N°91: Semaine du 02 au 08 février 2009
9 février 2009
Episode Semaine
La meilleure série de tous les temps (après BSG)
Tigrou a enfin regardé The Shield
Lire le bilan de The Shield et le top de ses meilleurs épisodes par Tigrou.
D’objet sexuel à héroïne attachante
Tomemoria aime les petits shorts
Si je vais parler cette semaine de Tomb Raider, ce n’est pas seulement parce que je n’ai rien à dire sur la semaine télévisuelle qui vient de s’écouler, c’est surtout parce que depuis quelques temps, les Tomb Raider ressemblent de plus en plus à une série télé.
En 1996, Lara Croft a fait son apparition comme héroïne du premier jeu vidéo 3D. Si le personnage de base avait un certain potentiel (sorte d’Indiana Jones au féminin), il ne s’agissait pourtant que d’une poupée gonflable que le joueur pouvait manipuler dans tous les sens. Au fil des jeux, sa personnalité ne s’enrichissait guère. Il y eut bien une vague tentative de creuser son passé dans le quatrième opus, mais l’histoire était maladroite et survolée au possible. Il fallut attendre l’arrivée sur Playstation 2 pour voir une véritable avancée.
Avec The Angel Of Darkness, Tomb Raider est passé de jeu d’exploration avec bombasse aux commandes à enquête policière sombre et fantastique. Pourtant, on était encore loin de la panacée. Le jeu était inabouti et le scénario avait quelques lacunes. Ce n’est vraiment qu’à partir du moment où Cristal Dynamics a repris les rênes que le changement a eu lieu.
En 2006, Tomb Raider Legend sort sur la Playstation 2. Peu importe que le jeu n’ait pas fait l’unanimité. Son scénario, de prime abord simpliste, se révèle au final très intelligent. Certains éléments ont été disséminés dans des buts bien précis et on ne le découvre qu’au jeu suivant. Pour vous prouver que je ne raconte pas tout à fait n’importe quoi, voici un résumé de Legend :
Enfant, Lara eut un accident d’avion au Népal. Seule sa mère et elle survécurent. Elles atterrirent dans un temple désert où Lara toucha malencontreusement une épée dans un socle. Une lumière apparut et cria des mots que seule sa mère comprit. L’instant suivant, elle hurlait d’horreur et disparaissait dans une lumière aveuglante, juste après avoir retiré l’épée de son socle.
En 2006, Lara retrouve l’épée que sa mère avait saisi et parvient à la remettre dans son socle. Le même phénomène se produit et Lara perçoit une voix et une forme à travers la lumière. Il s’agit de sa mère. Ses paroles semblent familières. On réalise soudain que se joue sous nos yeux la scène du début, celle où sa mère disparaissait. Lara tente de la convaincre de ne pas retirer l’épée de son socle, mais une ennemie que Lara croyait morte hurle que tout va exploser si personne ne retire l’épée. La mère de Lara entend ses paroles et, terrifiée, tire l’épée de son socle.
Legend se termine sur une boucle temporelle absolument jouissive. De celle à laquelle tout le monde boit ! En tentant de découvrir ce qui était arrivé à sa mère, Lara est indirectement responsable de sa disparition. Mieux, cet événement fut l’élément déclencheur qui poussa Lara a devenir une pilleuse de tombes. La boucle temporelle en est d’autant plus excellente.
Un an plus tard sort Anniversary. Il s’agit d’un remake du premier épisode. Le scénario est plus développée et le personnage de Lara, en harmonie avec celui de Legend, bien plus humain que dans l’original de 1996. Pour autant, Anniversary semble réellement commercial.
A l’automne dernier est sorti Underworld. Déjà que la conclusion de Legend m’avait impressionné, j’ai été absolument ébahi par la cohérence d’Underworld avec ses prédécesseurs. Ébahi de constater que ce j’avais pris pour des éléments gratuits au service de l’action avait été disséminés intentionnellement. Anniversaryle commercial apparaît dès lors comme un passage obligé pour saisir tous les tenant et les aboutissants d’Underworld.
Le jeu commence par un « previously on Tomb Raider » (référence sériesque s’il en est) incompréhensible pour celui qui n’a pas joué aux deux jeux précédents. Puis, alors que le manoir de Lara vient d’être incendié et que l’héroïne se fait tirer dessus par un fidèle ami, l’histoire revient une semaine plus tôt (tic qu’Alias avait épuisé jusqu’à la moelle ; on sent d’ailleurs que l’une et l’autre se sont mutuellement inspirés).
Je ne m’étendrai pas plus au cas où ce texte aurait donné envie à quelqu’un de découvrir le reste de l’intrigue. En lien la bande annonce (en français, parce que Françoise Cadol a une voix délicieuse) dans laquelle vous décèlerez peut-être l’influence d’une autre série. Dites-moi sur le forum si vous voyez laquelle.
Une femme dans l’enfer de sa tête malgré elle : mode d’emploi. Avec un peu de sexe aussi.
Blackie a toute sa tête, enfin presque
Je vais être directe : j’ai un peu de mal avec The United States of Tara. Pas que je ne l’aime pas ou que je la trouve mauvaise, du tout, mais je trouve la série à un stade trop superficiel pour être vraiment motivée à m’assoir devant la semaine suivante. Alors oui, cela ne fait que quatre épisodes et il lui faut sûrement du temps pour se trouver, comme beaucoup d’autres, mais cela n’empêche pas de juger ces débuts.
Le format très court est ce qui me pose principalement problème. Même passée la surprise initiale (je ne m’étais pas renseignée et j’assumais que les habituelles 40 à 50 minutes seraient de rigueur), je trouve toujours que chaque épisode mériterait d’être prolongés, les personnages plus creusés et les situations plus approfondies, avant de passer au thème suivant. A chaque fois, je suis prise de court et est laissée en me disant « ça y est ? C’est tout ? ». Le pilote au moins aurait dû être plus long, parce qu’il ne m’a paru que comme une grossière façon de dire « maman a plusieurs personnalités qui font chier sa famille, venez donc admirer Toni Collette jouer autant de rôles qu’Eddie Murphy en un seul film ». Sans vouloir insulter Toni, que j’aime et respecte énormément, et est la raison principale pour laquelle je me suis intéressée à Tara. Mais bon, le style de Diablo Cody essaie trop d’être cool plutôt que sincère et manque un peu de subtilité, ce que j’attendrais peut-être de la part de Showtime mais pas d’une série HBO. (Tigrou me signale que C’EST sur Showtime et que je perds la boule aussi... Ouais ben, comme quoi ça ressemble bien à du Showtime !)

Le second épisode étant du même calibre, il faut attendre le troisième épisode pour comprendre la situation initiale de cette famille et que l’on se concentre sur Tara, qu’on a finalement à peine aperçue. J’ai néanmoins encore du mal à m’investir dans les personnages. Malgré ces reproches, je suis tout de même ravie d’avoir ma dose de Toni Collette chaque semaine, et les présences d’un ex de Sex & The City et une ex de Mad Men me font plaisir. J’aime particulièrement les deux adolescents, leurs intrigues m’intéressant pour le moment davantage que les soucis de Tara avec ses altars (dont je ne me fais pas à la façon qu’elle a de parler d’eux, comme s’ils étaient des aliens ayant élu domicile dans son corps). Alors qu’ils auraient pu paraître aussi caricaturaux que les altars, les enfants se révèlent très vite loin d’être des clichés et sont joués avec une finesse très appréciable.
En sa faveur aussi, la bande son est plutôt chouette.
Bref, j’attends que Mademoiselle Cody continue d’affiner sa série et la rende aussi attachante que captivante, parce qu’elle a vraiment le potentiel de dépasser son statut de base. Un simple concept original ne peut pas mener bien loin tout seul.
Bulletproof (I wish they weren’t)
Iris se repentit au "cinéma"
Chose très rare, je vais vous parler de cinéma.
Oh, attendez, je fais erreur, c’est devenu la mode à pErDUSA ces derniers temps.
Et puis, soyons francs, dans mon cas c’est justifié puisque c’est un film tiré d’une série, Dead Like Me... Et qu’il faut admettre que ça n’a rien à voir avec du cinéma.
A vrai dire, je pense que les films de vacances de mes voisins, avec leur caméra tremblante, leur absence totale de storyline autre que frites-ou-pâtes-et-ton-steack-saignant-ou-à-point, et leurs gosses bruyants, sont plus proches d’une quelconque forme d’art que ce à quoi j’ai assisté. Et pourtant, mes voisins parlent allemand, c’est dire si ce qu’ils font est foncièrement Mal.
Mais voilà, j’en attendais beaucoup. Forcément, après la fin relativement bonne de la série, qui laissait tout de même plein de questions en suspend, et les nombreuses fois où la date de sortie avait été repoussée, quand j’ai réalisé que le jour béni où je pourrais enfin revoir Mason et George était arrivé, l’éclat dans mes yeux n’était pas sans rappeler celui que mon cousin éloigné avait eu lorsqu’il avait réussi à me convaincre que ce que nous faisions était tout à fait normal.
Cependant, ce qui a commencé à défiler sur mon écran n’avait rien de plaisant. C’était même tout l’inverse.
Après une très très longue intro, qui reprenait celle du pilote quasiment mot pour mot en se contentant de mettre la voix de George sur fond de pages de comics très mal dessinées défilant lentement – et oui, même là où on s’y attend le moins, Heroes frappe et fait du mal – on subit une bonne heure de torture. Imaginez qu’on vous force à écouter Alyson Hannigan chanter pendant toute une nuit, et vous serez encore loin de la réalité douloureuse qui s’est imposée à moi.
Un nouveau boss TrèsMéchantAuxYeuxDesPersosMaisOnComprendPasTropPourquoi, une nouvelle "actrice" (et le mot est fort) dans le rôle de Daisy, et une Ellen Muth qui ne m’avait jamais parue aussi mauvaise, le tout embarqué dans une histoire inintéressante, centrée sur Reggie, qui ne résout au final aucune des questions qu’on pouvait se poser, en créant même de nouvelles... Voilà le mélange indigeste qui nous est servi.
Ajoutez à cela un irrespect total au personnage central, au pilier de la série qu’était Crystal, qui ne sera présente que dans un seul plan, et on obtient un film qui rivalise en médiocrité avec une production française.
Alors oui, d’ordinaire, si ici on parle cinéma, c’est pour vous conseiller la dernière perle, le dernier petit miracle qui vaudrait presque une série de HBO, mais non. Non, ici il faut bien comprendre que si vous prenez le risque de regarder ce film, vous n’en ressortirez pas entier.
Une partie de vous, appelez ça âme, conscience, ou simplement innocence, sera souillée, foulée au pied, et vous ne serez plus jamais les mêmes. J’ai mis deux semaines à m’en remettre, à réapprendre la parole, et pourtant je n’ose toujours pas affronter le regard des gens. J’ai trop peur qu’ils voient que quelque chose en moi est brisé.
Ne faites pas la même erreur, boycottez Dead like me : Life After Death.