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Partners - Célébration après le sixième et dernier épisode

Temporary Insanity: À la tienne, Brandon !

Par Conundrum, le 25 novembre 2012
Publié le
25 novembre 2012
Saison 1
Episode 6
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Jusqu’à peu, j’étais surpris de la patience des chaînes américaines. NBC a annulé sa comédie qui m’intéressait le moins dans sa grille et CBS s’est débarrassé d’un drama judiciaire léger que même Jéjé n’a pas aimé.

Tout se déroulait pour le mieux jusqu’à la semaine passée avec l’annonce de l’arrêt de trois séries.

J’ai beaucoup aimé le pilote de Last Resort mais je n’avais aucunement envie de voir la suite, tout comme je n’avais pas le courage de m’investir dans une série où Terry O’Quinn a un rôle mystérieux. En revanche, l’annulation de Partners m’a autant surpris que peiné.

Je n’avais aucun doute que la sitcom de CBS n’allait pas survivre à la saison, même si j’espérais qu’elle puisse avoir une destinée similaire à celle de l’indestructible Rules of Engagement. Je m’attendais à ce que Partners rejoigne Happy Family, Out Of Practice ou Andy Richter Controls The Universe, ces sitcoms annulées prématurément mais avec un respectable volume d’une vingtaine d’épisodes produits.

CBS n’aura même pas laissé le temps à Partners de rejoindre ce groupe. Et c’est bien dommage. En six épisodes, Partners ne s’est pas vraiment améliorée, mais elle a gardé le niveau de qualité respectable du pilote. C’était une comédie bien sympathique qui va me manquer.

Au lieu de pester contre CBS, profitons du dernier épisode de la série pour la célébrer, avec les 5 raisons pour laquelle Partners va me manquer.

1 Brandon Routh

J’en suis le premier surpris et malgré sa prestation dans le pilote, Routh était l’acteur qui me faisait le plus rire dans la série.

Sa stoicité du pilote m’avait perturbé, mais les scénaristes ont suivi un chemin similaire que celui qui a été emprunté par ceux de Happy Endings avec Elisha Cuthbert. En faisant de son personnage quelqu’un de simplet, on en demande beaucoup moins à son interprète.
Si Cuthbert a su dépasser ce cap dans Happy Endings, c’était un passage obligé pour redéfinir son personnage. Ici Routh n’avait pas à vendre des blagues qui méritaient l’expertise comique de Michael Urie, mais en en faisant le moins possible, il a réussi à se faire une place bien plus aisément que Sophia Bush.

Son regard vide va me manquer.

2 Le générique

Je déteste cette vague de générique hypra court. Un générique doit avoir une musique, des images et le nom des interprètes principaux.

Pour une sitcom, il doit mettre la pêche, il doit rester dans la tête toute la journée dès la première fois qu’on l’entend et ne doit surtout pas être une agression auditive comme celui de The Mindy Project. Non seulement, celui de Partners remplissait ce simple cahier des charges, mais en plus, il avait deux caractéristiques que j’affectionne particulièrement : c’était un générique qui a été tourné, et non pas composé d’extraits d’épisodes, et il existe une version longue disponible sur iTunes, « I’m on top of the World » de Imagine Dragons.

C’était un effort bien trop qui méritait qu’on le souligne.

3 Les rires enregistrés

On peut dire ce qu’on veut des rires enregistrés, mais dans une sitcom, c’est un plus indéniable. Elle donne un aspect théâtral bienvenu. Bien entendu, il faut que le matériel soit à la hauteur. Il n’y a rien de pire que des rires enregistrés boostés pour vendre une blague bancale (à part peut-être la famille, la maladie et les gens qui mâchent la bouche ouverte).

En tout cas, comme les épisodes en direct de 30 Rock l’ont montrés, bien utilisés, ils sont une force indéniable dans une sitcom. Cela réussissait à la série et c’est aussi la raison pour laquelle la nouvelle mouture de Up All Night, qui sera tourné devant un public en 2013, a des chances de rendre la série plus intéressante.

4 Les nouvelles comédies commencent à m’inquiéter

La clémence du début de saison commence à toucher à sa fin. Novembre est le mois où on commence à faire le ménage dans les séries qu’on regarde. Un retard significatif sur une série peut signifier qu’on se force un peu trop à l’aimer.

Je ne fais aucune illusion, je ne regarderai pas The New Normal sur le long terme, Ryan Murphy va me décevoir. Go On va devoir passer la seconde assez rapidement pour éviter que la série tourne en rond. Enfin, The Mindy Project, malgré une sensible amélioration, n’arrive pas à effacer ma déception devant la série.

J’aime toujours autant Ben and Kate et, ne me demandez pas pourquoi, mais je prends beaucoup de plaisir à regarder Guys With Kids. Mais j’ai quand même accumulé quelques épisodes de retard. La seule nouvelle comédie, et l’une des rares séries, où j’étais non seulement à jour mais surtout impatient de voir était Partners.

5 Une comédie par des professionnels de la profession

La sitcom (son rythme et son public) réussissaient parfaitement aux talents de Michael Urie aiguisés sur Ugly Betty, David Krumholtz n’en est pas à sa première série et on ne présente plus le trio Kohan – Mutchnick - Burrows. Partners était une comédie produite par des gens qui savaient ce qu’ils faisaient.

Le résultat peut paraître un peu vieillot, mais l’une des forces de la série venait de voir des gens faire ce qu’ils savaient bien faire. Il n’y a rien d’ingénieux, rien de révolutionnaire et il n’y a pas de gimmicks à la Ta Mère, la Série. Partners était une sitcom au principe simple – l’impact de la forte amitié entre deux hommes sur leurs vies sentimentales – exécutée de manière classique.

C’est un exercice de style bien plus compliqué qu’il n’y parait. Partners n’a pas de gimmick sur lequel elle peut se reposer et relancer artificiellement l’intérêt des téléspectateurs en la série. Sans fioritures, le succès ou l’échec de la série repose sur les deux composantes les plus importantes : les dialogues et les acteurs.

Au moins, l’avantage d’avoir stoppé la production de Partners aussi vite est que son annulation ne fait pas aussi mal que celle de Old Christine que je n’ai toujours pas pardonné à CBS.

Et c’est pas Veep qui va me calmer, bien au contraire…

Conundrum