaucoup) la série. J’imagine bien louper quelques clins d’œil par moments, mais ce n’est jamais un problème.

D’après ce que j’ai lu, Fargo n’est pas directement une adaptation du film, mais plus une série qui en reprend l’univers, les codes, le ton, et l’archétype de certains personnages. Regarder la série m’a rendu curieux de voir le film, mais ça ne me dérange pas, en attendant, de ne la connaitre qu’en tant que série.

Ou plutôt, de « série limitée », puisque c’est sous ce terme (peu clair) que FX présente Fargo. On ignore pour l’instant si cela signifie « mini-série », c’est-à-dire dix épisodes et c’est tout, ou « mini-série anthologique à la American Horror Story ou True Detective », qui reviendrait chaque année avec un nouveau jeu d’histoires et de personnages.

Après en avoir vu sept épisodes, tout ce que je peux affirmer avec certitude pour le moment c’est que...

2 Fargo, c’est Mr. Bean à la Neige...

... mais avec beaucoup plus de sang.

Sinon c’est tout à fait ça. Fargo met en scène Mr. Bean (ici « Lester Nygaard »), maigrichon aux gestes peu assurés, faible, fourbe, aux grognements presque inaudibles quand il n’est pas quasi silencieux, et le place au milieu d’une histoire de meurtre, plus d’un autre, plus d’un autre, au fin fond du Minnesota. En hiver. Où il neige. Beaucoup.

Et c’est une excellente idée.

Sans trop révéler de choses sur l’histoire, j’ai eu peur pendant les premiers épisodes que la série souhaite faire de Lester un anti-héros. Vous savez, ces hommes blancs tellement populaires à la télévision auxquels on pardonne tout parce qu’ils sont, et je cite, « trop cools ». Mais ce n’est pas ça du tout. Lester est un salopard, point barre. Un salopard déguisé en minable, ce qui le rend assez inédit, mais un vrai salopard quand même.

Je ne sais pas pour vous, mais voir Mr. Bean commettre des actes de plus en plus atroces me parait être une excellente raison de découvrir une série.

En plus, il est bien entouré car...

3 Fargo a plein d’acteurs que vous aimez...

... mais il y a aussi Colin Hanks.

Fort heureusement, le fiston de Forrest Gump n’est pas seul, et il est même très bien accompagné. On retrouve donc autour de lui, en têtes d’affiche, un Martin Freeman méconnaissable (et pas uniquement à cause de son accent) dans le rôle du pathétique Lester, et un Billy Bob Thornton (tout en frange) dans celui de Lorne Malvo, tueur à gage invincible de par sa profession, fouteur de merde facétieux à ses heures perdues.
Le troisième rôle principal est tenu par une inconnue, Allison Tolman, une révélation, absolument attachante en seule flic un peu compétente de la série.

Autour d’eux, des tonnes d’acteurs connus : Bob Odenkirk, Keith Carradine, Adam Goldberg, Kate Walsh, Oliver Platt, Glenn Howerton... et même Key & Peele. Oui, un duo ouvertement comique, des comédiens, des acteurs sérieux, tous complètement à leur place car...

4 Fargo, c’est une série unique en son genre...

... mais non, je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle est « tellement cinématographique ».

Cependant, il faut bien admettre que dans ses idées comme sur sa forme, Fargo ne ressemble à aucune autre série actuelle. Et c’est sans doute pour ça qu’elle peut se permettre de jongler constamment entre comédie et violence sans qu’on n’ait jamais l’impression qu’un extrême ou l’autre ne soit parfaitement à sa place.

Fargo s’autorise aussi des apartés surréels, entre une parabole mise en image en plein milieu d’un épisode ou des flashbacks très libérés sur la forme. La série est très belle à regarder, les plans soignés, et les décors - tout en glace - contribuent de façon absolument essentielle à son ambiance. On ne sait jamais trop à quoi s’attendre devant cette longue histoire, ce feuilleton prenant place dans un univers bien particulier, découpé en épisodes presque arbitrairement.

Rien que pour ça, Fargo est une série à voir. Oh, et...

5 Fargo, c’est aussi à voir pour toutes les autres raisons...

... et il n’y a pas de « mais ».

Reprenons calmement pour ne rien oublier : ce n’est pas parce que c’est une adaptation que c’est nul, la réalisation est soignée, c’est rempli de scènes farfelues et d’humour décalé, il y a d’excellents dialogues portés par d’excellents comédiens, une histoire bien ficelée qui ne perd pas de temps, des personnages mémorables, une ambiance entretenue avec précision, et surtout l’agréable impression d’assister à quelque chose qui ne ressemble à rien d’autre.

Fargo c’est peut-être mieux dans le film, mais c’est déjà pas mal comme ça.

Ju