La crise d’ennui existentiel que traversent les personnages de The Walking Dead crée beaucoup de parallèles entre la comédie alcoolisée de TBS et le drama sur les zombies d’AMC.
Les intrigues très similaires de « Ils célèbrent la fête des voisins » et « Ils prennent leur café chez leur voisin » seraient d’excellents exemples de Cougar Town cette année.
Avec l’arrivée à Alexandria, The Walking Dead s’embourgeoise. Après une église, une prison et une grange, Rick et ses survivants s’installent dans une riche banlieue de Washington. C’était pourtant une saison bien menée où on voyait un groupe s’unir sous la gouvernance de Rick lorsqu’il est en mouvement, mais qui voit des divergences d’opinion naitre dès qu’il se sédentarise. C’était bien foutu mais elle s’est finie dans un final qui a transformé ennui existentiel en ennui tout court.
The Walking Dead est une série qui se réinvente régulièrement. Si dans les trois premières saisons, les changements étaient cantonnés au lieu d’action, depuis le départ de la prison, la série prend plus de risques. Sur la forme, on se retrouve avec des épisodes centrés sur une poignée de personnages et la série n’a pas peur de fractionner le groupe quitte à mettre Rick en retrait. Cette saison a été celle de l’unification. Non sans douleurs (aww, Beth !), le regroupement a lieu alors que les survivants n’ont plus vraiment de buts avec les échecs de Washington et Terminus. Alexandria arrive, par surprise, lorsque le groupe réalise qu’il est en train de survivre sans avoir de vraies raisons de vivre.
Ce questionnement pertinent a donné un rythme plus lent où le danger zombie est toujours présent (aww, Tyrese !) mais gérable. Le danger humain était quasiment absent. Le danger, la source de tourment, étaient internes. L’état d’esprit d’un groupe qui a trop erré était la menace que l’arrivée à Alexandria a mis en avant dans cette seconde partie de saison. Mais un rythme lent (bienvenu, au passage) ne doit pas justifier un finale aussi tiède.
Si Alexandria était l’axe principal de la saison, The Walking Dead a commis l’erreur de mettre les bases d’intrigues futures trop tôt. On a soit vu Morgan trop tôt ou trop peu. Ses apparitions dès le season premiere ainsi qu’une menace autour d’Alexandria promettaient un finale plus explosif ce que "Conquer" nous a donné. C’était peut être un bon épisode, mais pas un épisode de conclusion de saison. Surtout que le rythme de ce finale a été cassé par un épisode inutilement plus long qu’à l’accoutumée qui sert plus mise en bouche pour la saison prochaine que de chapitre de clôture d’un arc.
Si Morgan a enfin rejoint le groupe, on ne le voit que trop peu dans l’épisode. L’origine des W est expliquée, mais à part la promesse d’un méchant très méchant pour plus tard, ça n’a pas apporté grand-chose. On nous a intrigués longtemps avec ces deux éléments sans avoir d’avancée satisfaisante. Ce qui en soi ne serait pas un problème s’il se passait un peu plus de choses à Alexandria. Rick et Michonne règlent leur différends trop vite, Glenn part faire un tour en forêt pour nous donner une vilaine scène où on ne doute pas une seconde de sa survie et la trahison de Gabriel et l’instabilité de Sasha sont réglés par une prière ! Je n’avais pas besoin de morts dans cette épisode, les épisodes précédents ont été une jolie hécatombe (aww, Noah !) mais j’avais besoin d’un peu plus que la mort accidentelle d’un personnage secondaire qui met Rick et Deanna soudainement sur la même longueur d’onde.
Les conflits étaient particulièrement intéressants, mais alors que l’avant-dernier épisode s’achevait sur le prometteur "Ta gueule, t’es moche !" de Michonne à Rick, j’attendais beaucoup plus de ce finale.
C’est bien dommage que "Conquer" soit ma dernière impression de la saison. L’épisode avait de bons moments mais globalement, c’était une grosse déception. [1] Il aura quand même le mérite ne pas me rendre trop impatient de voir la suite. Une pause, c’est exactement ce dont j’avais besoin.
[1] Au moins autant que celle du teaser de Fear The Walking Dead
