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Friday Night Lights - Critique de l'épisode 6 de la saison 2

How Did I Get Here ?: The Sheriff started the fire

Par Feyrtys, le 22 novembre 2007
Publié le
22 novembre 2007
Saison 2
Episode 6
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Voilà, ça m’apprendra à prendre du retard sur mes reviews. Maintenant que j’ai vu le 2.07, je n’ai qu’une envie c’est d’en parler… Mais je suis coincée avec le 2.06 ! Damn, la vie est dure parfois.

Bon, alors, qu’est-ce que se passe déjà ? Eric veut tuer Buddy, Tami reçoit la visite de sa sœur, Matt rencontre sa rebound girl, Smash présente sa petite copine Tim à sa famille, rhoo comme c’est mignon, Buddy veut faire rentrer Santagio dans l’équipe et, ah oui c’est vrai, le père de Landry fait un feu de joie de la voiture incriminant son fils…

C’était un épisode qui ne manquait pas de points forts (Eric qui parle avec Jason, Julie qui a le cœur brisé, Landry qui confesse à son père…), mais c’est un épisode qui ne m’a pas marquée plus que ça. À vrai dire, quand je l’ai vu, je n’ai pas réussi à savoir si je l’avais aimé ou pas. J’y étais assez indifférente. Comme d’habitude, l’intrigue du meurtre m’a gâché une partie de l’épisode. Même si l’acteur qui joue le père de Landry fait un boulot exceptionnel, l’aveu ne m’a pas émue, et la destruction des preuves n’a eu aucun impact sur moi. Tout ce qui m’est venu à l’esprit, c’est qu’il faudrait qu’il remplisse une fausse déclaration de vol remontant à plusieurs jours, parce que lorsque les détectives vont apprendre que le fils du shérif a une voiture qui correspond au modèle qu’ils recherchent, et que celle-ci aura mystérieusement disparue, les doutes vont se faire conviction et un bon avocat n’aura pas de mal à monter un dossier solide pour condamner à la fois Landry et son père… Pour moi, tout ça rime avec stupidité. Et surtout avec storyline merdique…

Mais si on met de côté ce point noir (qui commence à se transformer en trou noir à ce niveau-là de la saison deux), le reste de l’épisode était bon. Eric Taylor a eu tort de faire confiance à Buddy, ce que tout le monde avait compris, mais il était drôle de le voir arriver tout seul à cette réalisation. Pour pouvoir retrouver son salaire initial, Coach Taylor est obligé de remplir le rôle de responsable du département de sport du lycée, un département qui aurait, selon Buddy, besoin de trois fois rien pour tourner ! Sauf que le trois fois rien se transforme en montagne de paperasse et en la descente dans son bureau d’une coach de football. Une coach un tantinet caricaturale, mais on ne l’a vue qu’une courte minute dans l’épisode, j’attends donc de la revoir. Comme on s’en doute, l’équipe de football américain n’a pas de souci d’équipement, alors que les autres équipes de sport peinent à récupérer un pauvre ballon pour s’entraîner. C’était cependant très drôle de la voir remettre Eric Taylor à sa place.

L’arrivée de la sœur de Tami (Jessalyn Gilsig, visage bien connu à la télévision) aurait pu être un peu mieux traitée également, même si Connie Britton sauve la plupart des scènes ; je pense en particulier à la façon dont elle saute partout lorsque sa sœur sonne à la porte. Ca m’a fait plaisir de la voir agir comme une adolescente écervelée de 15 ans, parce que ça va bien avec le personnage et aussi parce que je m’y suis reconnue : on a tous une adolescente de 15 ans au fond de soi. Mes reproches à cette nouvelle histoire sont sûrement un peu injustes… Parce que j’ai tout de suite pensé à Six Feet Under et à l’épisode merveilleux de la saison 2 dans lequel la sœur de Ruth, jouée par la grande Patricia Clarkson, déboulait dans la vie rangée des Fisher pour remettre en question tout ce que Ruth était à ce moment là : éloignée de ses enfants, triste, coincée dans une vie qu’elle n’avait pas choisi. L’épisode était une telle réussite qu’il est difficile de pouvoir s’y comparer. La subtilité avec laquelle la relation de ces deux sœurs si différentes était montrée, la montée progressive des reproches et des regrets au cours de l’épisode pour finalement exploser à la fin ont fait de cet épisode un exemple d’introduction d’un nouveau personnage. Claire, la fille de Ruth, a un rôle très similaire à celui que Julie tiens dans cet épisode : la mère et la fille se sont éloignées et la tante "cool" et "jeune" appuie là où ça fait mal. Cependant, malgré les efforts de FNL de ne pas tomber dans une situation attendue, on sait par avance comment cela va se finir. Les deux sœurs vont finir par se parler et s’admirer mutuellement. Tami, pour la première fois, admet qu’avoir un bébé à son âge n’était peut-être pas la meilleure idée du monde et qu’elle a l’impression d’être coincée, sa sœur admet qu’être célibataire et vivre une vie sans attache n’est peut-être pas si épanouissant que cela… Au moins, dans SFU, Sarah mettait un peu plus de désespoir dans sa confession. Elle parlait de son amour perdu à 21 ans, de ses ovaires secs comme le désert du Sahara, de son manque de talent artistique qui l’obligeait à s’entourer d’artistes plus doués qu’elle, de son addiction à la Vicodine… C’était un peu plus émouvant qu’un simple "ouais, ma vie craint quand même, je n’ai pas d’enfant et de mari". Ça m’a laissé un goût d’"un peu trop facile" dans la bouche. En plus, je trouve que Jessalyn Gilsig et Connie Britton ne forment pas un duo de sœurs très convaincant. Elles font plus amies, copines à la limite. Patricia Clarkson et Frances Conroy fonctionnaient autrement mieux.

Je suis probablement un peu dure avec l’épisode, je m’en rends compte. Comme je le disais en introduction, il y a eu quelques scènes très réussies, comme celle dans laquelle Eric Taylor fait comprendre à Jason qu’il ne devrait pas abandonner l’équipe et qu’il fait un coach exceptionnel. Jason n’est pas prêt à l’écouter encore, mais cet échange était remarquable. Dans l’entourage de Jason, seul Eric le traite comme un égal, du moins il me semble. Leur relation aurait vraiment gagné à être approfondie. Je regrette déjà le départ de Jason de l’équipe.

Tim, lui, ne part pas des Panthers, mais se fait virer. À la suite de son escapade à Mexico, Coach Taylor décide de le suspendre. Je n’ai pas bien compris pourquoi Jason n’a pas essayé de défendre son ami, et la suspension semble sortie de nulle part. Même si nous savons parfaitement que Tim n’est pas le joueur le plus consciencieux, nous savons également qu’il est indispensable à son équipe et qu’il aurait mérité (ainsi que nous) d’être mis en garde. Cette suspension manque un peu de gravité, j’aurais cru qu’elle serait traitée avec plus d’importance. Ceci dit, elle a permis une scène très drôle entre Tim, son frère et Tami, et pour ça, elle mérite d’avoir été mise à l’écran. Taylor Kitsch a de l’avenir dans la comédie, il arrive à faire passer l’ironie et le sarcasme d’un seul regard. Beau, sexy et drôle à la fois… Que demande le peuple ?

Tim a cependant de la concurrence pour le titre de "personnage qui me fait chanter Il venait d’avoir 18 ans à chaque fois qu’il apparait à l’écran". Depuis qu’il n’est plus avec Julie, Matt a pris de l’assurance (un petit peu) et le voir se lier avec sa "rebound girl" (la fille qui suit une rupture, celle qu’il ne va pas aimer mais qui va l’aider à se remettre en course) fait vraiment plaisir. La fille en question a l’air d’avoir un grain, mais ce qui compte, c’est qu’il oublie Julie et qu’il passe à autre chose. Même si, d’un autre côté, je plains Julie. C’est là la réussite de cette intrigue : malgré tout, malgré la façon dont Julie a traité Matt, on la plaint un peu de découvrir en direct son ex est en train d’avoir du bon temps avec une nouvelle fille. Ca fait quand même un peu mal de la voir s’éloigner sous la pluie, les larmes aux yeux…

L’épisode se termine sur une touche très "première saison" ; on y voit Smash, Matt, Tim et Santagio (l’ex-délinquant juvénile) s’entraîner, simplement, naturellement, sur un terrain de football vide. Ils jouent comme des enfants et c’est une bonne piqûre de rappel pour le spectateur : quoique le foot représente à Dillon, Texas, et dans le reste des Etats-Unis, au fond, ça reste un sport auquel on s’adonne par passion.

Feyrtys