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Friday Night Lights - Critique de l'épisode 8 de la saison 2

Seeing Other People: It doesn’t get better that this

Par Feyrtys, le 8 décembre 2007
Publié le
8 décembre 2007
Saison 2
Episode 8
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Dans la continuité de l’épisode précédent, le 2.08 m’a rassuré quant au fait que le FNL que j’adore était revenu. Franchement, ça fait du bien, ça réchauffe le cœur même. En plus, cet épisode nous offre la scène la plus drôle de la saison jusque-là : Tim à la chasse au cerf.

J’ai absolument tout adoré dans cet épisode, même ce qui concernait Landry. Et ça, c’est une première. Bon, d’accord, on ne le voit pas énormément, mais les quelques scènes qui portent sur lui sont plutôt réussies. Landry est rongé par la culpabilité, comme on pouvait s’en douter. Tellement rongé que c’est en train de le tuer à petit feu. Et malgré tout, il reste égal à lui-même. Il aide Tyra quand celle-ci a besoin de lui (d’ailleurs, elle ne pourrait pas arrêter deux minutes de se reposer sur lui comme ça ? Elle me paraît plus forte que ça quand même), il pense d’abord aux autres avant de penser à lui. Conundrum me dit que dans la saison 1, il était présenté comme un personnage très croyant, mais je n’en ai aucun souvenir. C’est pourquoi son rapprochement avec Lyla m’a étonné. Mais il ne m’a pas gêné. Les regards échangés par les deux personnages lors de cette scène au restaurant étaient suffisamment profonds pour me convaincre qu’ils avaient quelque chose à se dire et que cette rencontre n’était pas parachutée. En gros, j’y ai cru, même si j’ai du mal à supporter le côté Crazy Christian de Lyla. J’y ai cru grâce au talent des acteurs et grâce à la mise en scène délicate. C’est aussi simple que cela. Après tout ce par quoi Landry est passé, il commence tout juste à avoir le temps de réfléchir à ses responsabilités, et le face-à-face n’est pas facile. La seule solution qu’il lui paraît envisageable est de se rendre. Même si je m’inquiète pour l’avenir de Landry, je suis soulagée de le voir entrer dans le commissariat. Je suis soulagée de le voir reconnaître la gravité de ses actes. La rencontre avec le frère du violeur l’aura sûrement aidé à voir ce dernier autrement que comme une ordure qui méritait de mourir. Il suffisait jusqu’alors à Landry de se rappeler des femmes que cet homme avait violé, de la tentative de viol sur Tyra, et il avait une excuse pour son acte. Mais dans les yeux du frère du disparu, il était bien plus qu’un violeur, il était un être humain, imparfait, mais digne d’amour. C’est le "reality check" dont Landry avait besoin pour ouvrir les yeux sur toute cette histoire. Et c’est que j’attendais pour faire la paix avec cette intrigue qui n’avait pas sa place dans une série aussi subtile que FNL. J’attends de voir la suite pour être totalement satisfaite mais j’ai à présent davantage confiance en la série. Je sais qu’ils sont capables d’apporter une conclusion digne de ce nom à cette histoire de meurtre accidentel.

Mon intrigue préférée dans cet épisode fut celle de Tim. Débutée timidement il y a quelques épisodes de cela, elle prend fin ici avec beaucoup d’émotions et d’humour. Tim s’était fait renvoyer de l’équipe, puis il avait quitté la maison familiale, supportant difficilement le nouveau couple formé par son imbécile de frère et sa dérangée de voisine et ex-petite copine. Je dis dérangée parce que sincèrement, s’engager dans des relations sérieuses avec deux frères, l’une à la suite de l’autre, dénote une légère tendance à chercher la merde et une preuve certaine d’immaturité et probablement de narcissisme. N’y a-t-il donc aucun homme digne de ce nom à Dillon, pour qu’elle décide de coucher avec un mineur puis avec son frère, qui est son tuteur légal ? Quant au frère, ne pense-t-il pas deux minutes à quelqu’un d’autre qu’à lui-même ? Sans oublier qu’à sa place, je ne serais pas très à l’aise de savoir que le dernier amant de ma petite copine était un adolescent de 17 ans très expérimenté pour son âge. Mais c’est une autre histoire.
Tim a donc préféré partir plutôt que de devoir supporter la nouvelle vie de couple de son frère et de son ex. Après avoir squatté le canapé de la famille Collette et dragué la sœur de Tyra, il se retrouve à nouveau à la porte et sous les conseils de son ancienne petite amie, part habiter chez un phénomène très connu des petites villes du Texas (et de partout ailleurs) : le loser. Dégoulinant de lard, n’ayant plus assez de cheveux pour les laisser s’engraisser, élevant des furets et ayant construit son propre laboratoire de drogue au fond de son jardin, Loser Man remplit toutes les cases pour devenir un personnage récurrent de My Name is Earl. Et surtout, il est l’incarnation de ce que Tim risque de devenir, s’il ne revient pas chez les Panthers et se décide enfin à prendre sa vie en main.
La meilleure scène de l’épisode revient donc à Loser Man dans un arbre perdu au milieu de nulle part, avec tout l’attirail du chasseur à la manque : la casquette à l’envers, les bouteilles d’alcool (dont l’une d’elle est cachée dans une fausse paire de jumelles !) et les appeaux. Aaaah, les appeaux. Je soupçonne les inventeurs de l’appeau d’avoir voulu secrètement se moquer de tous les chasseurs de cette planète.
Loser Man n’oublie pas son petit discours faussement écolo sur le fait de "mériter" sa viande et pour ce faire, d’avoir suffisamment de courage pour la chasser. "One on One. Man versus Nature". Avec un semi-automatique quand même. C’est bien connu, les cerfs sont féroces !
Merci, Loser Man, merci Tim. C’était presque digne d’un film des frères Cohen.

Et c’était presque aussi drôle que Smash courant en caleçon dans les couloirs du campus de l’université (majoritairement blanche) qu’il veut rejoindre l’année prochaine. Ebloui par l’argent, la gloire et les filles faciles, le merveilleux Smash se retrouve rapidement dans la mouise, à vouloir coucher avec une des rares filles de couleur du campus… qui n’est autre que la petite amie d’un joueur star de l’équipe de foot qui pourrait le manger au petit-déjeuner. D’où la course en sous-vêtement. Et l’appel désespéré à Matt pour qu’il vienne le chercher. C’était une façon comme une autre de les voir se rapprocher ! Mais j’aimerais bien savoir ce qui est arrivé à Waverly quand même.

Du côté des Taylor, rien ne va plus. Eric se comporte comme le macho qu’il a toujours été (mais j’étais trop aveuglée par son charme pour m’en rendre compte) et à la place de Tami, je me prendrais des vacances loin, très loin, juste pour lui faire les pieds. Eric fait quand même très fort dans cet épisode. Jaloux de la relation amicale qui s’est développée entre sa femme et Glenn, le professeur qui l’avait remplacée pendant son congé maternité, Eric râle de devoir "babysitter" la petite Gracie pendant que Tami va passer une petite soirée entre adultes, tranquille. Eric, quand on s’occupe de son gamin, on n’appelle pas ça du BABYSITTING.
Ensuite, il s’enfonce un peu plus en expliquant qu’il n’aime pas voir Tami rigoler dans les couloirs avec Glenn et qu’il n’apprécie pas le fait que Glenn ne se lève pas du CANAPE pour lui dire bonjour quand il entre dans le bureau de sa femme. Mazette. Eric est un gros macho et je ne m’en étais jamais aperçue. Beurk, il est tout de suite moins sexy.
Il atteint le fond du puits qu’il avait lui-même creusé quand il explique à Tami qu’il trouve qu’elle ne s’occupe pas assez de sa famille. La chose la plus injuste à dire, la plus blessante et la plus stupide, il l’a dite ! Bien joué.

Surtout que ce Tami est en pleine crise avec Julie. Tout ça à cause du nouveau professeur de littérature… qui se laisse appeler par son prénom et qui reçoit ses élèves dans sa classe, portes fermées. Julie est amoureuse de lui, mais ça n’a rien de rare à son âge. Le problème se pose quand son professeur ne pose pas de barrières fixes entre lui et elle et qu’il la laisse se rapprocher de lui comme s’ils étaient amis. Je ne lui donne même pas l’excuse d’être un jeune professeur, je considère que s’il n’est pas capable de voir en quoi ça pose un grave problème de déontologie, il ne devrait pas être prof, c’est tout. On ne choisit pas cette profession pour devenir le meilleur ami des élèves, ou laisser les jeunes adolescents soupirer de désir devant soi. Tami avait donc tous les droits de prévenir Noah que son comportement n’était pas acceptable, mais elle s’y prend très mal. Très très mal. Pour prendre du recul sur la situation qui la touche de très près, elle aurait du demander à sa principale de la soutenir et de parler à Noah en son nom et pour tous les autres élèves et parents d’élèves. En déboulant ainsi dans la classe de Noah, en lui hurlant dessus comme elle l’a fait, en insinuant qu’il donne de la littérature érotique à sa fille, elle va trop loin. Et surtout, elle va trop loin en public… Il est normal que Julie entende parler de cet affrontement et qu’elle en soit mortifiée. Et une ado mortifiée, ça a tendance à crier, à pleurer, et à dire qu’elle vous hait du plus profond de son être… La pauvre Tami n’a pas vu ça venir.
Heureusement, sa sœur est là pour la ramener à la réalité : qu’est-ce qu’elle aurait fait à la place de Julie si leur mère s’était comportée de cette façon quand elles avaient 16 ans ? Une question que de nombreux parents feraient bien de se poser de temps à autres, juste pour se mettre dans les vans de leurs progénitures…Et question qui, pour la première fois, rapproche les deux sœurs à mes yeux, et en fait autre chose que deux femmes très différentes. Bientôt, je pourrais presque croire à leur relation !

Feyrtys
P.S. Comme le dit si bien Blackie sur le forum, maintenant que Dexter est fini, c’est à FNL de nous épater ! FNL for the win !