The Walking Dead est une série dont il est devenu beaucoup moins facile de se moquer.
De la même façon que toutes les errances de la saison 3 (pour rester poli) ne peuvent pas être attribuées à une seule personne (le bordel régnant en coulisse à AMC étant largement documenté), je ne sais pas si Scott M. Gimple [1], le nouveau showrunner de la série, est entièrement responsable du renouveau qualitatif de ce début de saison 4. C’est fort possible. On ne le saura jamais. Mais le fait est qu’après cinq épisodes, j’avoue être vraiment séduit par cette nouvelle version de la série.
Pas au point d’être confiant quant au retour du Gouverneur (putain, sans rire, ça fait peur, ce personnage est ridicule), mais très agréablement surpris par ce début de saison.
Le Gouverneur.
Pfff....
A part ça, je suis vraiment fan de cette histoire de grippe.
C’est une intrigue toute neuve qui n’est ni tirée des comics, ni très commune dans les histoires de zombies (à ma connaissance). C’est également une intrigue qui, a priori, ne fait pas particulièrement envie (« Mon Dieu ! Nos héros vont passer cinq épisodes entiers à combattre une toux passagère ! »). Et pourtant, force est d’admettre qu’elle fonctionne très bien.
A mon sens, tout l’intérêt de la grippe repose sur le fait qu’elle permet de mettre les personnages en danger sans nécessiter de décision stupide de leur part. Mais si, vous savez, comme quand Lorie avait eu un accident de voiture toute seule sur une route vide, ou quand Andrea existait.
Pour simplifier, les survivants du Groupe des Cons ne sont pas responsables de l’épidémie, elle ne présente pas de solution évidente, et elle les force à agir, à sortir de la prison, et à se mettre en danger pour une raison légitime. Comparé à la recherche de Sophia, ou aux aventures de Michonne et Andrea à Woodsbury, c’est le bonheur absolu.
Mieux encore, cette menace silencieuse (disons, plus calme qu’un borgne gardant des têtes dans des aquariums) a laissé suffisamment d’espace pour que les personnages puissent être enfin un peu développés (tout en s’autorisant régulièrement de jolies scènes d’action pour qu’on ne s’ennuie pas trop).
Pour la première fois depuis le début de la série, je me suis surpris à avoir peur que les personnages y restent. Et si l’action et l’horreur étaient déjà assez formidablement mises en scène l’an passé, c’est la première fois que je suis suffisamment attaché aux personnages pour qu’elles deviennent véritablement angoissantes.
Pour être tout à fait honnête, dans les morts d’Andrea, Lorie, et T-Dog (hé hé hé), je me rangeais plutôt du côté des zombies.
Je n’éprouve toujours pas grand-chose pour Glenn et Maggie, mais Hershel s’est révélé être un personnage formidable, auquel Scott Wilson apporte beaucoup, et que je serai vraiment triste de voir dévoré par Zombie Beth dans les prochaines semaines. De la même façon, je n’ai toujours pas très bien compris comment ils ont fait, mais Carol est devenue le meilleur personnage de la série. Carol. Je... ne sais pas.
Avec des niveaux de réussite plus ou moins grand selon les cas, les cinq premiers épisodes de la saison 4 ont fait beaucoup de bien aux personnages, et donc à la série. Être attaché aux survivants est une base du genre qui semblait avoir été complètement oubliée pendant les saisons précédentes, et dont le retour au premier plan est très rassurant.
Pas comme ce retour au premier plan.

Putain, les Grimes ne peuvent même pas célébrer leur victoire tranquillement en mangeant des haricots sans être dérangés par un élu local à l’accent douteux sans vision périphérique. C’est quand même terrible.
De manière générale, je trouve que beaucoup de petits changements ont été effectués entre les deux saisons, pour répondre aux problèmes de la saison 3 qui ne pouvaient pas être résolus par un simple « il est grand temps de tuer Andrea ». Ça passe par une écriture plus intelligente (pas dur), par des personnages plus engageants (donc), ou par des détails idiots (Michonne passe tellement de temps à sourire cette année que ça en devient hilarant).
Connaissant la série, et connaissant le Gouverneur, je ne suis pas sûr que cet état de grâce dure encore très longtemps. Mais en attendant, ça m’a fait tellement plaisir de passer ces quelques semaines avec une version très regardable de The Walking Dead que je devais absolument le partager avec vous. Avant qu’il ne soit trop tard.
[1] Le « M. » c’est pour Milhouse... Scott Milhouse Gimple. Sans déconner.