Se confronter aux tabous
MARS 2008
Par Sullivan Le Postec • 18 mars 2008
Bienvenue au Village.

C’est bientôt le printemps ?

Certains se demandent en ce moment même ce qui pourrait définir une télévision de Service Public. La diffusion de la mini-série de 2x90’ « Sa raison d’être » apporte sans doute un élément de réponse.

Car, l’histoire mondiale de la fiction télé le montre, il n’y a pas beaucoup de possibilités pour voir une chaîne se confronter de manière pleine et directe à un sujet tel que celui du Sida.

Dans la plupart des cas, il faut soit qu’elle soit une chaîne de service public. C’est le cas de France 2 aujourd’hui. Ce fut hier celui de France 3 qui diffusa une intrigue plutôt réussie sur le sujet dans « Plus belle la vie », ou encore celui d’Arte avec l’unitaire « L’Homme que j’aime », diffusé à la fin des années 90.
Ou alors il faut que cette chaîne soit l’américaine câblée HBO avec le téléfilm « And the band played on / Les soldats de l’espérance » diffusé dès 1993, ou encore la sublime mini-série « Angels in America » brillamment adaptée du théâtre. En France, Canal+ a diffusé un téléfilm sur l’affaire du sang contaminé.

On le dit dans notre longue critique, « Sa raison d’être » ne nous a convaincu qu’en partie. Mais elle a indubitablement le grand mérite d’exister.

En France, la période du Sidaction est propice à la diffusion de ce type de fictions, rare dans un pays comme la France qui reste le royaume de la fiction pantoufle, celle qui n’aborde pas de sujets qui prennent le téléspectateur à rebrousse-poil (ce qu’elle doit notamment à sa tradition de l’unitaire, comme nous l’avons déjà évoqué).
C’est dans le cadre du Sidaction que France 2 diffusa en 2008 « Sa Raison d’être ». C’est aussi dans le cadre du Sidaction que, deux ans plus tard, Série Club diffusa sa première fiction originale, la mini-série « Manège », en 7 épisodes de 5 minutes (il existe une version alternative sous la forme d’un épisode unique de 26 mn)

On constate aussi que « Sa raison d’Être » et « Manège » ont le même producteur. Signe sans doute que, pour parler du Sida à la télé, il faut aussi être mobilisé et en avoir envie.

Le site du Sidaction permet de faire un don en ligne.

Dans ce dossier :

  • Critique : « Manège »