Back to One: Chains and balls
Ames sensibles, s’abstenir. Les scènes de torture de cet épisode sont l’équivalent (pour moi) du combat Dan / le Capitaine dans la saison 3 de Deadwood, de l’affrontement entre Tavon et Shane dans la saison 3 de The Shield (ça alors), ou encore, du combat entre Pullo, Veranus, et les gladiateurs dans la saison 1 de Rome. C’est sanglant, c’est cru, et c’est fascinant. Et comme je suis une petite nature, je regarde ces scènes à la façon du jeune George Michael Bluth (Arrested Development)quand il confond la comédie musicale du Magicien d’Oz avec la série homonyme d’HBO. [1]
Bref, l’horreur et la barbarie de la torture sont donc sans équivoque dans cet épisode. Non seulement le spectateur sait que Vic a tort, mais en plus, on voit bien que la victime n’a aucune chance de s’en sortir si elle n’avoue pas ce que le bourreau veut entendre. Et cela, même si elle est innocente. Alors oui, Guardo est loin, très loin d’être un saint. Des massacres, il en a à son actif. Sans oublier la distribution de drogue à grande échelle. Mais finalement, on oublie ça. Devant l’acharnement de Vic, devant les coups de chaînes et le sang, Guardo ne devient qu’une victime comme une autre de la folie d’un homme.
Evidemment, cette séance de torture ne pouvait aboutir qu’à l’exécution de Guardo. Il était impensable que Vic le relâche, même après des aveux...
Vic n’était pas là pour obtenir une quelconque repentance (la sienne ?) ou une raison à la mort de Lem. Il était là pour assassiner Guardo et mettre un terme à son tourment personnel. Lem n’est qu’un excuse pour Vic, une excuse pour se venger et croire qu’il agit pour le bien de son ami. Le pire, c’est qu’il en est intimement persuadé... Mais le concept de justice n’a jamais été le fort de Vic Mackey, et ce n’est pas maintenant qu’il va commencer à remettre en question ses pratiques.
Guardo est donc kidnappé (dans un plan magistralement mis en place par Vic, malgré l’absence de Ronnie qui est retenu au barn par Claudette), torturé puis tué. A chaque moment de l’épisode, Shane aurait pu le sauver. Jusqu’à la dernière minute. Mais Shane a décidé de se taire. Bien entendu, ce silence forcé le tue de l’intérieur, et l’on peut apercevoir la torture qu’il subit, mais il n’y a pas vraiment de quoi le plaindre... Shane reste celui qui place son intérêt avant celui des autres, sa vie et sa carrière avant celles de tout le monde. Cela le différencie de Vic et des autres membres de la Strike Team (Lem en particulier pensait toujours en priorité à la ST avant de penser à lui). En revanche, je ne sais pas combien de temps il va pouvoir tenir à ce rythme là. Si ce n’est pas un ulcère qui le tue, ce sera sa pression artérielle ou une rupture d’anévrisme. Ou Vic, s’il découvre ce qu’il a fait. Je sais quelle mort sera la pire en tout cas.
Pendant ce temps, au barn, Dutch continue à enquêter sur le meurtre de Lem avec l’appui de Claudette, qui suspecte Vic de profiter de son temps libre pour poursuivre l’assassin présumé de son ami. Elle décide alors d’assigner Ronnie, qui passait par là avec Shane pour récupérer des armes, à une enquête menée par Dutch et Billings, afin que son ancien coéquipier surveille le membre de la Strike Team. L’enquête en elle-même est assez anecdotique, mais il est intéressant d’observer Dutch avec son nouveau partenaire, qui n’est pas autant un boulet qu’il n’y parait. Oui, Billings s’est trouvé une utilité : celle de remettre Dutch à sa place. Ouch. Ca fait du mal à l’égo du super détective, mais ça donne une chouette scène et une remise en question de l’ancien partenaire de Claudette assez drôle. On en redemande.
Ronnie, lui, bénéficie depuis la mort de Lem d’un nombre de lignes de texte en constante augmentation. Ca fait même carrément bizarre de le voir parler autant. Et de le voir jouer à Vic lors d’une arrestation en compagnie de Dutch, Billings, et de Tina, qui semble soudainement très intéressée par celui qui jusque là passait plutôt inaperçu. Mais sans Vic pour lui faire de l’ombre, Ronnie apparaît comme un type plutôt futé, qui connaît parfaitement son boulot et qui n’a pas peur d’un peu d’action. Le pauvre Dutch ne fait pas vraiment le poids...
Tina est un peu bête quand même. Il faut le dire. D’accord, Dutch n’a jamais été très droit avec elle ; le coup du « je vais tout t’enseigner du métier de détective ma petite » est assez gluant, et il a clairement essayé de profiter de sa position supérieure pour l’influencer et la mettre dans son lit. Maintenant, il est possible que Tina l’ait manipulé à son avantage également, réunissant toutes les infos dont elle a besoin pour gagner du grade et entretenir l’état de flirt le plus longtemps possible. C’est une probabilité. Ce qui est sûr, c’est que la situation va mal finir. Surtout quand elle lui demande de l’aider à « réviser » chez lui... Dutch prend immédiatement ça pour un rendez-vous officiel, et Tina échappe aux bougies et au best-of de Barry Manilow de très peu. Elle est sauvée par une employé du FBI qui vient prévenir Dutch, chez lui, que la piste qu’il suit concernant les salvadoriens et le meurtre de Lem le conduit jusqu’à un agent undercover (j’adore ce mot, undercover, alors je le garde). Il doit donc rester en dehors de cette affaire et laisser l’agent continuer à faire son boulot.
Reste à savoir si Dutch prendra en compte les avertissements du FBI ou pas... M’est avis qu’il ne s’arrêtera pas là.
Claudette, quant à elle, continue son travail de contrôle / sape de la Strike Team en introduisant un nouveau membre à l’équipe de Vic. Non pardon, pas un nouveau membre, un remplaçant pour Vic. Oui, on l’avait presque oublié, mais l’approche de la pré retraite pesait déjà sur Vic la saison dernière. Il est près, très près, de la porte. Et Claudette semble très impatiente de le voir partir. Un nouveau dans la Strike Team ! Yeah ! Espérons qu’il finisse moins tragiquement que les deux avant lui...
