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The Shield - Critique de l'épisode 5 de la saison 6

Haunts: My Name is Shane

Par Feyrtys, le 9 mai 2007
Publié le
9 mai 2007
Saison 6
Episode 5
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Cet épisode pourrait nous faire croire en l’existence d’une force supérieure qui se charge personnellement de faire payer certaines ordures comme Shane en les envoyant à l’hôpital et en les faisant épouser les pires hystériques. Mais en vérité, Shane ne récolte que ce qu’il a semé (et dans tous les sens du terme). Le karma n’y est pour rien. Et lorsque Vic apprend de la bouche de l’agent infiltré chez les Salvadoriens que Guardo n’est probablement pas responsable de la mort de Lem, ce n’est pas non plus grâce au karma. C’est la conséquence directe de ses actions et de ses choix. Mais lui, contrairement à Shane, ne ressent pas le besoin de faire amende honorable ou de chercher à se faire pardonner. Pendant ce temps, Ronnie se rase et Mara revient sur le devant de la scène. C’est le cinquième épisode de The Shield, déjà la moitié de la saison est passée ! Injustice !

Shane est retrouvé dans la rue, très mal en point après s’être fait tabasser par, on le devine assez vite, la bande du petit ami de la mineure que Shane continue à voir dans le dos de tout le monde, y compris de sa femme, qui, on nous le rappelle, est enceinte. Ah, Mara... On ne l’avait pas vue depuis... la saison fin de la saison 3 ? La psycho bitch de l’enfer est de retour ! Et elle est toujours aussi agitée de la tête.
Mara et Shane forment un couple parfait, on ne peut pas dire le contraire. Il est aussi tordu qu’elle est hystérique. Lorsqu’elle découvre des préservatifs dans les affaires personnelles de Shane à l’hôpital, elle comprend immédiatement que son mari l’a trompée, et ce ne sont pas les pathétiques mensonges de Shane qui pourront la convaincre du contraire. Il n’y a que Vic pour mentir avec brio en totale improvisation... Shane manque de neurones pour ça.
Arriver à ce point là de déchéance, en l’espace de quelques épisodes, c’est bien la preuve que Shane n’est pas et ne sera jamais à la hauteur de la vie qu’il a choisi, cette vie de flic pourri, sans conscience (jusqu’à maintenant), qui ne pense qu’à lui. Il faut un peu plus d’aplomb... Un peu plus de cojones peut-être.

Mais... Malgré tout... J’en suis arrivée à le plaindre. Dans la voiture, lorsque Vic le raccompagne, et que Ronnie et lui le confrontent à son « out of bond ass », Shane semble fatigué, épuisé, à bout. Walton Goggins fait un boulot remarquable sur Shane cette année. Il avait tendance jusque là à rester dans l’ombre de Michael Chiklis, mais il réussit à montrer avec brio le tourment que son personnage ressent depuis le meurtre de Lem. Cet échange montre le mur qui sépare Shane de Vic à présent :

Shane : Ever think about coming clean ? About everything ?
Vic : No.
Shane : Yeah I know.

Tout est dit. Les mensonges, et pas seulement celui concernant Lem, tous les mensonges, depuis le premier jour à Farmington, jusqu’à maintenant, en passant par l’assassinat de Terry, le Money Train, l’association avec Antwon Mitchell, tous les mensonges que chaque action illégale a entraîné sont en train de tuer Shane. On le sait déjà dépressif, on le voit hésiter à se suicider. La seule aide qu’il semble pouvoir trouver est celle de sa femme, Mara. Alors, dans un dernier acte désespéré, il lui avoue tout. Il lui avoue avoir tué Lem, à la grenade, qu’il était toujours vivant après l’explosion, il lui avoue s’être trompé... Et il lui avoue avoir fait tout ça pour elle, pour eux, pour leur famille...

Personne ne peut faire confiance à Mara pour protéger Shane ou l’aider à aller mieux. Depuis son arrivée, elle n’a fait que lui poser des problèmes, depuis l’utilisation de l’argent marqué du Money Train sans rien dire à personne jusqu’à Tavon et son coup de fer à repasser dans le crâne. Mara est diabolique. Reste à savoir comment elle va vouloir « aider » Shane à cacher la vérité...

Pendant ce temps, Vic a un aperçu de ce que sa vie pourrait être après son départ des forces de police. Son ancien partenaire et formateur, Joe Clark (joué par Carl Weathers, celui d’Arrested Development !), vient lui demander de l’aide pour un boulot sur lequel il s’est engagé. Il est accompagné par un ancien flic, un kamikaze sans l’ombre d’un professionnalisme, qui se prend pour un cow-boy. Vic voudrait rester en dehors de tout ça, garder profil bas, mais il ne résiste pas à la pression que Joe lui fait subir. Sans oublier qu’avec un partenaire aussi dérangé, Joe risquerait d’y rester. Vic les accompagne donc et montre, pour la première fois depuis longtemps, qu’il est capable de poser des limites à l’utilisation de la violence et de la force. Peut-être parce que son badge lui permet de se cacher derrière des excuses de moyens qui justifieraient les fins ; peut-être que sans son badge, il se considère comme un (meilleur) être humain, en tout cas, voir le partenaire de Joe traiter aussi violemment des rastas l’oblige à imposer des limites, et à se faire traiter de fillette (en gros) par le cow-boy en mal de sensation forte. Ce qui vaudra au mec visiblement retardé une magnifique droite. Faut pas non plus déconner.
J’ai quand même repensé à toutes ces fois où Shane avait dépassé les bornes, lorsqu’il avait uriné sur un suspect à terre, toutes les fois où il avait montré son racisme au grand jour, et pour toutes ces fois, Vic lui avait pardonné. Sans oublier toutes les fois où Vic lui-même a dépassé allègrement les bornes... Il faut croire que sans l’abri de son badge, Vic essaye vraiment d’être meilleur qu’il ne l’est. Peut-être lui reste-t-il une âme, au fond.

Il en est un autre qui ne s’embête plus tellement avec des questions de conscience ou d’âme, c’est Aceveda. Lorsqu’on le voit entrer au Barn accompagné de son « ami » influent, entrepreneur latino qui prend très à coeur le bien-être de sa communauté, on comprend tout de suite qu’il est là pour embusquer Claudette et la forcer à faire avancer le dossier de San Marcos, ces mexicains assassinés et découpés en morceaux. Je ne vais pas encore répéter à quel point j’aime Claudette, mais quand même, quelle classe ! La façon qu’elle a de renvoyer Aceveda à ses pathétiques petites magouilles pour gagner de l’appui politique est grandiose ! Claudette for President ! On peut toujours rêver.

Il semblerait en plus que ces meurtres ne soient pas sans rapport avec la Strike Team... Ca promet.

Pendant ce temps, Dutch et Billings forment enfin une équipe efficace ! Billings n’est pas si incompétent que cela, puisqu’il se met sur la piste d’un coupable très rapidement, et avec l’aide de Dutch, trouve suffisamment de preuves pour inculper le violeur en série. Du vrai bon boulot.

Et Julien fait son entrée dans la Strike Team ! Il est mignon avec son calepin. Un gros n00b est écrit sur son front, on a envie de le prendre dans ses bras et de lui dire d’aller retourner jouer dans la cour de l’école primaire pendant que les grands font leur boulot... Je sais que Julien est plus que capable en tant que flic, mais il n’a pas ce qu’il faut pour survivre à la Strike Team, et je sens que tout ça va mal finir. En attendant, Kevin semble gagner le respect de Vic...

Plus que cinq épisodes ! Et on ne sait toujours pas si Friday Night Lights sera renouvelé ! Pourquoi l’Univers s’acharne-t-il ainsi ?

Feyrtys