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Lost - Où des gens mystérieux tirent depuis un canoë

The Little Prince: S’il te plait, dessine-moi un Ducon !

Par Ju, le 5 février 2009
Par Ju
Publié le
5 février 2009
Saison 5
Episode 4
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C’était pas gagné. Comme prévu, le contre-coup de la semaine dernière était de devoir se taper un épisode centré sur Kate, ses éternels ennuis avec la Justice, et ses potes les Oceanic 6. Et avec un titre comme The Little Prince (qui au final possède à peine plus de sens que Eggtown l’an dernier), j’étais un peu inquiet. Et pourtant, en définitive, j’ai bien aimé.

Je crois que j’attendais tellement peu de choses de cet épisode que j’ai été agréablement surpris. Baisser ses attentes est toujours une solution efficace pour réussir à apprécier Lost. Mais il n’y a pas que ça, non, The Little Prince possédait aussi un bon rythme, quelques très bonnes surprises, et beaucoup d’humour. En bref, on est loin ici de "Le Procès de Kate, partie 2 : Non au Test ADN Indésirable".

Résumé Rapide, à 30 épisodes de la fin

Sur Lildelost, nos apprentis Sam Beckett préférés ont une nouvelle mission : rejoindre la station de l’Orchidée pour réparer le Convecteur Temporel de l’île. Ou quelque chose du genre. L’important c’est qu’ils décident d’y aller en bateau, sans doute parce qu’ils en ont marre de marcher. A peine Charlotte remise sur pied, ils partent vers la plage, voyagent un peu dans le passé, puis le futur, puis le passé, juste le temps pour eux de tomber sur une rediffusion de la saison 1, se faire tirer dessus par des gens mystérieux à l’horizon, et se prendre une traditionnelle averse ironique sur la tronche. Oh, et tout le monde est en train de mourir.

A cause du décalage horaire. Sans déconner.

Pendant ce temps, mais pas vraiment, Kate a des ennuis avec la justice. Et c’est pas-sion-nant.

Les Aventures Juridiques de Kate et du Docteur Ducon

J’ai l’impression de ne pas avoir beaucoup parlé des Oceanic 6 ou de Ben depuis le début de la saison. C’est peut-être parce qu’ils n’ont pas eu un temps d’antenne très important, c’est peut-être parce que leur intrigue est vraiment nulle, l’Histoire en décidera. Mais aujourd’hui, j’ai envie de faire une petite exception à la règle, un geste surprenant, inhabituel, et profondément malsain : dire du bien de Jack et Kate.

Leur intrigue, cette semaine, n’était pas aussi nulle que prévue.

Voilà, c’est fait. J’ai un peu honte de moi et une nausée qui monte graduellement, mais je devais le dire, et j’espère que personne ne fera plus jamais allusion à ce moment de faiblesse. J’ai commencé l’épisode plutôt énervé de devoir encore me taper l’intrigue artificielle du méchant avocat qui veut enlever Aaron à Kate, et très énervé de voir tous les personnages faire du surplace, mais finalement, avec un coup de pouce bienvenu des bonnes scènes sur Lildelost, j’ai réussi à rentrer dans l’histoire.
Comme quoi, donner des épisodes de transition, intrinsèquement un peu chiant, à Brian K. Vaughan est sans doute une bonne idée. Lui seul, parmi les scénaristes de la série, sait donner un tant soit peu de relief aux personnages. Un relief vraiment nécessaire quand l’intrigue où ils sont coincés est loin d’être passionnante.

Trois remarques, avant de passer à autre chose. Déjà, j’aime toujours autant voir Sayid déglinguer les mecs venus pour l’assassiner. Leur patron, quel qu’il soit (et c’est probablement Ben), va bientôt devoir se racheter une nouvelle collection d’hommes de main. Ensuite, j’étais plutôt surpris de voir Kate décrocher quand Jack l’appelle, sachant que deux jours plus tôt ils se sont quittés très fâchés, vous savez, quand Jack était encore un drogué barbu accro aux médocs. Je suppose que la disparition de la barbe a effacé leurs peines.

La Barbe me manque.

Dernier point, et peut-être le plus encourageant. Même si on n’a pas l’impression qu’il se passe beaucoup de choses dans l’épisode, il a au moins le mérite de réunir enfin tous les personnages. A part Hurley, qui s’éclate en prison. Et Desmond. Mais vu qu’ils sont dans une marina, il a même de la place pour garer son bateau.
Les choses sont bien faites.

Laisse tomber la pistole, excursionniste de le futur !

Même si on passe moins de temps sur Lildelost dans cet épisode que dans le précédent, il nous offre en contrepartie plus de flashs, et plus d’époques visitées, chacune d’entre elles ayant été amenée dans une optique scénaristique bien différente. Je vais essayer de m’expliquer un peu mieux. Voire de m’expliquer tout court. Je n’ai pas l’habitude. En général, mon truc à moi c’est l’analyse superficielle. Mais vous êtes au courant.

Le premier flash, qui ramène les personnages à la fin de la première saison quand Claire accouche et que Locke essaye d’ouvrir la trappe en tapant dessus avec ses poings comme un abruti, avait un objectif principal : que Sawyer voit Kate. Et aussi de faire des économies. Parce que les images d’archive, c’est plutôt bon marché. Mais puisque Giacchino a composé une nouvelle musique pour l’occasion, je vais en rester là.
Que Sawyer voit Kate dans le passé, ce n’est peut-être pas grand-chose, mais c’est suffisant. Car Josh Holloway fait du bon boulot (il faut vraiment que j’arrête d’être gentil, c’est perturbant), et car Sawyer et Locke arrivent à une conclusion assez inhabituelle dans les histoires de voyage dans le Temps : ce qui est fait est fait.

Moi, j’adhère.

Le deuxième flash, celui qui les ramène au Camp des Cons de la Plage (qu’ils reposent en paix), relève uniquement du teasing. En effet, c’est évident que l’action se passe dans le futur (trois ans après le tournage de Roue ?), les indices sont là (je suis d’ailleurs prêt à parier que c’est Sawyer lui-même qui s’est envoyé les bières qu’il est déçu de retrouver vides), et niveau mystère, quand on y ajoute la bouteille Ajira et le deuxième canoë qui les suit, c’est plutôt efficace.

Enfin, le dernier flash remplit la même fonction que celui de l’épisode précédent : nous en apprendre plus sur l’histoire de Lildelost et, ici, sur un chapitre qu’on attendait tous, l’arrivée de Rousseau. Et ça, c’est vraiment cool, parce que si, effectivement, on se doutait tous qu’on y aurait le droit cette année, j’étais loin d’imaginer que ça arriverait aussi tôt dans la saison.
En bonus, comme si ce n’était déjà pas suffisant, le fait que Jin soit secouru par l’équipe de Rousseau a quelque chose d’assez satisfaisant. On se doutait bien qu’il était en vie, mais je pense que personne n’avait deviné l’an dernier, pendant l’explosion du bateau, qu’il se sauvé 16 ans plus tôt par Rousseau et son équipe. Pour rajouter à l’ironie de la scène, je trouve ça plutôt amusant que Jin se retrouve une fois de plus au milieu d’un groupe dont il ne parle pas la langue. C’est la poisse.

BKV ! BKV ! BKV !

Un tout petit mot pour soulever un point important : l’épisode était drôle. Genre avec des blagues. Des blagues marrantes. Je sais, ça surprend. Mais entre Miles qui se plaint parce que, je cite, "ramer, c’est fatiguant", Hurley qui est tout excité à l’idée d’être en prison, et Sawyer qui lance la réplique la plus drôle de la série, moi, je me suis bien marré.

Parce que oui, voir Sawyer remercier le ciel pour le flash avant de gueuler parce qu’il se retrouve au large en pleine tempête, ça m’a fait tellement rire que ça compenserait presque l’infâme intrigue de la chasse à la grenouille en saison 2. Presque.

En tout cas, BKV, tu déchires.

L’Hémorragie du Décalage Horaire

C’est tout à l’honneur de Jeremy Davies d’arriver à rendre une réplique aussi débile que "Elle souffre d’une terrible forme de décalage horaire" un tout petit peu moins ridicule que prévue. Surtout quand, en face, Juliet a l’air grave (je crois, c’est difficile à dire étant donné le "jeu" très particulier d’Elizabeth Mitchell), et qu’à ses pieds Charlotte est ENCORE en train de se vider de son sang par le nez. Je ne sais pas exactement à combien s’élève leur budget "Faux Saignement de Nez" cette année, mais ça doit être assez considérable, vu que Miles et Juliet s’y mettent à leur tour.

C’est pas que ça en devient un poil absurde, mais presque.

Deux choses, quand même. La théorie de Farfadet sur la Terrible Hémorragie du Décalage Horaire nous apprend qu’elle touche en premier ceux qui ont passé le plus de temps sur Lildelost. Pour Charlotte et Juliet, pas de surprise, mais pour Miles ça confirmerait l’idée qui traine depuis le premier épisode de la saison, à savoir qu’il serait en fait le bébé de Marvin Candle. Théorie qui est, bien entendu, apparue parce que les deux acteurs sont asiatiques.

Et aussi parce que les gens sont racistes.

L’autre point, c’est que Charlotte est en vie. Youhou. Charlotte. Oh, joie immense qui me gagne. Charlotte va donc pouvoir enchanter les épisodes futurs de sa présence, et continuer à faire ce qu’elle fait de mieux : saigner du nez et avoir les yeux bleus. J’ai hâte.

La Petite Partie Plutôt Pointue

Dans le dernier épisode de la première saison (à confirmer, ça commence à dater et j’ai la flemme de vérifier), la vieille Rousseau, la Folle, nous parle un peu de son équipe, ses amis, les gens qu’elle a tué parce qu’ils étaient "malades". Parmi ces chanceux, Robert (qui doit être le père d’Alex, si je me souviens bien), et Montand, tous les deux présents à la fin de l’épisode.

La Petite Partie Plutôt Pointue de l’histoire, c’est que dans cet épisode, il y a quatre ans, Rousseau nous racontait donc qu’un certain Montand avait perdu son bras dans le "Territoire Fonce" (qui, comme chacun le sait, est la traduction exacte de Dark Territory). Je voulais juste dire que si après quatre ans ils ne nous montrent toujours pas comment ce con de Montand est devenu manchot, je risque de perdre patience. Un peu.

Ju
P.S. La semaine prochaine, j’essayerai de retrouver un peu de mon killer instinct d’antan. Mais si l’épisode est centré sur l’équipe de Rousseau, c’est pas gagné.
Et on parlera un peu de Lost. En mal. J’espère.