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Grey’s Anatomy - Critique de l'épisode 10 de la saison 3

Don’t Stand So Close to Me: Brothers and sisters

Par Blackie, le 5 février 2007
Publié le
5 février 2007
Saison 3
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Depuis quelques semaines, l’Isaiahgate n’en finit pas de faire les choux gras de tous les journaux, chaque jour amenant son lot de déclarations et autres rumeurs sur le plateau de la série. Ce serait presque à nous faire oublier (moi la première) que son univers fictionnel est tout aussi (si ce n’est plus) passionnant.
J’ai déjà donné mon opinion sur le sujet (claire, nette et sans concession), donc passons à autre chose. Retenons surtout que Grey’s Anatomy est repartie des Golden Globes et SAG Awards avec des récompenses de plus à son actif (bravo surtout à Chandra Wilson), que Katherine, Kate et Sara sont les ambassadrices du bon goût vestimentaire, que Knight ne nous quitte PAS, et passons à l’après « Yang’s Anatomy ».

Le secret de Burke et Cristina étant à découvert, il est temps de passer aux conséquences. Et celles-ci sont bien différentes pour chacun d’eux.
Burke se doit de subir une nouvelle intervention par Derek, parce qu’il le vaut bien...financièrement parlant. Sinon il pourrait se casser avec sa main tremblotante au lieu de nous gonfler. Enfin, le Chief n’a jamais dit cela mais je suis persuadée qu’il n’en pense pas moins et que je n’interprète rien du tout à ma façon. A part cela, il peut se balader en prenant sa tête de victime malheureuse dans les couloirs sans que personne ne lui saute dessus pour l’étrangler.
Dommage.

Pour Cris, c’est une autre histoire. Les autres internes ne passent pas l’éponge aussi facilement sur tout ce qui s’est passé (les risques qu’elle a fait prendre au père de l’un des leurs, les opérations auquel elle a assisté sans le mériter et les mensonges en général). Seule Meredith fait preuve d’un peu de compassion car, mais comme elle l’a expliqué à Derek, elle le lui doit bien en regard de leur passé.

Evidemment, le comportement de Cristina ne donne pas envie de la plaindre, alors qu’on était prêt à tout lui pardonner l’épisode précédent. Mais son pseudo je-m’en-foutisme ne peut être qu’un moyen d’autodéfense, pour ne pas se laisser abattre. Cristina est une battante et laisser transparaître ses sentiments n’est pas dans ses cordes. Avouer son manège avec Burke fut le moyen de se débarrasser de ses dilemmes, ce n’est pas pour qu’elle continue de plus belle. Pourtant, elle ne cherche absolument pas à se défendre face aux autres et n’accepte pas qu’on le fasse à sa place. Elle reconnaît ses torts et elle mérite au moins un peu de respect pour cela.
Au moins une bonne chose est tout de même ressortie de cette histoire : Cris est devenue une interne bien au-dessus des autres, les compétences qu’elle a acquises en aidant étroitement Burke étant d’un avantage certain.

Je comprends la frustration de Bailey, qui n’accepte pas de voir Burke et Yang s’en tirer aussi facilement, alors qu’elle et Izzie s’en sont prit plein la figure. D’accord, ce n’est pas bien de comparer et il faut faire au cas par cas. Il n’empêche que c’est injuste de voir Izzie continuer de subir les conséquences de ses actions tandis que sa camarade s’en sort avec une réprimande. Il y a de quoi être énervée, surtout quand on a le caractère de celle surnommée « Nazi ».

Quant au Chief, j’ai ressenti un certain soulagement à le voir hurler sur Burke. Que cet homme subisse à longueur de temps les erreurs et problèmes divers de son équipe, ainsi que ses propres soucis, en restant toujours d’un zen exemplaire, me paraissait presque inhumain. Il fallait qu’il laisse éclater son ras-le-bol, et il n’y avait pas de meilleur moment que lorsqu’il décide de quitter l’hôpital. Comment peut-on partir à la retraite avec la paix de l’esprit quand on sait que la relève va être assurée par une bande de gamins immatures armés de scalpels ?

Heureusement qu’il y a quand même des gens géniaux dans le coin, comme les O’Malley.
Je ne crois pas l’avoir déjà dit, mais ils sont mes préférés de tout cet univers. George est le seul personnage à faire partie d’une famille unie et aimante, de classe moyenne typique, sans réel dysfonctionnement. Ni divorce, ni liaison, ni enfant caché pour eux. Pourtant, ils sont les plus attachants et apportent des histoires souvent plus intéressantes que celles « à problème ». Parce qu’ils sont plutôt banals et encrés dans une certaine réalité (loin du soap, disons), ils nous touchent beaucoup plus facilement. Et puis, il n’y a qu’eux pour rendre une scène testamentaire comique.

Ces évènements récents ont donné à George plus de tripes que jamais, puisqu’il n’hésite pas à se mêler de tout ce qui concerne l’opération de son père et à tenir tête à ses supérieurs. Sans bégayer ni cligner des yeux. Tandis que son père fait preuve d’une grande sagesse et comprend son fils mieux que personne. Chaque interaction entre eux est chargée en émotion. Dans un hôpital bardé de surdiplômés circulant partout, c’est l’homme d’éducation modeste qui démontre être le plus fin dès qu’il s’agit de faire preuve d’un peu de psychologie (faut dire aussi que pour comprendre les autres, faut déjà s’en préoccuper un minimum).

Seul point négatif au tableau : je n’ai pas du tout aimé la façon de rapprocher Burke de George, et cela n’a rien à voir avec un quelconque sentiment envers son interprète. Croix de bois, croix de fer. Non, il y avait quelque chose qui n’allait pas. Passons que Georginou ait plus de mal à pardonner les mensonges de Cristina mais pas ceux du coupable premier, la façon de faire était pitoyable. Burke se ramène la queue entre les jambes, toujours prêt à rendre service (en venant au secours pile quand le patient en a besoin ou en décrivant pas à pas l’opération avec commentaires rassurant à l’appui), mais sans véhiculer la moindre émotion.
Bourré de regret, de compassion ou même fierté persistante, je ne sais pas... le personnage aurait pu être joué de plusieurs façons. Mais non, nous avons juste droit à un Burke à moitié endormi. Allez savoir quels sont ses sentiments ou ses motivations. Ses gestes sont sûrement une façon de dire qu’il est désolé, mais il arrive tout de même à me laisser des doutes. Alors ce ne sont pas quelques descriptions qui devraient suffire à George pour ne plus lui en vouloir.

Callie donne aussi dans le rentre-dedans pour s’imposer dans la vie des O’Malley, mais je lui pardonne plus facilement car elle ne semble pas le faire de manière calculatrice. Et elle a déjà prouvé mériter sa place parmi eux.

Le Cas Bizarre de la Semaine concerne deux frères siamois, joins visiblement par l’abdomen. Enfin, c’est très probablement un peu plus compliqué que cela (je ne suis pas spécialiste), car leur séparation peut entraîner des dommages au niveau de leurs colonnes vertébrales voire même les tuer. Ils y tiennent malgré tout car l’un des frères souhaite vivre une relation moins compliquée avec sa petite-amie. Ah ah ah. On n’a pas dû lui expliquer où il était tombé.

Car ce qui paraît une solution simple à un problème simple s’avère bien sûr ne pas dû tout l’être. Tout comme ce qui paraissait étrange au départ s’avère une situation banale de triangle amoureux. La preuve, leurs médecins attitrés (aka Dreamy&Steamy) ont vécu la même.
Sauf pour la partie collés, cela va de soit.

Avant la mélancolie finale d’un amour fraternel déclaré par une simple poignée de mains, rappelons-nous l’abominable joie initiale affichée sur les têtes des internes. C’est vraiment moche de se réjouir du malheur des autres...mais si drôle ! S’il y avait encore des Freak Shows, ils partiraient sûrement à la pêche aux patients là-dedans. Le complexe du dieu associé au côté chien fou du débutant, voilà ce qu’est un interne en chirurgie. S’ils n’avaient pas d’aussi belles gueules, y’aurait de quoi réclamer être soigné ailleurs.

Cela rigole moins du côté des titulaires, Derek doutant de lui depuis qu’il a appris son erreur sur l’opération de Burke (non, je ne dirai pas que c’est d’avoir manqué de le transformer en légume. J’en ai fini sur ce sujet, rappelez vous...). Miranda étant récemment passée par là, ses conseils sont évidemment les plus appropriés. On n’oublie rien dans cette série et le passé a toujours son utilité dans le présent.
Quant à Mark, il continue de faire son Sloan auprès des internes. Zzzzz... jusqu’à ce qu’il fasse entrer Izzie en salle d’opération. Elle n’a peut-être que le droit de regarder, mais au moins elle le fait de près. Mark est ainsi un peu moins figé dans son comportement. C’est peu, me direz-vous, mais ce n’est pas comme si on s’était beaucoup préoccupé de le faire évoluer depuis cette saison.

Reste Meredith, dont la famille dysfonctionnelle revient sur le devant de la scène lorsque sa
demi-sœur ressurgit à l’hôpital pour subir une césarienne urgente. Celle-ci n’étant toujours pas au courant de leurs liens filiaux, il est plus facile pour Meredith de se détacher émotionnellement de sa belle-famille, repoussant constamment les tentatives de connexion d’une belle-mère l’accueillant à bras ouverts (la formidable Mare Winningham, toujours agréable à revoir).
Cette attitude de la part de Meredith est plutôt triste mais compréhensible. Malgré son passé avec sa mère, ce rejet est une façon pour elle de lui dire qu’elle l’aime malgré tout et n’en voudrait pas d’une autre. Même si s’entendre dire par sa mère, certes atteinte d’Alzheimer, qu’elle aurait souhaité ne pas la voir naître est loin d’être la chose la plus agréable pour un enfant.

Cela peut paraître idiot car une belle-mère, même si elle semble idéale, serait un plus dans sa vie et non un remplacement de ce qu’elle a déjà. Avoir une sœur et une nièce serait également très profitable puisqu’elles lui permettraient d’acquérir un semblant de vie familiale, qui lui a manqué cruellement (et a eu une influence majeure dans ses relations d’adulte). Et surtout, elle n’aurait plus à gérer seule une mère malade. Mais cela semble être un pas en avant vers son père, qui l’a abandonnée au profit de ces deux femmes, qu’elle ne se sent toujours pas prête à franchir. Espérons que nous verrons un jour une amélioration à ce niveau. D’autant que cette situation a beaucoup trop de potentiel dramatique pour être abandonné ainsi.

Les grands gagnants au complet (si si) : In your face, 24 !
Blackie