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Lost - Desmond Hume, Détective de l’Amour

Everybody Loves Hugo: Tout le Monde aime les Explosions

Par Ju, le 16 avril 2010
Par Ju
Publié le
16 avril 2010
Saison 6
Episode 12
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La dernière ligne droite est le passage le plus délicat à aborder pour une série aussi feuilletonnante que Lost. C’est dans les derniers épisodes, et dans l’enthousiasme qu’ils génèrent, que ce joue une grande partie de la façon dont on se souviendra de la série dans quelques années. Pour caricaturer, il reste six épisodes à saison pour faire définitivement pencher la balance du côté de The Shield ou de Battlestar Galactica.

En d’autres termes, l’héritage de Lost est en train de se construire sous nos yeux. De la fin de The Shield, je retiens Shane et sa famille autour d’un piano. De celle de Battlestar, Adama qui chiale (et se bave dessus) en repeignant les murs de sa salle de bain.
Pour l’instant, Lost restera la série qui a fait exploser Ilana à la dynamite.

Une scène parfaitement choquante. Une scène que j’aurais dû voir venir. Après tout, c’était une femme. Dans Lost. Il fallait bien qu’il lui arrive des bricoles à un moment ou à un autre.

Résumé Rapide, à 6 épisodes de la Fin

Sur Lidelost, les Cons de la Plage se disputent. Pour exactement la même raison qu’il y a deux semaines. Apparemment, ils ont oublié qu’ils s’étaient tous mis d’accord pour aller faire exploser l’avion, du coup Hurley en profite pour changer d’avis et entraine l’explosion (bien méritée) de la pauvre Ilana.

Pendant ce temps, Locke pousse Desmond dans un puits (creusé par le seul peuple du Monde ayant inventé la boussole avant la pelle).

Enfin, dans un Univers Alternatif Sponsorisé par Meetic (« 108 belles Histoires d’Amour par jour »), notre ami Desmond mate des enfants à la sortie des écoles et s’en prend violemment à des handicapés.

Un Bien Beau Bordel

« Quel beau bordel ». C’est la première pensée qui m’est venue à l’esprit à la fin de l’épisode. Une pensée tout de suite suivie par « Au moins, ce n’était pas chiant ». Pour l’occasion, j’ai décidé d’écrire une critique à l’image de cet épisode, bordélique, pas trop chiante, et remplie de retournements de situations sortis de nulle part qui vont vous faire grave halluciner, mec.

Quoi qu’on puisse en penser, je n’attends pas grand-chose d’un épisode de Lost pour être satisfait. Je demande simplement deux choses : être diverti, et qu’on ne me prenne pas trop pour un con. Dans cette optique, Everybody Loves Hugo a rempli sa mission, j’ai été diverti (beaucoup), et on m’a pris pour un con dans les limites du raisonnable.
Je suis donc sorti de l’épisode plutôt content (et envouté par la musique, géniale).

Bien évidemment, la seule chose à faire pour éviter que ce genre de sentiment furtif ne disparaisse c’est de ne surtout pas réfléchir trop longtemps à ce qu’on vient de voir. Ce qui est plutôt problématique, vous l’admettrez, quand on est supposé écrire des critiques de la série chaque semaine.

Prenez, à tout hasard, l’explosion d’Ilana.
Sur le coup j’ai trouvé ça très drôle, mais une fois passé le choc je me suis malheureusement souvenu que Lost était la série la plus misogyne du Monde et que c’était peut-être un peu abusé de dézinguer une des quatre seules actrices régulières du cast. Maintenant, elles ne sont plus que trois (pour dix hommes), et elles font d’ailleurs assez fort dans la figuration puisque ni Claire, ni Sun, n’a la moindre réplique cette semaine (même si cette dernière trouve quand même le moyen de poser une question...).
Achevez-moi.

Cette incapacité que j’ai à apprécier Everybody Loves Hugo sur le moyen terme me fait dire qu’il n’était en fait ni vraiment bon, ni vraiment mauvais. Ce que je sais par contre c’est que c’était un bien beau bordel, tant du côté des choses explosées que des chauves écrasés.
Je sais aussi qu’il confirmait plusieurs idées apparues dans les épisodes précédents.

Par exemple, cet épisode confirmait encore une fois que l’intérêt des flashternatifs dépend directement des personnages mis en scènes, même maintenant que Desmond est supposé leur donner un côté plus imprévisible. C’est d’ailleurs raté, Desmond est ridicule dans son nouveau rôle de Détective de l’Amour qui surveille ses protégés depuis sa voiture avant de s’éloigner vers une prochaine mission sur un air triomphant.

« Amour Accompli ! »

Heureusement, la personnalité alternative d’Hurley ne pourrait pas être plus proche de celle d’origine, et il est donc très facile de s’y attacher et de passer un bon moment. En face, Cynthia Watros fait un excellent boulot, l’intrigue passe du coup toute seule.

Harold Perrineau, par contre, est complètement nul dans un rôle particulièrement ingrat d’apparition fantomatique. Sa deuxième scène, où on nous explique franchement la nature des chuchotements qui hantent Lidelost depuis maintenant six saisons, est la plus ridicule de toute la saison.
Ce qui m’a dérangé, ce n’est pas tant la simplicité de l’explication (elle ne présente rien de surprenant mais reste au moins relativement cohérente), mais plus la façon dont la réponse nous est amenée. Touché par une illumination divine, Hurley semble avoir compris et demande simplement confirmation au père de WAAAAAAAALT ! Celui-ci confirme. Ils se serrent alors la main et se félicitent l’un l’autre d’un mystère bien résolu.
Peu importe si cette révélation n’avait rien à voir avec le reste de l’épisode. Peu importe si elle nous était présentée de la façon la plus plate possible. L’important c’est d’avoir des réponses. Non ?

Apparemment, non.

Enfin bref, avant ce petit coup de chaud j’étais en train de faire la liste des idées qui ont été confirmées par cet épisode. C’est que je me perds un peu dans ce que j’écris, moi. J’ai encore tellement de sujets à aborder alors que cette critique touche quasiment à sa fin, c’est que je regretterais presque d’avoir perdu mon temps en début de texte à parler de choses futiles et complètement annexes à mon sujet.

The Zombie Season

Une autre idée confirmée par Everybody Loves Hugo est que (comme je le redoutais la semaine dernière) Desmond n’est effectivement plus un personnage à part entière. Desmond est un outil des scénaristes, sans une once de personnalité, aussi bien dans un univers que dans l’autre. Son unique rôle dans la série est désormais de faire avancer l’intrigue.

Pas surprenant, dès lors, de voir à quel point je peux me foutre qu’il finisse dans un puits. J’étais même plutôt content. Bien fait pour ta gueule, Zombie Desmond !

Mais même si j’en fais toute une histoire pour Desmond, il est loin d’être le seul personnage à avoir été sacrifié à l’autel de besoins hebdomadaires de l’intrigue. Une intrigue qui, entre parenthèses, trouve quand même le moyen de faire du surplace. Si ça me choque plus que pour les autres c’est sans doute parce que j’étais très attaché à Desmond à la base, mais ça reste vrai pour quasiment tout le monde, aussi bien les zombies officiels (Sayid et Claire) que les figurants (Jin, Sun, Miles, Lapidus, Kate, et Ben).
Il y a tellement trop de personnages cette année que j’arrive même presque à pardonner les scénaristes d’avoir fait exploser Ilana. Ce n’était pas la solution idéale, mais il est grand temps de faire le ménage.

Et tant que j’y suis, pour ceux qui se poseraient la question, la solution idéale aurait été de ne pas introduire le personnage d’Ilana du tout, si son rôle devait se résumer à nous expliquer ce qu’étaient les Candidats avant d’exploser. N’importe qui aurait pu s’en charger.

Une autre solution idéale au problème de non-utilisation des personnages principaux aurait été de ne pas introduire autant de nouveaux personnages sans importance (Dogen, son interprête, Zoé...), qui à eux seuls ont eu plus de répliques et plus de temps d’antenne que les trois-quarts des acteurs réguliers de la série cette année.

Une troisième solution, toute aussi idéale, aurait été de ne pas passer la moitié de chaque épisode dans un putain d’Univers Alternatif où les « invités surprises » règnent en maitre. Même sans supprimer le concept de flashternatifs, qui va bien finir par servir à quelque chose, sans doute, enfin peut-être, il aurait été très facile d’en couper la moitié à chaque fois pour nous offrir, à la place, une mini-intrigue sur l’île mettant en avant une paire de personnages ignorés.

Putain, je fais dans la critique constructive cette semaine. Tout arrive. Je suis sûr que ça sera bien accueilli et qu’on me félicitera, cette fois, d’avoir tout compris à la série.

66%

Comme à la fin du sixième épisode, j’avais prévu de vous faire un petit bilan, après un nouveau tiers de la saison écoulé... Quelle bonne blague. À part l’arrivée de Widmore sur l’Hydre, il ne s’est strictement rien passé dans la série depuis la fin de Sundown.

Si j’étais mesquin, je pourrais même vous faire remarquer qu’on aurait pu avoir le droit à la réunion des Candidats il y a sept épisodes. Seulement, à l’époque, le fantôme de Jacob ordonnait à Hurley de fuir Locke qui était en chemin. Ici, c’est complètement différent, le fantôme de Michael lui ordonne le contraire.
Et, c’est bien connu, il faut toujours obéir au dernier fantôme qui parle.

Oh, et il fallait surtout laisser le temps à Jin d’aller de cacher avant l’arrivée de sa foutue bonne femme.

La Petite Partie Plutôt Pointue

Le plan final de l’épisode, sur Locke en état de choc, est quasiment le même que dans The Incident, quand il est « réveillé » par Jacob après que son père l’ait poussé du huitième étage d’un immeuble. Ce plan ressemble aussi méchamment à son éveil sur Lildelost dans Walkabout.
C’est pour cette raison qu’il me semble assez clair que Desmond renverse Locke pour lui faire établir un lien avec la réalité. Rien d’autre.

Vivement le prochain épisode, pour que notre Détective de l’Amour préféré retrouve Sawyer et lui fasse écraser une grenouille.

Ju
P.S. La semaine prochaine, j’expliquerai à Richard que récupérer des grenades et des explosifs chez Les Autres aurait fait un bien meilleur Plan A que celui de la dynamite instable.
Et on parlera un peu de Lost.