Chasing Ghosts: What about Terry ?
En couvrant ses bavures à de nombreuses reprises, en lui pardonnant de s’être allié à Antwon lorsque la Strike Team avait été démantelée, en le gardant à ses côtés malgré tout, Vic a permis à Shane de devenir cet homme capable de jeter une grenade aux pieds de son ami. Vic a fait de Shane un clone de lui-même.
Mais malheureusement, il manque à Shane quelques qualités essentielles : la connaissance de ses propres limites ; une capacité à toujours, et en toute circonstance, avoir un plan B dans la manche pour s’en sortir et la confiance absolue dans la loyauté de son équipe...
Shane n’est évidemment pas Vic. Mais ce qu’il est devenu renvoie directement, comme il le dit lui-même, aux règles du jeu que Mackey a imposées depuis la création de la Strike Team.
Shane serait-il le même sans l’influence de Vic ? Lorsque les deux s’affrontent à la fin de cet épisode grandiose, on voit bien qu’ils se rejettent la responsabilité du meurtre de Lem. Shane pense avoir agi comme Vic l’aurait fait dans ces circonstances, pour protéger le reste de la Strike Team ; Vic pense que Shane n’est qu’un lâche à qui il a donné beaucoup trop de secondes chances.
Les deux ont probablement raison. Shane, comme Lem et Ronnie, a toujours suivi Vic aveuglément, mais, contrairement à ses coéquipiers, il n’a jamais su gérer cette impunité apportée par les méthodes de Vic. Shane reste ce redneck raciste, partagé entre sa loyauté envers Vic qu’il considère comme un frère, et même un père, et le fait qu’il est prêt à tout pour sauver sa peau, y compris assassiner Lem.
La scène finale de cet épisode montre l’affrontement le plus attendu de la saison. Et les scénaristes arrivent à nous surprendre. Déjà, il arrive vite. On n’attendait pas à ce que Vic découvre dès le 6ème épisode que Shane était derrière le meurtre de Lem. Je pensais qu’ils nous garderaient ça pour la fin. Ensuite, l’affrontement montre un Shane bien moins soumis que je ne l’aurais cru. Je le voyais déjà supplier le pardon, comme avec Mara. Mais il montre au contraire qu’il est plus solide qu’il n’y paraissait. Il renvoie Vic à ses propres erreurs, à ses propres décisions, et surtout, au meurtre de Terry.
En effet, quelle est la différence entre le meurtre de Lem et celui de Terry ? De mon point de vue, elle n’est pas énorme... Les deux n’ont eu aucune chance de se défendre et ont été abattus froidement et sur des prétextes injustifiables. Vic se défend en expliquant que Terry était un traître... C’est de l’hypocrisie, et Shane le sait parfaitement. L’acte de Shane n’en est pas moins atroce, et le fait qu’il se réfugie derrière les règles du jeu développées par Vic font de lui ce qu’il a toujours été : un lâche.
Mais il a le mérite de confronter un Mackey qui, jusque là, ne s’est jamais remis en cause. Lorsqu’il se rend compte qu’il a torturé, puis tué, puis brûlé le corps de Guardo alors qu’il était innocent, il accuse Shane. J’avais envie de lui dire « eh ho mon gars, c’est toi tout seul, dans ta quête de vengeance à la noix, qui a décidé du sort de Guardo. Sans aucune preuve tangible à part tes tripes, c’est toi qui a décidé qu’il était coupable. »
Cette scène entre Shane et Vic, en plus d’être extrêmement émotionnelle (j’avais la chair de poule et une boule dans la gorge pendant toute la scène), a le mérite de ramener à la surface tous les non-dits qui ont parcouru la Strike Team et qui ont détruit ses membres petit à petit, depuis le season premiere. Je n’espère qu’une seule chose : que Vic soit profondément transformé par cette révélation. J’espère qu’il va se regarder en face et affronter ses erreurs. J’espère que Lem ne sera pas mort pour rien...
Quoiqu’il arrive par la suite, cet épisode montre encore une fois du grand Mackey. Depuis sa façon de mener l’enquête du meurtre de la fille d’un ponte de Los Angeles jusqu’à la façon dont il se débarrasse de la petite amie de Guardo en salle d’interrogation, devant la caméra, Vic montre pourquoi il est toujours le roi de Farmington. La pensée du jour vient de lui : « we find the truth and then, we figure out what we do with it ».
Tellement vrai ! Et tellement jouissif ! Dans ce cas précis, Vic utilise les résultats de l’enquête pour gagner le soutien du grand ponte et l’aider à ne pas partir en préretraite... Et dire que je me demandais comment il ferait pour échapper à ça ! J’aurais du savoir qu’il trouverait un moyen. Vic trouve toujours un moyen...
Là où il n’est pas aussi brillant, c’est dans sa vie personnelle. Bon déjà, il a épousé Corrine. Mauvais choix. Ok, le personnage est joué (ou devrais-je dire, massacré) par la femme du producteur de la série, et ça n’aide pas à l’aimer, la Corrine, mais je dois dire que je ne l’ai jamais trouvée « à la hauteur » de Vic. En même temps, il lui fallait bien une femme pas très fut-fut pour pouvoir agir comme il le faisait dans son boulot et pendant les, euh, temps morts. Bref, Corrine, mauvais choix.
Trois enfants, choix encore plus mauvais.
Coucher avec une collègue et la mettre enceinte, choix catastrophique.
Vouloir à tout prix être le père de l’année tout en étant la pire ordure dans sa vie professionnelle, erreur fatale.
Sa fille aînée, Cassidy, apprend enfin ce dont est capable son père le confronte à son tour à ses responsabilités. Yeah ! En plus, la fille de Michael Chiklis a pris des cours de comédie et elle ne me donne plus envie de lui jeter des fruits pourris à la tête à chaque fois qu’elle parle ! Elle s’est vraiment améliorée (en plus d’avoir sacrément grandi) et donne à voir une adolescente qui entame, doucement mais sûrement, sa rébellion contre un père dont les actions ont dissolu sa famille et l’ont mise en danger à plusieurs reprises. Go Cassidy go !
Je n’ai jamais douté de l’amour de Vic pour ses enfants. C’est la seule chose honnête en lui. Mais tout ce qu’il a fait pour ses enfants s’est retourné contre eux, et pour une bonne raison : il n’a jamais compris que la violence qu’il utilise dans son travail, les méthodes qu’il emploie n’ont fait que fragiliser cette famille qu’il chérit tant. Tout comme pour la Strike Team, son autre famille, les actions de Vic ont détruit de l’intérieur les liens qu’il avait réussi à tisser. Vic finira seul, comme son mentor et ancien partenaire, Joe. S’il ne fait rien pour changer, profondément, sa fille le coupera de sa vie, et avec raison. Tous les pères ne sont pas bons à respecter.
Cassidy est celle qui a certainement le plus d’influence sur Vic... Espérons qu’elle l’aide à se réveiller.
Au barn, Claudette et Dutch découvrent que Vic est probablement derrière la « disparition » de Guardo et ils essayent de le coincer discrètement, en vain, bien entendu. Mais ils ne sont sûrement pas prêts à laisser filer cette piste. Tina revient et se conduit comme une princesse, ce qui énerve tout le monde (y compris nous) et surtout Danny. En plus, les deux femmes semblent avoir des vues sur le nouveau venu de la Strike Team. Entre ça et Dutch qui continue à vouloir séduire Tina, le fou, on n’est pas rendu...
