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Friday Night Lights - Critique de l'épisode 7 de la saison 5

Perfect Record: Dans ta face, Pierre de Coubertin !

Par Ju, le 17 décembre 2010
Par Ju
Publié le
17 décembre 2010
Saison 5
Episode 7
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Friday Night Lights et pErDUSA, c’est une longue histoire d’amour qui a commencé en 2006. Depuis sa première saison (qui coïncide avec celle du site), FNL c’est notre série, celle qu’on aime, celle qu’on soutient toujours, y compris dans les moments les plus difficiles, y compris quand on est obligé de se voiler la face devant les joyeuses aventures de Landry le Gentil Meurtrier.

Seulement voilà, pour la première fois en quatre ans Friday Night Lights ne sera pas dans notre Top 3 lors de la publication, ce dimanche, de notre Tableau Bilan de Fin d’Année. La série sera sans doute bien placée, mais les notes obtenues ne lui ont pas garanti le podium.

Ces notes, que vous découvrirez bientôt, semblent même indiquer que l’enthousiasme généré habituellement par la série semble avoir un peu disparu avec ce début de saison 5.
Sans pouvoir vraiment parler à la place de mes collègues, je vais me contenter de vous donner mon avis sur les raisons de cette impression mitigée. Il vaut ce qu’il vaut, après tout il ne faut pas oublier que j’ai toujours trouvé que Becky était un bien meilleur personnage que Lyla.

FNL Saison 5 : Le Mi-Bilan à la Mi-Temps

À mon sens, Friday Night Lights a un peu perdu de son charme pendant le premier quart de la saison. Sans être mauvais, les quatre premiers épisodes diffusés cette année ont fait l’erreur d’être simplement corrects. Et ça, pour une série comme FNL, ce n’est pas suffisant.

Pendant quatre semaines, aucun épisode n’est vraiment sorti du lot. j’étais un peu ému quand Julie a quitté ses parents, j’étais investi dans le moment quand le Coach a écrit "State" sur son tableau, mais rien ne m’a vraiment pris aux tripes. C’était agréable à suivre, sans plus.
Je crois que mon problème venait du fait que j’avais du mal à voir où les scénaristes voulaient en venir, et je commençais même à craindre qu’ils n’aient plus grand-chose à raconter pour leur dernière saison. La période de transition était terminée, la plupart des anciens personnages étaient partis pour de bon, et l’intrigue classique (mais hyper efficace) de la revanche des Lions sur les Panthers, traitée brillamment l’an dernier, était bouclée.

Et maintenant ? Est-ce que la relève allait être à la hauteur ? Est-ce que les scénaristes allaient jouer la montre avec des intrigues bouche-trous, en attendant de pouvoir jouer avec nos émotions en fin de saison ?

Beaucoup de pistes ont été lancées dans les quatre premiers épisodes, Vince et son père, Buddy Jr, Becky chez les Riggins, mais on ne pouvait pas vraiment parler d’une période passionnante de la série. C’était bien, c’était souvent drôle, mais ça manquait vraiment d’enjeu et de conséquences.
Ce qui est plus dérangeant, c’est que ces épisodes étaient assez inégaux. Par exemple, la pauvre Tamy en conseillère d’orientation un peu niaise, qui s’occupe tant bien que mal de l’amour-propre de ses étudiantes et de la scolarité d’une fille qui s’appelle "Epyck", c’était loin d’être bon. Et je n’aborderai même pas l’intrigue toute pourrie et prévisible de Julie, complètement isolée du reste de la série et de Dillon.

Pour résumer, ce début de cinquième saison c’était donc quatre épisodes en-dessous de ce à quoi la série nous avait habitué, sur les sept épisodes diffusés jusqu’à aujourd’hui. Suffisamment pour calmer un peu nos ardeurs.

Mais bon sang, qu’est-ce que les trois derniers épisodes étaient bons.

La transition a commencé avec Kingdom, quand les Lions ont pris le bus scolaire pour aller jouer un match sur le terrain de l’équipe contre qui ils avaient déclaré forfait dans le premier épisode de la saison 4. Avec une situation toute simple, mais inédite dans la série, Kingdom a fait un travail remarquable pour donner une vraie légitimité à la nouvelle équipe créée par Eric en une saison. L’esprit d’équipe était plus palpable que jamais, et l’épisode était riche en développement des nouveaux personnages. Dans cette optique, la discussion nocturne sur le balcon de l’hôtel était parfaite.

L’épisode de la semaine dernière, Swerve, était aussi une belle réussite dans un genre complètement différent. Le retour de Julie à Dillon, qui vient se faire pardonner d’avoir pourri l’ambiance avec son intrigue à la con, nous a permis de voir Eric douter. Pour la première fois, sa vie personnelle l’empêchait de se concentrer sur son travail, et c’était plutôt admirable de voir FNL jouer sur de nouvelles situations avec autant de succès dans sa cinquième saison.

Ce qui nous amène à l’épisode qui nous intéresse aujourd’hui, le dernier avant la pause hivernale, celui qui pose enfin les vrais enjeux de la saison, et qui ne laisse plus qu’une seule interrogation en tête : "Il ne reste vraiment plus que six épisodes ?"

Allez les Lions ?

Là où Perfect Record tape fort, et là où je ne l’attendais pas du tout, c’est dans la façon dont l’épisode gère l’intrigue des Dillon Panthers.

L’an dernier, le match des Panthers était le dernier de la saison pour les Lions, le plus important, celui de la revanche morale après une succession de défaite. L’animosité et le vécu entre les deux équipes lui donnaient une place de choix, et même avec la victoire des Lions il n’y avait aucune raison que la rivalité cesse. C’est pour cette raison que j’étais ravi quand Buddy vient annoncer l’équipe à affronter, avant le générique.
Ravi, puis un peu déçu, ou du moins surpris de ne pas voir ni Joe, ni J.D. McCoy. Je ne comprenais pas, la rivalité ne serait pas la même sans eux... Mais ça, c’était avant d’en arriver au match en lui-même, et avant que je me rende compte qu’on était passé complètement à autre chose. Quelque chose de neuf. Quelque chose d’inattendu.

Cette année, la victoire écrasante des Lions sur les Panthers met vraiment mal à l’aise.

Cela faisait plusieurs semaines que le jeu de plus en plus aggressif des Lions apparaissait en toile de fond des matchs, mais à part la réserve émise par Eric dans Kingdom, ce nouveau style de jeu était toujours présenté de façon assez positive. Notre équipe avait gagné, peu importe comment, c’était une bonne chose et on était content pour eux.
Ici, le résultat était complètement différent, et les scénaristes ont choisi le meilleur moment possible avec le match des Panthers pour exposer clairement cette nouvelle dynamique.

L’agression effectuée par Luke en tout début de match, traitée sur le ton de la plaisanterie au cours de l’épisode, fait beaucoup moins rire. Les fautes à répétition apparaissent nettement moins sympathiques. Le conflit ouvert entre l’assistant coach et Billy Riggins laisse une drôle d’impression. Et le dernier touchdown marqué par Vince, qui écrase au passage l’équipe adverse sans aucun fairplay, finit d’enfoncer le clou. En un match et une séquence fantastique, on passe par plusieurs émotions contradictoires, comme la série n’en avait pas procuré depuis longtemps.

Mais là où c’est fort, c’est que cette nouvelle intrigue ne se contente pas d’être réussie émotionnellement. C’est aussi extrêmement riche d’un point de vue narratif, car c’est la première fois qu’on voit le Coach perdre le contrôle sur son équipe, et c’est surtout très courageux de la part des scénaristes de présenter notre équipe sous un jour aussi sombre.

Et tout le reste...

Comme si cela n’était pas suffisant, Perfect Record jongle aussi de façon remarquable avec la quasi-totalité des intrigues mises en place depuis le début de la saison.

Cette semaine, par exemple, on atteint enfin le conflit qui couvait entre le père de Vince et le Coach depuis plusieurs épisodes. Durant les premières saisons, un des thèmes récurrents de FNL était Eric Taylor dans le rôle du père de substitution pour ses joueurs. Pour des raisons différentes, il remplaçait les pères de Tim, Smash, et Matt qui étaient absents. Tout comme celui de Vince.
C’était un motif récurrent, mais pourtant c’est la première fois avec Vince qu’on voit Eric être obligé de gérer le retour du "vrai" père. L’intrigue passée qui s’en rapprocherait le plus est sans doute celle des McCoy, mais les différences sont quand même multiples, car la relation entre Eric et JD n’a jamais était aussi développée que celle avec Vince, et parce que le père de Vince apporte une menace un peu plus directe. Encore une fois, comme avec la victoire des Lions, le conflit met mal à l’aise. Cette intrigue n’est pas évidente, elle commet peut-être quelques faux pas (dans l’écriture du personnage du père de Vince), mais ça fonctionne parfaitement, en grande partie grâce au boulot de Michael B. Jordan, qui aura rendu Vince très attachant en à peine un an.

Une autre intrigue très réussie, dans un registre bien plus léger, est celle qui rassemble Billy et Luke, et qui a été entamée la semaine dernière. Évidement, Billy s’occupe de Luke de cette façon pour se rattraper de ce qui s’est passé avec Tim l’an dernier (ce n’est pas un hasard si Luke débarque pour la première fois alors que Billy était en train de regarder un ancien match de son frère), mais le parallèle n’est jamais établi de façon trop lourde ou trop évidente. L’ombre de Tim plane sur toutes leurs scènes, en n’étant que très peu évoqué.
En plus, c’est très drôle. Et le rôle important offert à Billy et Mindy cette année est une excellente surprise. Ils s’en sortent parfaitement dans leurs rôles de pseudo Mr & Mrs Coach, et ils font d’excellents parents de substitution pour Luke et Becky. Le « You like it when I’m nice to you ? » était d’ailleurs une conclusion parfaite à leur intrigue rigolote de la semaine.

Avec tout ça, le retour de Jason Street (ex Lycéen le Plus Vieux du Monde) passerait presque inaperçu. Et c’est un peu dommage, parce qu’il est très bon, autant dans sa relation avec le Coach que parce qu’on le retrouve (comme il se doit) en Dillon Panther jusqu’au bout des ongles.
En plus, il semble nous apporter une porte de sortie pour le Coach, ou au moins un bon conflit pour la fin de saison...

Enfin bref, tout ça pour dire que Friday Night Lights m’a complètement reconquis en trois semaines, et je tenais vraiment à le souligner.

Ju
P.S. Mais merde, plus que six petits épisodes.