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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°115: Sponsorisée par les Cobras et les Hommes tatoués

Par la Rédaction, le 7 décembre 2009
Publié le
7 décembre 2009
Saison Semaine
Episode Semaine
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Cette semaine, on a été tentés de vous parler uniquement de Friday Night Lights. Heureusement, Ju a trouvé une autre source d’inspiration pour son texte et il a affronté son pire démon : Flashforward. Tom et Feyrtys reviennent quand même sur l’excellent épisode de Friday Night Lights, donc, et Iris sur une série dont il faut taire le nom, avec des chiffres dedans. Il ne pouvait y avoir qu’un seul acteur en page d’accueil cette semaine, et c’est Zach Gilford. Ceux qui ont vu FNL savent pourquoi.

Masochisme primaire
Ju regarde les choses en face

Il existe une série que je regarde semaine après semaine sans en retirer la moindre satisfaction. Une série particulièrement pathétique que je m’inflige sans aucune raison. Je veux bien sûr parler de FlashForward, dont le dernier épisode avant le mois de mars a été diffusé cette semaine sur ABC.

Dans ma critique des premiers épisodes, publiée il y a presque deux mois, je reprochais principalement à la série de prendre ses téléspectateurs pour des cons, ainsi que son horrible mélange des genres.
Six épisodes plus tard, le premier de ces deux défauts s’est un peu estompé. En effet, il est très dur de rabâcher les choses aux gens sur un ton puant de condescendance quand les « rebondissements » sont complètement téléphonés et que les intrigues avancent à une vitesse qu’on pourrait qualifier de « non existante ». C’est toujours ça de pris.

Si seulement...

D’autant plus que du côté du mélange des genre, les choses n’ont fait qu’empirer au fil des épisodes. Non seulement FlashForward n’a toujours pas de ton ou d’identité propre, mais en plus elle semble ne parler de rien en particulier. Là où les premiers épisodes souffraient d’une schizophrénie amusante à force de trop vouloir marier intrigues thriller au FBI saupoudrées de blagues pipi-caca et intrigues pseudo-sentimentales à l’hôpital, les épisodes suivant sont partis encore plus loin dans le grand n’importe-quoi.
Chaque personnage semble maintenant évoluer dans sa propre petite bulle, avec son propre ton et ses propres enjeux (ou absence d’enjeu). Aux gentils docteurs et aux agents du FBI torturés se sont ajoutées plein de distractions d’intérêt divers. Il y a le soap opera où le mari découvre le futur amant de sa femme dans son salon. Il y a la réunion du père alcoolique avec sa fille au milieu d’une conspiration liée à un groupe de mercenaires. Il y a eu un épisode plutôt bien foutu, mais complètement hors de propos, où le médecin cancéreux part au Japon pour rencontrer l’amour de sa vie. Il y a des scientifiques qui jouent au poker. Ça part dans tous les sens, les épisodes n’ont aucune cohérence interne, la plupart du temps on se fait chier, et ils ont même réussi à trouver le moyen de détruire une bonne partie de l’intérêt de la série en démontrant une bonne fois pour toute que les visions du futur peuvent être évitées... de la façon la plus ridicule (et prétentieuse) possible.

À part ça, la baby-sitter coquine est devenue une infirmière coquine et parle japonais couramment. Logique.

Au nom du père
Tom porte le deuil

Cette semaine Friday Night Lights était génial. « Duh » me direz-vous. Mais il faut dire qu’en général, la série est géniale dans son registre : elle sait raconter des histoires réalistes et maîtrise la psychologie de ses personnages. Donnez-lui une affaire de meurtre dans les pattes et elle ne sait plus du tout où donner de la tête.

Dans le dernier épisode, au-delà des intrigues toujours aussi agréables de cette quatrième saison (le point culminant étant bien entendu quand Luke fait ses courses torse nu), la série a su démontrer sa capacité à aborder un thème aussi casse-gueule que le deuil de façon assez renversante. Je n’avais pas vu un traitement aussi réussi depuis The Body, de la saison 5 de Buffy.

Matt a donc perdu son père. Un père quasiment absent durant toute sa vie. Il a loupé tout ses anniversaires, lui envoyait cinquante dollars à Noël et a préféré retourner faire la guerre plutôt que de s’occuper de sa mère sénile et d’éduquer son fils. Pas le père de l’année en résumé. Mais c’était son père. Et il est mort.
En de telles circonstances, on aime se souvenir des moments heureux que l’on a passé avec la personne disparue. On peut parfois embellir la réalité, la rendre moins brute. Cela peut être considéré comme une forme de respect pour la mémoire du défunt. Un mort ne peut pas se défendre. Il est facile de l’accuser. Mais taire les torts d’un homme sous prétexte qu’il n’est plus en vie ressemble également à de l’hypocrisie. Et l’hypocrisie fait partie des convenances, de l’éducation. « Merci d’être venu ». « Il aurait aimé que vous soyez là ». « Servez-vous à boire ».

Il n’en faut pas beaucoup à Matt pour sortir de ses gongs et se dresser devant la bienséance. Et on le comprend. Car sa colère n’est pas dirigée vers des gens innocents tels que l’auraient été Julie ou les Taylor. Une bonne partie de sa rancœur va à l’encontre de son père. Une autre est réservée à l’armée américaine et à son représentant. Au-delà d’une dénonciation de la guerre et du peu de considération pour ses victimes - trois coups de feu et un drapeau, merci beaucoup - cela apporte réellement au personnage une force qu’on n’imaginait pas forcément.

Matt aurait pu accepter les mensonges du militaire, il aurait pu laisser entrer les McCoy et leur hypocrisie dégoulinante et il aurait pu ne pas ouvrir le cercueil de son père. Mais ce qu’on a vu en début de saison, si ce n’est depuis le début de la série, c’est que Matt a un penchant artistique. Je ne vais pas me risquer à donner une définition du mot "artiste". J’en serais bien incapable.

Mais à mon sens, il s’agit de quelqu’un qui sort des sentiers battus. Quelqu’un qui voit le monde et réagit au monde de façon sensiblement différente que le commun des mortels. Ce n’est pas seulement quelqu’un qui sait dessiner les mains de mille façons, c’est un être dont le regard sur la vie est inimitable. C’est pourquoi j’ai eu un peu de mal avec l’artiste que nous a présenté la série. En revanche, j’admire que les scénaristes offrent un tel registre à Zach Gilford et une telle sortie à son personnage. Car toutes ses réactions se rapprochent de l’idée que je me fais d’un artiste, du courage qu’il faut pour dire ce qui doit être dit, et voir ce qui doit être vu.

Je n’irai pas plus loin, car cela tournerait à la review, tant chaque séquence mériterait d’être analysée, chaque plan étudié. Le malaise avec ceux qu’on aime, celle qu’on aime, l’horreur de la mort (Whedon avait franchi le tabou quand FNL garde un hors champ pudique sur le cadavre du père, mais les yeux de Matt valent tous les plans voyeuristes) et la difficulté de continuer à vivre et de penser à soi quand on est en deuil… tout ceci était parfaitement exécuté. Et cela confirmait la grandeur de cette série.

La larme à l’œil et la fourchette à la main
Feyrtys mélange les genres

Cette semaine, deux épisodes ont réussi à me fendre le coeur : celui de Friday Night Lights et celui de Top Chef.

Si je m’attendais à devoir sortir les mouchoirs pour Friday Night Lights, je n’étais pas préparée à l’idée d’être aussi émue devant une émission de compétition. C’est pourtant ce qui s’est passé.
Je redoutais un peu l’épisode de FNL. J’avais peur qu’ils en fassent trop, qu’ils forcent la confrontation entre Matt et l’armée, qu’Eric remplace comme par magie la figure paternelle manquante… Et puis il faut bien admettre que les épisodes d’enterrement sont rarement des réussites à la télévision. Les scénaristes se contentent souvent de nous ressortir la trop célèbre théorie des 5 étapes du deuil, de nous pondre de mauvaises scènes avec des gens qui pleurent et qui crient, et des discours aussi neuneus que dégoulinants de bons sentiments, et surtout, de faire parler leurs personnages avec Dieu. De cette façon, pas la peine de trop creuser les émotions, on reste à la surface, dans le pathos sans intérêt.

Mais rien de tout ça. FNL a su éviter tous les clichés pour nous offrir l’un de ses meilleurs épisodes. La construction est simple et se repose entièrement sur Matt Saracen, probablement le personnage que l’on connaît le mieux dans FNL, et de loin le plus touchant. Mais les scénaristes ne se sont pas reposés sur la mort du père de Matt pour nous servir des leçons sur la peine et le deuil avec des majuscules. L’épisode réussit à rester sobre tout en explorant des émotions fortes, et en respectant la psychologie de ses personnages. Julie reste une adolescente, elle n’apprend pas comme par magie à aider Matt ou à savoir quoi lui dire pour le réconforter. Elle se contente d’être impuissante, comme tout le monde, et de souffrir de ne pas pouvoir en faire plus. Coach Taylor n’apaise pas non plus toutes les peines de Matt en deux phrases. Il se contente de le raccompagner chez lui à pied. Même Tami est en retrait : elle lui vient en aide, mais n’arrange pas tout comme par miracle. Le fait que Matt soit entouré par ses amis et sa famille ne change rien au fait qu’il soit seul à devoir affronter cette mort et que c’est seul qu’il regarde en face le cadavre défiguré de son père. Et cet épisode montre cette solitude de façon assez magistrale.

De la pure poésie...

Si j’ai déjà pleuré de nombreuses fois devant FNL, ça ne m’était jamais arrivé devant une émission de real-tv. Pourtant, cette semaine, l’élimination de Jennifer, ma candidate préférée et celle que j’aurais aimé voir gagner, a réussi à m’émouvoir jusqu’à la larme. Je sais ce que vous allez me dire : tout est scénarisé, filmé plusieurs fois jusqu’à la prise parfaite, répété et accompagné des violons de circonstance, comment croire une seule seconde à la tristesse d’une candidate ? Et bien je me suis peut-être faite avoir par Bravo, mais je m’en fous. L’élimination de Jennifer m’a rendue triste, mais pas amère. Je n’ai pas crié au scandale, comme lorsque cet abruti d’Hosea a gagné la saison 5. Tout simplement parce que les trois finalistes méritent tous d’être là, ce qui est une première dans Top Chef. Jusque-là, il y a toujours eu un maillon faible, quelqu’un qui aurait dû être éliminé avant la finale. Mais cette saison, Kevin, Michael et Bryan (*bave*) ont fait preuve d’une constance incroyable dans l’excellence. Je suis bien évidemment derrière Bryan, mais qu’importe qui gagne cette saison, je serai contente. Et c’est bien la première fois dans une émission de real-tv.

En Direct des États Pathétiquement Unidimensionnels de Mon Lit
Iris nous parle d’une série. Ou peut-être d’autre chose.

Ces derniers temps je me suis un peu laissée aller question séries.
Cette semaine, j’ai dû en avoir seulement 5 ou 6 à regarder, dont 90% de sitcoms, qui ne comptent donc pas vraiment (selon la loi dite de La Sitcom Qui Compte Pas Vraiment), parce qu’il n’y a généralement rien à en dire.
J’ai aussi vu Dexter , et Dollhouse, tous deux très moyens, et tous deux déjà reviewés par Ju, décidé à me persécuter jusqu’au bout.
Alors ce dimanche, c’est assez naturellement que je me suis retrouvée totalement désespérée après avoir rendu une critique de Scrubs. Et non, pas uniquement à cause de la quasi-médiocrité du truc, mais parce que j’avais mal. A mon âme.

Désemparée, sans inspiration, je me suis tournée vers mon plus fidèle allié. Mon lit.
Vêtue d’une nuisette et de talons aiguilles, armée d’une… de douze canettes de Dr Pepper et d’un pot de Häagen Dasz parfum Ben&Jerry’s, parce que j’ai la classe dans un univers parallèle imaginaire où je suis un cliché ambulant, j’ai allumé ma télévision, et là, tel un archange, au moins, m’est apparu une rediffusion de 90210, saison 1.
Je suis une personne de goût, affirmation. Je n’ai donc pas regardé la série à sa diffusion, information.
Et pourtant, là, je me suis dit qu’il fallait que je le fasse. Que je vous le devais. Question de respect infini.
Et surtout, j’avais pas de meilleur plan.

Ca a commencé comme sûrement une cinquantaine de films ou épisodes de séries pour ados, le Beau Gosse(?!) qui jouait un caméraman gay dans Supernatural a renversé la Fille du Coach Taylor ("Aimee Teegarden", mais ce n’est pas sa faute), qui, sur son lit d’hôpital, alors qu’elle va malheureusement assez bien pour parler, lui fait remarquer qu’elle est dans sa classe mais qu’en vilain type populaire il l’a jamais remarquée, puisqu’il n’a jamais parlé aux losers qui vont en cours avec lui.
Quelqu’un devrait expliquer à cette idiote le principe des figurants.
Évidemment, elle s’avèrera être une manipulatrice qui en fait va super bien mais qui tente de se rapprocher de lui en le faisant culpabiliser. Parce qu’on sait tous que la pitié est une base saine de toute relation.

Il y a aussi deux types un peu moches qui essaient de draguer. Un d’eux fait même référence à Eternal Sunshine of The Spotless Mind. Et il finit par arriver à séduire une fille (à moustache, mais je suis pas certaine que ce soit important pour l’intrigue) en lui disant qu’il « N’est qu’un geek qui aime jouer à World of Warcraft, même s’il est sûr qu’elle a jamais entendu parler de ça, après tout il y a sûrement personne qui choisit de rester devant son pc pour y jouer, c’est un jeu tellement élitiste ». Oui. Bien sûr. C’est pour ça qu’il y a des millions d’inscrits. Huh huh.
Mais ce n’est après tout pas grave, puisqu’elle lui réplique, avec des papillons, des marshmallows, et un tas d’autres trucs dégueulasses dans la voix, « Han, j’aime trop ce jeu, loul, même que j’ai un elfe mage level 7, hihi ».
Et on comprend quand le geek lui demande de l’épouser, qu’au fond il n’est qu’un foutu noob. Impressionné par un level 7. Tss.

Une des filles, une ex-droguée fauchée de 16 ans était enceinte. Les parents du jeune père voulaient l’aider en l’envoyant dans un Centre pour Mères Indignes au Nouveau-Mexique en attendant qu’elle accouche, et ensuite en trouvant une bonne famille d’adoption pour le bébé.
C’était sans compter sur sa décision, prise parce qu’elle est « très mature et responsable » (chose confirmée par la mère de la camée au travers d’un « Elle a appris à faire du vélo en une heure pour un de ses rôles dans une publicité, et elle s’est désintoxiquée »), de garder le bébé.
Et à la fin, d’annoncer sa grossesse à toute l’école en y diffusant une vidéo, pour éviter qu’il y ait des ragots sur elle.

Dudette, it was my job ! Uncool ! XOXO

Même si j’ai eu l’impression d’en apprendre plus sur la vie en 45 minutes de 90210 qu’en plusieurs mois, cette série n’est pas faite pour moi. Je vais retourner jouer à FarmVille, peut être que ça me permettra à moi aussi d’entamer la conversation avec quelqu’un trop sur la même longueur d’onde que moi. Je lui ferai croire qu’il m’a mise enceinte dans sa voiture et lui demanderai de m’aider à marcher, on connectera à mort, et je ferai enfin, oh oui, enfin partie des Cool Kids.

la Rédaction