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Doctor Who - Critique du dernier épisode de Rory et Amy

The Angels Take Manhattan: Come Along, Pond ! Please !!!

Par Conundrum, le 4 octobre 2012
Publié le
4 octobre 2012
Saison 7
Episode 5
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Dans la version The Thrilling Adventure Hour de Doctor Who, The Cross Time Adventures of Colonel Tick Tock, lorsqu’un protagoniste confronte notre héros sur l’illogisme de son raisonnement, le Colonel rétorque qu’il n’a pas le temps de s’expliquer.

A l’inverse, une requête simple et linéaire peut être balayée par un Colonel prétextant que cela pourrait créer un paradoxe temporel. Ce gag récurrent de règles incohérentes que seul notre héros comprend et connaît aurait très bien pu s’appliquer à l’épisode de cette semaine de Doctor Who.

Ce qui fait la force du podcast comique aurait très bien pu m’agacer dans une série qui se prend un tant soit peu au sérieux... si je n’étais pas occupé à pleurer toutes les larmes de mon corps.

Comme prévu, The Angels Take Manhattan était le dernier épisode de Karen Gillian et Arthur Darvill. Et malgré toutes ses incohérences, cette fin était à la hauteur du premier quart d’heure de The Eleventh Hour. Pour une fois, Moffat, à défaut de réussir ses fins de saisons, réussit parfaitement la sortie d’un de ses personnages phares.

Parce qu’il faut se rendre à l’évidence, que ce soit sous Moffat ou Davies, le Doctor n’a beau pas aimer les fins, ce n’est pas une raison pour rater régulièrement ses fins de saisons comme Doctor Who nous a y habitués. Le tragique destin de Donna Noble rattrape le boxon brouillon de fin de saison quatre. Et même si j’ai passé un beau moment au mariage de Rory et Williams, celui de River et du Docteur m’a un peu donné mal au crâne.

Si la mécanique bancale de l’épisode ne m’a absolument pas dérangé, c’est simplement parce qu’il respecte une logique émotionnelle tracée depuis le début de l’ère Pond. Amy est une jeune femme qui avant son mariage voulait une dernière grande aventure. Comme elle l’explique dans l’épilogue, Amy a rencontré Van Gogh, s’est battue contre des pirates, a sauvé une baleine de l’espace et est tombée amoureuse d’un homme qui l’a attendu 2000 ans. Elle a réalisé son souhait, et maintenant, est prête à passer le restant de ses jours avec l’homme qu’elle aime.

Si on se positionne du côté d’Amy, cette fin n’est pas si tragique que cela. Ces derniers épisodes ont montré l’impact d’accompagner le Docteur sur la vie des Pond. Si leur sédentarisation et les obligations de leur vie d’adultes, incompatibles avec le fait d’accompagner le Docteur, commençaient à leur plaire, The Power of Three montre des Pond incapables d’abandonner le Docteur. Cette séparation nécessaire au fonctionnement du couple Rory-Amy devait se faire par une force extérieure. Et quelle meilleure force extérieure que l’une des meilleurs idées de Moffat qui a tant marqué l’ère Amelia Pond que les Weeping Angels.

Et c’est aussi pourquoi j’ai tant aimé cet épisode, The Angels Take Manhattan est un concentré du charme de l’ère Amelia Pond, les Weeping Angels, River Song et les Etats-Unis, lieu du mémorable double épisode d’ouverture de la saison passée. Le tout avec des visuels forts (la statue de la Liberté) et une mythologie qui ne faut pas trop questionner.

Au premier visionnage, comme Ju, j’ai un peu regretté que l’épisode ne soit pas en deux parties car j’aurais aimé qu’on s’attarde un peu plus sur ce départ vu par le Docteur mais ces regrets se sont vite évaporés avec le second visionnage. Le fait que l’épisode ne dure qu’une quarantaine de minutes donne une sensation d’urgence qui colle parfaitement à l’épisode. [1] Mais surtout, cet épisode était l’épisode d’Amelia. Moffat a toute une moitié de saison pour traiter l’impact du départ d’Amy sur le Docteur. Les Pond n’ont qu’un épisode et au final, j’adore le fait que l’épisode se concentre du mieux possible sur eux.

Et le dernier point que m’a beaucoup touché dans cet épisode est l’épilogue. Pas uniquement pour le sujet, pour la simple petite touche « par Amelia Williams ». Amelia Pond est un nom de conte de fée, et Amelia Pond a vécu de belles aventures. Mais bien souvent, nous étions en droit de penser que Rory l’aimait plus qu’elle ne l’aimait et que sa vie avec le Docteur passait avant tout. Cette saison a montré à quel point Amy tenait à Rory. La vie du Docteur et des Pond s’achève, et celle des Williams commence. Et ce n’est pas si triste que cela car au final, la fille qui attendait, et le garçon qui a attendu 2000 ans, attendent que le temps passe. Seuls, sans le Docteur, mais ensemble.

Conundrum
P.S. Cher Rorschach,
malgré ce que tu penses, je pense que nous pouvons surmonter nos différences. Même si ce n’est pas Karen Gillian ou le pilote de Six Feet Under, je suis certain que nous trouverons bientôt un terrain d’entente.
Sans aucun rapport, la semaine prochaine sur pErDUSA, vous trouverez un dossier exclusif qui vous expliquera pourquoi les tests psychologiques visuels sont une manière subversive des psychologues pour nous laver le cerveau et pourquoi Watchmen est le comic-book le plus surestimé de l’histoire de la bande dessinée.
Notes

[1Et, ne nous leurrons pas, comme tout va très vite, on n’a pas trop le temps de questionner les actions étranges des personnages et les incohérences de scénario.