N°114: Sponsorisée par les Fameuses Crêperies Bréziliennes
30 novembre 2009
Episode Semaine
En plus de tout ça, Busy Philipps est à l’honneur. Parce qu’on l’aime bien.
Un beau gâchis
Drum revient sur V
N’avons nous rien appris du 11 Septembre ?
C’est à ce moment précis que V m’a perdu. Le jeu étrange d’Elizabeth Mitchell, le manque de charisme de l’acteur qui joue son fils, les facilités scénaristiques et le manque de rythme de la série, je peux m’y faire, les allusions limite racistes, ça passe beaucoup moins. Surtout lorsqu’elles sortent de la bouche de l’héroïne de la série au moment où l’on parle de de l’obtention des visas par les extra terrestres. Oui, c’est bien connu que l’une des raisons des attentats était le laxisme des autorités douanières.
Ces quatre épisodes étaient une grosse déception pour moi. Je garde un excellent souvenir des mini séries originales (moins de la série qui suivit). L’une des qualités de la première mini-série que l’on retrouve dans le remake d’ABC, est le minimalisme des effets spéciaux. On se rappelle facilement des souris, mais il n’y avait pas autant d’effets visuels que cela. Ce qui fait que le V original n’a pas si mal vieilli que cela.
Surtout que le V des années 80 se voulait être une métaphore sur le fascisme et la réduire à une série sur des aliens aux cheveux et maquillage flippants qui gobent des souris serait dommage. Le remake de la série, contrairement à celui de BSG, ne reprend pas les personnages mais les thèmes de la série. On y retrouve la séduction de la jeunesse, le bébé hybride ou encore la manipulation de la presse. En revanche, V 2009 se voulant une métaphore sur le terrorisme, la persécution des scientifiques est mise de côté au profit d’une réflexion sur la foi en période de crise. Une excellente trouvaille ….quasiment oubliée le pilote passé. Le gentil prêtre qui se pose des questions est transformé en ancien soldat en moins de 4 épisodes.
Il y a d’autres bonnes trouvailles dans cette nouvelle version. Contrairement au reproche commun fait sur le pilote, je n’ai pas trouvé que la résistance se forme trop rapidement. Au contraire, j’aime le fait qu’elle existait bien avant l’arrivée officielle des visiteurs. Une mythologie complexe permettra à au remake de trouver son identité plus facilement. C’est probablement la seule réussite de la série. D’ailleurs le fait que la résistance ait infiltrée le vaisseau d’Anna est l’unique bon élément de surprise de cette première salve d’épisodes.
Cependant comme Flashfoward ou The Nine (avec le même Scott Wolf), le remake de la série perd de son intérêt d’épisodes en épisodes. Dans le cas de Flashforward, il n’y avait déjà pas grand chose à la base. Mais contrairement à V, ces deux séries ne semblaient pas avoir d’agenda politique particulier. Entre les allusions à la sécurité sociale et à la régularisation des immigrés, il y a quelque chose de gênant dans V.
J’espère que le remplacement de showrunner va modifier la ligne de tir de la série à son retour en 2010, parce que pour le moment, V 2009 est un beau gâchis.
Interlude « 2010 »


L’Amérique au fond des yeux
Feyrtys, reporter sans frontières
Ce devait être une soirée en famille, dans une maison typique de la classe moyenne américaine, dans une banlieue typique des alentours de Seattle, à DesMoines. Le frère d’une amie devait nous faire à manger, sa copine nous faire des cocktails, et ses parents nous accueillir les bras ouverts. J’ai franchi la porte de cette maison sans me douter que j’allais faire la connaissance de cette Amérique dont j’ignorais tout : l’Amérique qui regarde Two and a Half men, et qui trouve Charlie Sheen drôle.
Retraçons les étapes de mon aventure, si vous le voulez bien.
Les photos de famille dans les escaliers, à la façon de Nora Walker dans Brothers and Sisters, m’ont tout de suite plongée dans l’ambiance. Il y avait les fameuses photos des remises de diplôme, les photos de classe des enfants peu flatteuses, les photos des vacances à Hawaï, les grands-parents en noir et blanc, la photo de mariage. Et j’ai revu Ruth Fisher passer son plumeau sur ses cadres. Oui, je pense souvent en scènes de séries télé et je les compare à la vraie vie.
La maison est immense, mais selon les critères américains, c’est une maison de taille moyenne. Il n’y a que deux garages ! Les chambres des enfants (devenus grands) ont été transformées en chambres à thème. Le propriétaire des lieux me montre avec fierté la chambre « parisienne », remplie de posters de la Tour Eiffel et du Chat noir. « C’est la chambre des chiens », me dit-il. « Ils ont bon goût », lui réponds-je. La chambre à coucher des parents, avec la salle de bain privée, est aussi grande que mon salon, et la télé trois fois plus grande que la mienne. « Et nous avons même un bidet ! Mais on ne s’en sert pas. » Me voilà rassurée.
A table, on parle de Lost. La mère et la fille sont en train de rattraper leur retard mais elles ne comprennent pas comment Juliet peut apparaître à la fois dans Lost et dans V. Je n’ai pas de réponse convaincante à leur donner et elles comprennent qu’elle va sûrement mourir. On parle de The Dog Whisperer, émission absolument géniale dont j’ai englouti cinq épisodes à la suite un matin où le jet lag m’avait réveillée bien trop tôt. Je me demande si Cesar approuverait le fait que les chiens de cette maison ont une chambre rien qu’à eux. Et une chambre décorée de Tours Eiffel, qui plus est.
Le repas terminé, nous passons au salon et c’est là que se produit l’impensable : nous sommes sur CBS. L’épouse rappelle à son mari d’enregistrer « son programme », et j’espère que c’est The Big Bang Theory, sans trop y croire. Et le voilà qui utilise la télécommande de son DVR pour programmer l’enregistrement de… Two and a half men, dont j’avais oublié jusqu’à l’existence.
Je me rends alors compte que je me trouve en présence de l’Arlésienne des téléspectateurs américains : celui qui aime une série ultra populaire que personne d’autre au monde ne semble regarder, une série perdue dans le même monde parallèle que CSI : Miami et The Biggest Loser. Me voilà encore plus admirative du bonhomme, qui en dehors de sa passion pour les chambres à thème et les bidets m’est d’une grande sympathie, grâce entre autres à sa collection de bouteilles d’alcool sur le thème de Marilyn Monroe (dont une bouteille de Marilyn Merlot, véridique).
Alors j’essaye de comprendre. Pourquoi ? Pourquoi ? Aime-t-il d’autres sitcoms ? A-t-il seulement vu Frasier ? Les Golden Girls ? Ah, il me faudrait plus de temps…
Je peux comprendre qu’on soit attaché à How I Met Your Mother. Je peux même commencer à envisager un début de sympathie pour Everybody Loves Raymond quand elle était diffusée. Ou même pour Reba, c’est dire à quel point je suis ouverte d’esprit. Mais Two and a half men, quand même… Cette sitcom est vulgaire, mal écrite, mal jouée, il n’y a strictement rien à garder. Si quelqu’un a une réponse, je suis preneuse, car malgré mon expérience, le mystère ne s’est pas envolé : il est surtout devenu plus épais. Two and a half men, quand même…
Interlude « Indestructible »


Flo-rides
Gizz tend l’autre joue
Le dimanche est pour moi le jour de la Tolérance. En ce jour sacré et dénué de séries à regarder, j’ai pour habitude de donner leur chance à des séries qui ne méritent, au premier abord, pas la moindre attention de ma part.
J’ai généralement, après cet élan d’ouverture, un dégoût profond pour mes amis m’ayant conseillé une sombre merde, et je me promets à chaque fois de ne pas recommencer la fois suivante.
Et cette semaine, c’est Cougar Town qui a eu le droit à ma bonté et à mon temps libre. Je m’apprêtais à voir une série avec Courteney Cox et la femme de Bill Lawrence (deux actrices qui vieillissent mal), écrit par un Bill Lawrence au plus bas de sa forme. Et le pilote a confirmé mes doutes. Mais pour une raison étrange (je n’avais VRAIMENT rien d’autre à faire), j’ai continué à regarder la série au long de mon dimanche après midi.
9 épisodes d’affilée plus tard, j’avoue en vouloir encore. La série n’est pas parfaite, mais elle a l’avantage de nous montrer une Courteney Cox qui finalement vieillit plutôt bien, et arrive à être sympathique. Christa Miller est de plus en plus effrayante, et devrait commencer à se demander pourquoi son mari ne lui écrit que des rôles de garce vieillissante, mais elle remplit son rôle pour peu qu’on arrive à ne pas regarder le bas de son visage. Busy Philipps m’enchante toujours comme au temps de Freaks & Geeks (et de Dawson, j’avoue...), et le cast masculin ne s’en sort pas plus mal.
Au final, une série sympathique, qui me réconcilierait presque avec les séries sur les adultes en crise d’adolescence. Le petit groupe des personnages principaux est étrangement attachant, et je ne pense pas me lasser tout de suite des différentes possibilités d’intrigues de ce beau monde. Je songe même à monter un groupe shipperiste Travis/Laurie.
Ivre du bonheur d’avoir découvert une série qui méritait finalement mon attention, je me suis même remis à Parks & Recreations. Il va malheureusement falloir que la série fasse un peu plus d’efforts pour avoir le droit de m’entendre dire "J’avais tort !"
Interlude « Bientôt Annulé sur NBC »


In Hollywood, one day, you’re out, the next, you’re not...
Jéjé a du mal à se concentrer
Une ligne.
Il aura fallut une ligne sur le forum pour que je ne puisse plus regarder White Collar avec sérénité et attention. Ce n’est certes pas la fin du monde, la série ne tient pas les promesses de son pilote, mais tout de même, depuis une semaine, mon esprit est parasité par autre chose que les intrigues quand je me mets devant mon ersatz de Burn Notice.
Une ligne, donc.
De Khamsa. Que je remercie au passage.
Voyons voir de quoi il s’agit.
"Surtout que l’acteur principal (Matthew Bomer) n’a jamais caché son homosexualité."
Et bien, moi, je ne le savais pas. Et je vous avoue, dans un premier temps, cette petite phrase m’a fait bien plaisir. J’étais content d’apprendre qu’une série lancée à la façon blockbuster de USA puisse reposer sur les épaules d’un acteur "out" dans le rôle d’un bourreau de coeurs de la gente féminine, qu’au final, tout ça n’avait pas bien grande importance, que le monde avait changé, qu’il n’y avait plus d’espèce menacée d’extinction, que Glee était annulé...
Mon esprit aurait pu s’arrêter là et j’aurais pu continuer à me lamenter sur le fait que, non, cet épisode encore n’était pas du niveau du premier, et que si je m’accroche, c’est un peu beaucoup pour la plastique du héros.
Mais forcément, j’ai voulu en savoir plus. C’est mon petit côté "Blackie", j’aime bien avoir ma dose de ragots sur les célébrités.
Alors, j’ai cherché sur Internet.
Et là, c’est la catastrophe.
Non, je ne découvre pas que Matthew Boomer est hétérosexuel. Mais au lieu de trois photos volées et d’un commentaire un peu pourri d’un blogeur people, je me retrouve à lire des débats sur le respect de la vie privée et l’hypocrisie des acteurs hollywoodiens qui basent une partie de leur carrière sur cette même vie privée.

Apparemment, depuis des années, sur Internet circulaient des photos de Boomer avec ses copains sans que personne ne s’en offusque. Elles ne faisaient pas la une de US Weekly mais elles étaient accessibles facilement.
Or, depuis le lancement de White Collar, des "personnes" auraient demandé "par souci de protéger la vie privée de l’acteur" à quelques sites de les enlever. A côté de ça, Boomer devient la "Beautiful Rising Star" de grands magazines, sans que son orientation sexuelle ne soit mentionnée et que parfois même des anectodes sur ses premiers baisers avec des filles soient évoquées.
Tout ça, en sachant que le copain actuel de Boomer est un des agents artisitiques les plus influents d’Hollywood ! (Sous réserve de l’exactitude de tous les ragôts que j’ai lus !)
Alors je me dis que finalement rien n’a changé, que Matthew Boomer est voué à vivre le même destin que Rock Hudson et James Van der Beek (oh, ça va Dawson, on sait bien qu’épouser Heather McComb, c’était juste pour la galerie...) et que Glee va être renouvelée pour une seconde saison.
Mouais... Pourtant Neil Patrick Harris s’en sort plutôt bien. Et puis si Boomer a récupéré le rôle dans White Collar, l’influence de son "ami" ne doit pas y être pour rien. Tout ça apparaît petit joueur.
En même temps, Boomer est acteur, son homosexualité n’en fait pas un militant de la cause, le droit à l’indifférence, tout ça... Et c’est également une personne publique. A Hollywood. Qui va vendre son image. Ah, Ellen a été bien courageuse. Rhoo, j’adore Portia de Rossi. Ca revient quand déjà Better Off Ted ? Et Jay Harrington ?
Bon sang, mais qu’est-ce qu’elle raconte Tiffani Thiessen ? On dirait qu’elle a cinquante ans. Et je n’ai rien suivi. Oh, Boomer qui embrasse une femme. Oh, il a volé un tableau. Mince, il avait l’air bien cet épisode...
Ben bravo !
Merci encore Khamsa...