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24

8.24 - Bilan de la série

La Passion du Kief

mardi 29 juin 2010, par tomemoria

Ah, l’été ! Rien de tel pour les intégrales. Alors que certains vous reprochent de ne pas aller attraper le cancer de la peau avec eux, vous êtes tranquille chez vous en train de voir tout un tas de gens se faire torturer, gazer, étrangler ou étouffer. L’heure est venue pour vous de jeter un regard en arrière sur la série post-11 septembre par excellence, l’une des premières à avoir donné sa place au montage et à la réalisation au sein d’une œuvre télévisuelle, celle dont la renommée positive autant que négative n’est plus à faire. Oui chers lecteurs estivaux, l’heure est venue de répondre à cette question : 24, ça mérite une intégrale ?

Concept et transgression

Au départ 24 devait être une série ovni, une exception dans le paysage télévisuel américain qui n’aurait durée qu’une saison. Seulement, le 11 septembre est passé par là. Et bien qu’écrit avant l’attentat terroriste, le pilote de la série ainsi que les épisodes qui le suivirent trouvèrent une résonnance chez le spectateur. Dès lors, impossible aux auteurs de ne pas transformer leur œuvre expérimentale en une fiction politique (ce qu’elle n’était que peu en saison 1, au-delà de l’idée d’un noir à la Maison Blanche).

Après une saison résolument neutre, 24 plonge de pleins pieds dans l’actualité avec des terroristes islamistes projetant un attentat sur le sol américain en saison 2. La série repose sur la théorie du complot, accusant des conglomérats militaires et même le gouvernement (accusation répétée en saison 4, 5, 6 et 7) d’être à la racine des attentats, manipulant comme des pantins les terroristes pour satisfaire leurs intérêts. On est très proche des thèses pointant du doigt l’administration Bush d’être à l’origine des attentats du Wold Trade Center.

Si le scénario est percutant et très bien mené dans la saison 2, son rabâchage associé à la caricature du monde politique et au côté anxiogène grandissant de la série finiront par causer sa perte (d’un point de vue qualitatif). 24 va vite finir par tourner en rond, incapable de se renouveler ni de tenir un discours cohérent, puisque composée de scénaristes républicains ultra, comme le créateur Joel Surnow, et d’autres plus libéraux tel que Howard Gordon.

Au-delà d’une volonté de faire toujours plus violent, plus percutant et plus rythmé, la série perdra surtout son concept fondateur, à savoir le temps réel. C’est probablement l’élément le plus regrettable de cette mutation.
Après la saison 2, les auteurs feront de moins en moins attention à l’impact du temps sur leurs personnages. Dès la saison 4, n’importe quel endroit suspect aura l’air de se situer à 5 minutes de la CTU. Les embouteillages n’existeront plus (quand ils étaient évoqués en saison 1 et subtilement évités par le scénario), de même que les feux rouges. Les personnages ne se nourriront plus, ne seront jamais fatigués et ne craqueront jamais face aux événements, même la mort de leurs amis ou famille.

Mais plus que tout, c’est dans son héros messianique complètement fantasmé que va se résoudre la série. Ultime soldat de l’Amérique post-11 Septembre, Jack Bauer est progressivement interprétée par Kiefer Sutherland avec de moins en moins de nuances. L’acteur semble simplement tirer un peu plus sur le rouleau dont Jack semble avoir atteint le bout dès la fin de la saison 1. Les derniers épisodes de la série l’amènent d’ailleurs au seuil de l’horreur, malgré une conclusion consensuelle qui semble oublier d’apporter une véritable fin au personnage.

Huit jours pour juger Jack Bauer

Huit saisons, huit jours de la vie de Jack Bauer. Alors bien sûr, certains pourront me dire qu’il s’agit de huit jours, deux heures et d’un jeu vidéo. Mais éludons cela tout de suite : le jeu n’apporte aucun développement à la psychologie de Jack et le téléfilm n’a de rédemption que le titre. Ce n’est pas parce que Jack sauve des petits enfants qu’il trouve une quelconque rédemption. Il faudrait pour cela qu’il regrette certains de ses actes, qu’il découvre la valeur d’une vie humaine.

Or, s’il y a bien une chose qui caractérise l’évolution de Jack, c’est sa déchéance. Chaque saison l’enfonce un peu plus dans l’infamie, jusqu’à la huitième dont la finalité du propos met très mal à l’aise. Mais reprenons les choses dans l’ordre.

Quand on le rencontre, Jack est un père de famille qui retrouve sa femme après plusieurs mois de séparation. C’est un mari aimant et un père dévoué. S’il ne respecte pas le protocole, il reste un agent respecté par ses collègues. La saison 1 marquera la fin de son bonheur en lui arrachant sa femme Teri, exécutée par son ancienne maîtresse. Dès lors, le personnage semblera abimé et ce quoi qu’il arrive.

En saison 2, Jack sort du deuil à la demande du président et retourne sur le terrain pour arrêter une bombe nucléaire puis la troisième guerre mondiale. Plus énervé et musclé qu’en saison 1, Jack fait moins de concession. Dès le départ, la saison est marquée par ce qui la caractérisera : une mise entre parenthèse de la morale en faveur de l’intérêt du plus grand nombre.
Ainsi, Jack exécute un témoin gênant pour intégrer un gang dont le boss allait passer en jugement. A cette époque, la série prenait la peine de dépendre ce témoin comme un meurtrier réalisateur de film pédophile. Plus tard, Jack n’aura même plus besoin de rendre ses victimes détestables.

La saison 3 marque une évolution mal négociée. En effet, en début de journée, Jack est accro à l’héroïne, ce qui marque son comportement par des accès de colère disproportionnés. Malheureusement, incapables de maintenir cet état de manque sur 24 heures, les scénaristes occultent au bout d’une dizaine d’heures le problème.
Mais ils en posent un plus grand quand Jack est obligé d’exécuter son supérieur pour empêcher qu’un virus ne se répande. Une exécution gratuite, ordonnée par un terroriste dans le seul but de ralentir l’enquête et d’asseoir sa toute puissance. Ce choix intolérable poussera Jack à fondre en larmes au volant de sa voiture en fin de saison. Cet aboutissement aurait pu être une conclusion honnête à la série. Il laissait son héros détruit par les événements de la journée, ne trouvant aucune consolation dans la mort de la meurtrière de sa femme, et désespéré par ce que son travail lui a fait endurer.

Malheureusement, il y eut une saison 4 où Jack fut plus monstrueux que jamais, notamment avec le mari de sa nouvelle compagne. Soupçonné d’être lié au complot terroriste, Paul Raines est torturé par Jack avant de pouvoir prouver son innocence. Quelques heures plus tard, il prend une balle pour sauver son bourreau. Mais quand un témoin important requiert toute l’attention du seul et unique chirurgien de la CTU, Jack ordonne au médecin d’abandonner Paul à sont sort. Celui-ci meurt quelques secondes plus tard. Si Jack regrette bien évidemment son geste, il est soutenu par plusieurs de ses collègues dont le Ministre de la Défense qui affirment tous qu’il a pris la bonne décision. Et à travers eux, on sent bien que ce sont les scénaristes qui parlent. Pour eux, il s’agit de dommages collatéraux tragiques, certes, mais nécessaires car "des milliers de vie sont en jeu".

C’est sur ce raisonnement qu’ils justifient les exactions de Jack en saison 5, que ce soit la torture d’innocents ou de suspects avérés. Ce qui dérange le plus quand on demande à Jack de se justifier, c’est le léger racisme qui ressort de son discours. Il cherche toujours à protéger des milliers de vies américaines. Pour Jack, la valeur d’une vie américaine n’est pas la même que celle d’une vie étrangère. De même que la vie d’un coupable n’aurait pas la même valeur que celle d’un innocent. Des raisonnements tellement schématiques qu’on ne peut répondre que par des questions tout aussi schématiques : qui es-tu, toi Jack Bauer, pour décider qui doit vivre ou mourir ? Qui t’a placé dans cette position de juge et exécuteur ?

Ce à quoi Jack répond fréquemment : le Président des Etats-Unis d’Amérique. Il est bien souvent le seul à qui Jack répond. Sauf, et c’est ce qui donne si peu de poids à cette justification, quand Jack est en désaccord avec le président. Quand, en saison 5, le président Logan aide des terroristes à se procurer du gaz pour le faire exploser en Asie centrale et ainsi « prouver » l’existence d’armes de destruction massive qui justifieraient la présence militaire américaine dans cette région, Jack estime qu’il s’agit de haute trahison, et s’emploie à prouver la culpabilité du chef d’état.

Plus grave encore, en saison 8, quand la présidente Allison Taylor lui ordonne de ne pas divulguer la participation des Russes au meurtre d’un président du Moyen-Orient, et ce afin de préserver un accord de paix qui serait dans l’intérêt du plus grand nombre, Jack refuse d’obtempérer. Jack estime que les vies américaines et étrangères (qui se sont battus de son côté hein) sacrifiées aujourd’hui doivent être honorées. Il pense et le dit dans une vidéo, qu’une paix durable ne doit pas être fondée sur le mensonge mais sur une volonté des différentes parties d’avancer ensemble vers un engagement durable et sincère.
Objectivement, peut-être n’a-t-il pas tort. Mais pour ma part, j’estime qu’un homme qui vient de massacrer une quarantaine de personnes n’a pas le droit de se prononcer sur la paix. Au nom de sa vengeance personnelle, Jack exécute Dana Walsh alors qu’elle est désarmée, va trouver un ministre russe pour l’embrocher avec un tisonnier et décimer des dizaines de gardes russes qui n’ont rien demandé à personne (quand il ne fait que blesser les gardes-du-corps américains du président Logan, d’où le racisme dont je l’accuse).

Au final, j’ai été assez atterré par le parti pris complet des auteurs de se ranger derrière leur héros. Que la présidente Taylor renonce à la dernière minute au traité de paix, c’est tout à son honneur, mais qu’elle se démène pour sauver la vie de ce tueur de masse, allant jusqu’à geindre dans l’ascenseur en apprenant qu’il est peut-être trop tard, c’était tout bonnement insupportable. Jack devrait payer pour toutes les vies qu’il a prises. Le voir s’enfuir dans une rue, fugitif mais toujours libre comme l’air, est intolérable après tous les crimes qu’il a perpétré.

Je doute que le film apporte une conclusion bien différente au personnage. On a bien compris que les scénaristes ne jugeraient jamais leur héros coupable, quels que soient ses crimes.

CTU : Centre de Torture d’Usage

Quand on se fait l’intégrale de la série, rétrospectivement, on peut être effaré de la CTU qui nous est présentée en début de série. La cellule antiterroriste des deux premières saisons n’a rien à voir avec celle que l’on nous servira par la suite.
En saison 1, les relations de travail sont plutôt détendues. Certes, Jack ne suit pas toujours les règles, et Tony ne l’aime pas beaucoup, mais il y a toujours cette forme de respect que l’on ne retrouvera plus quelques saisons plus tard. Dans la première saison, Nina Myers représente la cellule. C’est une femme intelligente, douce et altruiste. Il est important de ne pas oublier ce personnage qui a été littéralement kelleyrisé en fin de saison 1 par ce twist ridicule qui montrait une Nina travaillant pour le compte des terroristes DEPUIS TOUJOURS. Non seulement, cette réécriture complète de la saison 1 inaugurait la surenchère de taupes à la cellule, mais en plus, elle réduisait du même coup l’impact globale de la saison. Quoi de plus ridicule qu’une taupe qui n’aide en rien ses employeurs pendant les 23 premières heures de la journée ?

Avec cette disparition du personnage de Nina disparaît aussi, progressivement, une CTU détendue où les gens font juste leur travail tout en discutant parfois de leurs affaires de cœur autour d’un sandwich (les sandwiches aussi disparaîtront de la série, paix à leur âme).
Si en saison 2, on prend plaisir à voir Michelle se débattre avec cette garce de Carrie et Tony avec Ryan Chapelle (surement un emmerdeur de français tiens), elle a le malheur de lancer cette mode de l’enquiquineur qui sera désormais une règle. Il faut reconnaître à cette série une formidable capacité à créer des personnages têtes à claques. Chloé, Adam, Edgar, le Biscuit d’Ally Mcbeal… Autant de personnages dont la seule fonction est de faire patienter le spectateur par des scènes où ils se plaignent, font des messes basses et vont voir le supérieur pour faire virer bidule. Ainsi, Nina n’était pas qu’un simple personnage faire-valoir, elle était le symbole d’une bonne atmosphère à la CTU.

Atmosphère... Atmosphère... Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?

Ces relations de travail exécrables vont de paire avec un changement radicale quant à la torture. Dans les deux premières saisons, elle est quasiment absente de la série.
Dans la première, Jack tabasse vite fait un comptable serbe pour le faire parler et certes, le comptable meurt d’un infarctus.
En saison 2, Jack est autorisé à torturer Sayed Ali afin de retrouver la bombe nucléaire avant qu’elle n’explose. De son côté, le président Palmer fait torturer Rodger Stanton afin qu’il coopère avec les autorités pour arrêter les terroristes. Plus tard, Jack malmènera Marie Warner pour la faire parler. Ces trois actes ne sont pas gratuits. Ils ne participent à aucune politique de la surenchère. Et ils font parti d’un contexte qui les rend non pas acceptables mais compréhensibles. Seul le président a le droit d’autoriser la torture. Il ne prend jamais cette décision à la légère. Et il rappelle souvent qu’il s’agit de mesures d’exceptions.

Or, dès la saison 3, la CTU aura son propre bourreau. Un homme qui parle peu, comme le dit Tony devant l’intéressé comme s’il n’était pas là. A partir de là, c’est un défilé de la torture qui se joue. La CTU devient une sorte de mini-guantanamo où les droits de l’homme n’ont pas court. Car sous couvert de l’intérêt de sécurité nationale, on autorise les pires abominations et ce avec l’aval du Ministre de la Défense James Heller, qui n’hésite pas un instant (je suis cruel, il doit hésiter pendant quinze secondes) à torturer son propre fils parce qu’il cache peut-être quelque chose (il cachait qu’il était gay et il l’admettra après des heures de supplices).
C’est pour cela qu’il est si étonnant de voir Jamey la traitresse, en saison 1, se faire interroger pendant plusieurs épisodes sans qu’on ne la violente un seul instant.
De même lorsqu’on apprend en saison 2 que Nina a des informations sur la bombe, on envoie Jack pour l’intimider, mais jamais pour la torturer. Ce sont des duels psychologiques qui se jouent dans ces premières saisons. L’intérêt est de voir qui craquera le premier. J’imagine bien que ce doit être plus fatiguant à écrire que « Jack étouffe son frère avec un sac en plastique ».

On peut donc reprocher à la série de véhiculer l’idée que la torture est un moyen efficace pour obtenir des informations (idée qui sera malheureusement reprise dans la vraie vie du vraie monde qu’il est véritable par des soldats américains en Irak), mais aussi de céder à la facilité, à l’écriture rapide, aux personnages sans fond ni forme.
A chaque fois qu’ils prétenderont avoir repoussé les limites de ce qu’ils pouvaient faire, on constatera que les scénaristes n’auront rien fait d’autre que de répéter une écriture automatique avec paresse.

24 série misogyne ?

On a accusé la série d’être pro-torture et un peu raciste sur les bords, mais la question de la place de la femme n’a jamais été mise sur le devant de la scène. En apparence, on pourrait croire la série progressiste, plaçant dans ses dernières saisons une femme à la tête de la plus grande puissance mondiale. De même, elle montre fréquemment des femmes à des postes égaux voir supérieur à ceux des hommes. Mais il ne s’agit là que d’un état de fait, une constatation bien facile : la place de la femme dans la société change, il est normal d’en rendre compte dans une série qui traite de sujets actuels.

Mais pour vraiment parler de 24 comme une série qui place l’homme et la femme à un niveau d’égalité, il faudrait constater la présence d’une femme qui ne soit ni une victime, une emmerdeuse ou une manipulatrice.

Les femmes que Jack aime entrent toutes dans la catégorie victime. Peu importe que Teri Bauer abatte l’homme qui l’a violée, qu’Audrey représente le ministère de la Défense à la CTU ou que Renée soit l’équivalent féminin de Jack. Elles finissent soit mortes, soit folle.
Dans la dernière saison, Renée est d’autant plus victimisée qu’elle n’a pas les nerfs pour tenir face à l’homme qui l’a abusée.
Kidnappée par les chinois, Audrey est lobotomisée et ressemble à un légume.
Quant à Teri, elle se fait exécuter par Nina Myers en qui Jack avait toute confiance.

Nina entre donc dans la catégorie manipulatrice. Une catégorie qui est assez bien remplie par la série. Elle y côtoie Sherry Palmer, Marie Warner, Dina Araz, Olivia Taylor et Dana Walsh.
Chaque saison ou presque a Sa manipulatrice. A noter que ces femmes le deviennent généralement en cours d’intrigues, qui comme chacun sait sont improvisées.
C’est comme si les scénaristes souhaitaient introduire ces personnages féminins forts et charismatique (Nina en tête) mais ne pouvaient tenir jusqu’au bout sans en faire des traitresses. Le cas de la présidente Taylor est d’ailleurs le plus ahurissant. En saison 7, c’est une présidente droite et emplie d’idéaux. La torture la répugne et elle ne pardonne pas le meurtre, même s’il est perpétré sur un monstre et orchestré par sa propre fille pour venger son frère. Mais en saison 8, la présidente ne maîtrise plus rien. Elle se fait aveuglément bernée par un ancien traitre, se retrouve à faire du chantage à une femme qu’elle respecte et ordonne la torture d’une jeune femme. On n’a jamais connu pareil revirement chez un homme. La présidente devait avoir ses règles ce jour-là.

Pire que Laura Roslin, yes she can !

La dernière catégorie, celle des emmerdeuses, regroupe quasiment le reste des femmes de la série. Chloé en est une. C’est pour ça qu’on l’adore, mais elle n’en reste pas moins un prodigieux exemple. Martha Logan, malgré toute la sympathie que l’on peut avoir pour le personnage, reste la folle de service au caractère lunatique. Karen Hayes, figure de proue de l’alibi libéral des scénaristes lors de la très borderline saison 6, n’est au final qu’une agaçante bonne femme qui ne parvient qu’à faire virer son mari. Et ne parlons pas de Kim Bauer.

Néanmooins, 24 a eu une femme à son bord qui n’entrait dans aucune de ces catégories : Michelle Dessler. C’était une jeune venue à la CTU en saison 2 qui n’hésitait pourtant pas à se battre pour ses convictions quand une troisième guerre mondiale allait être déclenchée sur de fausses preuves. Et elle est devenue ce courageux agent qui affronte une hécatombe avec sang-froid et professionnalisme en saison 3. En saison 5, Michelle meurt dans une explosion.

Victime, manipulatrice ou emmerdeuse. Au bout du compte, les femmes ne peuvent être que cela.

De la pire à la meilleure

Maintenant que la partie critique/analytique/pompeuse est terminée. Passons à ce qu’on sait faire de mieux à pErDUSA, des tops et des jugements à l’emporte pièce.

Et ça commence par un classement des saisons.

Saison 4
C’est la saison qui pue le plus des pieds. Elle véhicule une idéologie des plus extrêmes sur la torture. Elle met en scène une famille de terroristes turcs parfaitement intégrée et parfaitement ignoble. La première moitié est composée de personnages auxquels on ne s’attache pas. La seconde voit revenir tous les anciens dans un grand défilé du n’importe quoi assaisonné aux feux de l’amour. En guest, il y a William Devane et Leigton Meester.

Saison 6
La saison la plus over the top. Aucune cohérence dans son propos. Elle ne fait qu’enchainer les attentats dans un tourbillon de violence et d’idioties. On est au point où la série ronronne le plus et est incapable d’apporter quoique ce soit de neuf. L’arc de la saison sur les méchants islamistes laisse la place aux vilains chinois qui travaillent avec le papa de Jack. Et une bombe nucléaire qui explose au bout de quatre épisodes n’a aucun impact sur le reste de la journée. En guest, il y a Harry Lennix et Michael Shanks.

Saison 7
On est guère mieux servi, mais le changement de décor et la légère prise de recul sur la torture font du bien. On découvre Renée Walker, on retrouve Tony en terroriste et on a Madame Patate la Présidente à la Maison Blanche. C’est du grand n’importe quoi, on finit par s’ennuyer en milieu de journée, mais la tentative était noble. En guest, il y a Jon Voight et Paul Wesley.

Saison 8
Une journée tellement over the top qu’elle en est hilarante et très agréable à suivre dans ses 2/3. Puis tout se barre en couille et on n’a plus du tout envie de rire. Entre les massacres de Jack, les jérémiades de Madame Patate la Présidente et le drone qui brille dans le ciel, le trop plein de conneries finit par étouffer. Dommage pour une saison qui était si plaisante à suivre. En guest, il y a Michael Madsen et David Anders.

Y a pas de quoi être fier

Saison 3
On a beau changer d’histoire toutes les huit heures, cela reste une des meilleures saisons de la série. Pas forcément très cohérente, mais certains arcs demeureront les plus intenses de 24. On retiendra Michelle, coincée dans un hôtel exposé à un virus, qui avec ses petits bras, neutralise les vilains terroristes en cinq secondes chrono. En guest, il y a Gina Torres et Zachary Quinto.

Saison 5
Malgré la dizaine d’attentats dans la journée, cette saison se base réellement sur une enquête interne aux USA. Il y a quelques terroristes d’Europe de l’Est qui libèrent du gaz dans des centres commerciaux, des réseaux de distribution de gaz et à la CTU, mais l’important, c’est de savoir si Martha la Folle va réussir à se sortir du complot qui l’entoure. Les relations sentimentales servent bien l’histoire et ne viennent en rien plomber le rythme. C’est la saison la plus aboutie. En guest, il y a Connie Britton et Sean Astin.

Saison 1
La première saison de la série demeure la plus à part. Elle a légèrement vieilli comparée au reste de la série mais sa capacité à maintenir un suspense sans surenchère force le respect. Pour autant, le processus n’est pas maîtrisé jusqu’au bout : à partir des treize premières heures, les scénaristes ne savent plus quoi raconter et multiplient les ficèles (amnésie, assistante coquine, Nina la traitresse) pour tenir 24h. En guest, il y a Dennis Hopper et Željko Ivanek.

Saison 2
Parce que rien n’équivaudra une intrigue politique cohérente de bout en bout. Parce que Kate Warner est la blonde la plus courageuse de la série. Parce que Jack survit à un infarctus pour mieux sauver Sherry Palmer dans un stade. Et parce que Kim est là pour aérer le récit avec son intrigue improbable. S’il y a une saison à voir, c’est celle-là. En guest, il y a Tobin Bell et Michelle Forbes.

Top 10 des moments les plus over the top

10 # Le Cougar (2.11)
C’est trop facile. Même ceux qui ne connaissent pas la série en ont entendu parler. C’est le moment où Kim Bauer passe de blonde agaçante à légende télévisuelle. Le symbole de l’intrigue bouche trou par excellence. Mais replaçons dans le contexte : Kim a sauvé une petite fille d’un père violent à qui elle a cassé la gueule dans une ruelle. En arrivant à la CTU, celle-ci est frappée d’un attentat. L’instant suivant, la gamine est prise de convulsion à cause d’un coup reçu à la tête le matin même. Kim l’emmène à l’hôpital où le père de la petite la retrouve et tente de la tuer de nouveau. Le petit copain de Kim la sauve en faisant du karaté et ils fuient L.A. avec la gamine pour échapper à la bombe nucléaire. Mais verbalisés pour excès de vitesse, ils sont arrêtés car ils conduisent la voiture volée du père où se trouve le cadavre de sa femme, tuée le matin. Quand ils sont ramenés à L.A., ils déclenchent un accident de la route. Le petit ami perd ses jambes mais Kim court dans la forêt. Et soudain, le Cougar. Plus qu’une légende, un aboutissement.

Miaou

09# La Chute (5.24)
Avec l’aide de la première Dame, Jack Bauer parvient à kidnapper le président des Etats-Unis d’Amérique et à lui poser un micro. Vingt minutes plus tard, le président laissera échapper sa part de responsabilité dans les attentats de la journée en se disputant avec sa femme, qui est toujours dans le coup. Absolument jouissif à regarder, mais alors bonjour la vraisemblance.

08# La falaise (1.16)
Kim et Teri Bauer échappent à un tueur serbe en conduisant comme des pros. Teri se gare au bord d’une falaise et sort de la voiture pour vérifier qu’elles l’ont bien semé. Le bord de la falaise se dérobe sous les pneus. La voiture glisse. Kim est à l’intérieur. A peine Teri a-t-elle le temps de se retourner que la voiture a disparu. Teri se précipite et est aveuglée par une gigantesque explosion avec pneus qui volent et tout. Elle s’effondre et se réveille amnésique. Et évidemment, Kim n’est pas morte. Premier rebondissement abracadabrante. Premier gros fou rire devant la série.

07# Non… oh et puis si (6.16)
Le président des Etats-Unis parvient enfin à convaincre son vice-président qu’il ne faut pas attaquer le gentil pays du Moyen-Orient. Lui-même vient de survivre à un attentat et il pourrait laisser faire son vice-président pour mieux se remettre de ses blessures. Mais ce n’est pas pour ça qu’il a été élu. Une fois qu’il a bien démontré à son second qu’une telle attaque serait une erreur et que tout est rentré dans l’ordre, il lance l’ordre de bombarder le pays en question sur le champ. En fait, il voulait juste montrer qu’il n’était pas faible.

06# L’infarctus (3.13)
Au départ c’est une intrigue très soapesque. Le proviseur Wood de Buffy a couché avec Jasmine d’Angel qui est mariée au juge pince sans rire d’Ally Mcbeal. Du coup, le président Palmer, qui est le frère de proviseur Wood est victime du chantage de Milicken (le juge d’Ally Mcbeal) qui est cardiaque. Pour remuer la boue, le président Palmer appelle son ex-femme, Sherry. Et au lieu de remuer la boue, elle va directement chez Milicken , le traite d’impuissant et, quand il a une crise cardiaque, empêche Gina Torres de lui sauver la vie pour mieux le regarder agoniser. Et voilà, a pu de maître chanteur.

05# La cuisse (5.11)
Quand la femme d’un vilain est persuadée d’avoir raison, que son mari est le plus doux des hommes, que Jack Bauer n’est qu’un imbécile qui n’a rien compris à la vie, on n’a pas d’autre choix que de lui tirer une balle au dessus du genou. Ça déliera peut-être la langue du mari, et ça empêchera l’idiote de dire d’autres conneries de sa voix niaiseuse !

04# La jugulaire (6.01)
A peine une heure qu’il est sur le territoire américain, Jack est livré à des terroristes pour qu’ils arrêtent de terroriser le peuple américain. Mais comme ils refusent et qu’ils vont exécuter Jack, qui veut bien mourir mais pas pour rien, Jack fait croire qu’il est mort, le terroriste s’approche, et il lui mord la jugulaire avant de cracher un morceau de chair et de se cacher dans les égouts. Qui se trouvent juste sous sa chaise.

03# La mitraillette (4.19)
C’est à mi-chemin entre l’émerveillement et l’hilarité qu’on contemple cette scène. Chloé et la copine d’un terroriste, refugiées dans une voiture blindée, se font rentrer dedans par un terroriste. Chloé en a marre, sort de la voiture et mitraille le terroriste avec son gros fusil. Plus que la tête de Mary-Lynn Rajskub, c’est la musique tout en subtilité qui fait la différence.

Haut les mains !

02# Le couteau (8.07)
J’en ai parlé dans une review mais pour ceux qui ne l’auraient pas lue, voici les faits : Renée se fait cogner par son ancien bourreau. Elle prend un couteau et le lui plante dans l’œil. Puis elle le lacère de coups en hurlant. Jack la relève. Renée plante Jack. Jack tombe. Renée prend conscience de son geste. D’autres vilains débarquent. Jack se retire le couteau du ventre et l’envoie dans la gorge du premier vilain. Puis il se relève et tire sur tout ce qui bouge. Ensuite, il se met un pansement et console Renée.

01# Le bébé (7.08)
C’est le moment le plus impensable de la série. Pour forcer un papa à coopérer, Jack ordonne à Renée de malmener un bébé. Pour de vrai. Genre elle fait pas semblant. Genre le bébé il pleure et Renée aussi parce qu’elle est humaine quand même. Un peu. Ensuite Jack tue le papa. Mais en légitime défense hein !

Top 5 des intrigues les plus chiantes de Kim Bauer

05# Kim Bauer est prise en otage dans une épicerie (saison 2)
04# Kim Bauer sort avec Chase, doit-elle le dire à son père ? (saison 3)
03# Kim Bauer est obligée d’assister à un deal (saison 1)
02# Kim Bauer s’occupe d’un bébé, mais celui de qui ? (saison 3)
01# Kim Bauer est coincée chez un hermite pervers (saison 2)

Top 3 des petits mystères à la con

03# Yelena la Serbe : (1.24)
Nina Myers parle serbe et allemand au téléphone avec une dame qui semble être la secrétaire de l’Agence des Taupes Infiltrées à travers le Monde. Nina avouera qu’elle ne travaillait pas que pour les Drazen. D’où venait-elle ? Qui l’embauchait ? Des mystères irrésolus qui rendent la nouvelle dimension de Nina Myers encore plus pauvre.

02# T’es qui ? (2.24)
Il s’appelle Max et c’est un vilain. Il avait des intérêts pétroliers qui l’ont poussé à faire exploser une bombe nucléaire en Californie. A la fin de la saison 2, il met en marche son machiavélique plan B en ordonnant à Mia Kirshner d’empoisonner le président à grand coup de poignées de mains. La série n’en dira jamais plus sur ce plan B. La saison 3 dira simplement que Max s’est fait arrêter. [1]

01# Qué qui dit ? (2.10)
Lors de sa dernière apparition en saison 2, Nina voit Jack s’approcher d’elle pour lui murmurer quelque chose à l’oreille. Quelque chose qui la laisse sans voix. On n’a jamais su ce qu’il lui avait dit. Ni nous ni les scénaristes d’ailleurs.


24 mérite-t-elle une intégrale ? Non. Mais si vous faites parti des rares à être passés côté de la série, il vous faut au moins voir les deux premières saisons. Compris Iris ?

[1Le jeu vidéo qui se situe entre les saisons 2 et 3 voit le retour de Max en méchant mais on ne sait toujours pas bien où il veut en venir, attentant à la vie du vice-président, déclenchant un gigantesque tremblement de terre à L.A. et utilisant Kate Warner pour faire sortir des armes des Etats-Unis.

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