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21 Drum Street - Le retour des séries comme Battlestar Galactica et Firefly, c’est pour quand ?

N°43: Il me dit quelque chose ce manteau….

Par Conundrum, le 5 août 2014
Publié le
5 août 2014
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Après le succès du premier "Star Trek", j’étais persuadé que le space opera allait faire son retour à la télévision. Oui, parce qu’on a beau entendre les « Hmmm, la télévision, en ce moment, c’est tellllllement que mieux que le cinéma, hmmm… », il y a une vérité qui reste toujours d’actualité : la télévision s’inspire toujours des modes qui régissent le grand écran.

Ce n’est pas hasard si la vague des séries de super-héros suit de quelques saisons celui du Batman de Nolan et des films Marvel. Et à un moment, je me suis dit que, avec J.J. Abrams aux commandes de Star Trek, une chaine américaine allait peut être se lancer.

Mais non.

Aujourd’hui, quand je vois les affiches de "Guardians of the Galaxy", je pense plus à Malcolm Reynolds et John Crichton qu’à l’obscur comic book Marvel. Le type (blanc) cool hors la loi avec son long manteau au cuir dans l’espace, ça nous a donné de belles heures de télévision. Et d’après Blackie, un super film, maintenant. Oui mais voilà, j’aimerais bien qu’il revienne sur le petit écran, ce type.

Et il n’a pas nécessairement besoin d’être blanc.

Ni d’être un « il », d’ailleurs. Ce serait un plus d’ailleurs, si ça n’en était pas un.

L’absence de space opera à la télévision n’est pas une grosse surprise non plus. Le genre a toujours eu du mal à s’imposer sur le petit écran. Sur les networks, la série originale (sur NBC) et Enterprise (sur UPN) n’ont eu la longévité des autres séries Star Trek produites pour le marché local.
Ce n’est pas un chic film qui nous fera oublier que Firefly a été annulée bien trop tôt. D’ailleurs, bien avant la série de Whedon, Space : Above and Beyond, pourtant produite par des scénaristes demandés à l’époque (car issus de The X-Files), n’a connu qu’une seule et unique saison. Tout comme le sympathique Earth 2 que NBC a essayé de proposer au milieu des années 90.

Et même sur le câble, ou ce fameux marché local américain, la vie n’est pas si facile. Farscape a lutté pour avoir le même nombre de saisons que Battlestar Galactica, et l’ambitieux Babylon 5 n’aura non seulement jamais produit de séries dérivées viables et a dû revoir son intrigue suite à une annulation d’annulation. Pourtant, qu’ils aient eu une dizaine ou une centaine d’épisodes, régulièrement, on entend des murmures de reboot, de suite ou de simples interrogations sur le retour de ces séries.

Éphémères ou pas, ces séries marquent bien souvent les esprits. Réussies, elles savent nous marquer comme peu savent le faire. Elles ont un sens de l’épique qui fait appel à notre esprit d’aventure. Alors que les séries télévisées cherchent à être de plus en plus réalistes, on attend l’inverse d’un space opera. Et lorsqu’elles sont à la hauteur de nos espérances, on se retrouve à adorer autant que The West Wing une série dont un tiers des membres de la distribution sont des marionnettes.
Cet appel à l’imaginaire est ce qui fait le succès de Sleepy Hollow actuellement. Et il contribue fortement au succès de Game of Thrones.

Le genre attire par une découverte de nouveaux codes et règles, par une mythologie complexe et soignée qui n’est jamais étouffante et par des personnages que l’on ne trouve nulle part ailleurs. C’est aussi un de ses problèmes. Comment attirer un nouveau téléspectateur en saison 4 de Babylon 5 en résumant l’intrigue en moins d’une minute trente ? Comment passer la réticence d’un téléspectateur à essayer une série où la moitié des interprètes porte, au mieux, un maquillage d’extraterrestres ou, au pire, est partiellement automatisée ?

Ces séries ont une production très ambitieuse, leurs effets spéciaux sont souvent à la pointe de la technologie. Le problème est que cette même technologie avance très vite. Assez vite pour occulter la richesse d’une série comme Babylon 5 si l’on s’arrête à son visuel obsolète et au jeu très marqué de ses acteurs. Cela ne me pose aucun problème de redécouvrir Babylon 5 de nos jours, je l’ai fait l’été dernier, mais c’est parce que je sais que le jeu en vaut la chandelle. Je doute que j’aurais essayé la série de nos jours si je ne l’avais pas déjà vu lors de sa première diffusion. Même Firefly et Battlestar Galactica, qui se sont moins reposés sur des effets spéciaux en excluant toute vie extraterrestre de leur concept, sont marquées par le temps.

Mais cela ne doit pas empêcher les chaines de se lancer dans le genre. Le public est plus ouvert à l’aspect sérialisé d’une série. Battlestar Galactica a redoré l’image du genre. Et surtout, il faut battre le fer pendant qu’il est encore chaud.
Après Guardians of The Galaxy, c’est le retour de Star Wars qui s’annonce, et bientôt la suite de Star Trek. L’envie est là, le public semble être prêt à redécouvrir le genre. Que ce soit par un reboot d’une franchise connue (si on pouvait éviter Stargate ou Battlestar, ce serait cool, hein !) ou un univers nouveau « inspiré » d’un succès actuel, ce serait bien qu’une chaine prenne son courage à deux mains et se lance. C’est un genre qui manque cruellement à la télé en ce moment.

Ce serait juste cool de pas attendre cinq ans, quand le Star Wars de J.J. Abrams aura gavé tout le monde…

Conundrum