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Heroes - Critique de l'épisode 4 de la saison 3

I Am Become Death: The Destroyer of the Good Tastes

Par Gizz, le 13 octobre 2008
Par Gizz
Publié le
13 octobre 2008
Saison 3
Episode 4
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Cette semaine, je suis bien embêté. Je pensais avoir trouvé une formule récurrente plutôt sympathique et accrocheuse, avec "Heroes analysé pour l’Elite", mais cette semaine, nos amis ont été trop forts pour moi, je n’ai pas pu discerner la moindre allusion à un philosophe du XIXè siècle ou à un prix Nobel de physique. Ma vue et mon intelligence baissent à vue d’oeil... Merci pour le diagnostic Tim, je te revaudrai ça en fin de saison...

J’ai menti, il y a tout de même quelques (enfin, une) référence(s) historique(s) dans cet épisode, destinée à gâcher un peu le visionnage de tous ceux qui auraient eu l’affront d’en connaître la courte et peu intéressante histoire. Commençons par là, nous verrons bien où tout cela nous mène, j’ai pour l’instant seulement prévu de caser un diagramme rigolo (comme Tigrou, Ju et les autres savent si bien les faire). Ce doit être ce qu’un scénariste de Heroes ressent quand il commence à écrire son épisode. Sauf qu’à la place d’un diagramme rigolo il a simplement prévu “Milo Ventimiglia torse nu”, “Claire qui se plaint” ou “Hiro qui se prend un coup de poing en pleine figure et tombe par terre”. Nos vies sont tellement semblables...

I am become death, the destroyer of the worlds

Mon premier est le titre de l’épisode, mon second fait plutôt peur à entendre en ces temps de terrorisme terrorisant, et mon tout est une citation de Oppenheimer, chef du Manhattan Project (non, c’est n’est pas un groupe de néo-jazz New-Yorkais), le programme atomique des Etats-Unis pendant la deuxième Guerre Mondiale. “I am become Death, the Destroyer of the Worlds”, est donc la phrase prononcée lors de l’explosion de la première bombe-test au Nouveau-Mexique, et tirée d’un texte Sanskrit quelconque. Il avait le sens du gimmick, le petit Oppy, et Tim Kring aussi.

Car oui, il a osé ! Si New-York n’a explosé que dans un futur hypothétique, qui ne s’est jamais produit sauf quand Peter et Hiro y sont allés, la pauvre ville de Costa Verde, en Californie, n’a elle pas eu la chance d’être épargnée. Que pensent les vrais habitants du vrai Costa Verde de cet évènement choc ? Photo-reportage

Pas contents !

Mais tel un Peter Petrelli qui se dit qu’il est allé un peu trop loin, revenons en arrière. Costa Verde ne s’est pas détruite en un jour, et une longue suite d’évènements a mené à cette tragédie.
4 ans dans le futur, donc, beaucoup de choses ont changé. Tout le monde vole pour aller au travail, et Peter n’est pas content d’être coincé tous les matins dans les embouteillages du 16ème niveau. Il est donc devenu terroriste. C’est à la mode en 2012, vous vous y mettrez aussi. Pour une raison obscure, il conseille à son double du passé d’aller récupérer le pouvoir de Sylar, ce qu’il ne veut pas faire lui même parce qu’il risquerait de jouer aux papillons.
Autre évènement important du futur : Afflelou est maintenant multi-billionnaire depuis que des études scientifiques ont montré que le port de lunettes rendait les tueurs en série doux comme des agneaux. Gabriel est donc devenu un gentil père de famille myope, comme au temps où il était un gentil horloger myope, et prépare à manger.
Peter prend son pouvoir, en réparant une montre, et débarque la joyeuse bande : Knox, Daphné et Claire. Un combat ridicule plus tard, le gamin meurt et Sylar explose de rage, littéralement. 200 000 morts. Sans compter Daphné qui meurt du dos. Ce qui rentre dans ma case fétiche des "morts lentes et rigolotes".

Mais tout est bien qui commence bien, puisque Peter rentre chez lui, dans le passé, avec un nouveau pouvoir boulimique en souvenir, histoire de dire que la storyline dans le futur avait tout de même un peu d’intérêt. Un peu comme si quelqu’un comme vous et moi ramenait un biniou de Bretagne pour ne pas dire qu’il s’est fait chier sous la pluie. Oui j’ai le sens de l’analogie flatteuse.

Public Service Announcement brought to you by Heroes

Quand on fait exploser une ville fictionnelle dans une série grand public, la moindre des choses est de contrebalancer le choc que l’évènement a pu causer dans les foyers en faisant un peu de prévention contre les maux typiquement américains dans les autres intrigues.

Premier sujet de société déjà abordé dans le paragraphe précédent : la boulimie. Maintenant que Peter a continuellement faim, à tel point qu’il en vient à tenter de manger le cerveau de son propre frère, les scénaristes vont pouvoir s’en donner à coeur joie pour faire des comparaisons douteuses entre le pouvoir de Sylar et cette véritable maladie. On va se marrer.
Déjà abordée elle aussi, la maladie de Mohinder, véritable addiction à l’Héros-ïne (oui, je recycle mes jeux de mots les moins mauvais), maintenant remplie d’effets secondaires à base de plaques bizarres sur les bras et de comportements de gros con pouvant mener au meurtre. Mais n’oublions pas les effets positifs, le jeune homme est maintenant doté d’une force surhumaine, et sa prise de drogue semble avoir un effet protubérant sur la poitrine de sa partenaire de vie, Maya. Des fois c’est plutôt vachement bien Heroes.
Et dernier mais non des moindres, les tendances suicidaires de Tracy, qui ne supporte pas sa différence et le fait que ses camarades se moquent d’elle dans la cour (ou sa propension à tuer les gens, je ne sais plus). Elle se jette d’un pont, jusqu’à ce qu’un camarade lui aussi différent vienne la sauver de la mort. Et c’est beau. Le message : Vous n’êtes pas seuls. (Mais ne sautez pas d’un pont, les hommes volants n’existent pas, bande de couillons).

Pour les épisodes à venir, l’équipe a annoncé qu’elle allait s’attaquer à d’autres messages importants. Le “Vote for Jesus” de Nathan promet d’être fort, de même que le le “Stop speed-driving” de Daphne et le déjà fort apprécié “If only I had an abortion...” de Meredith, la mère biologique de Claire.
On attend en revanche beaucoup moins du “Stop Copying, that’s Stealing” de Peter.

La mythologie de Heroes décortiquée

J’ai entendu certains d’entre vous se moquer de la série lorsque Sylar. Pardon, Gabriel, explique à Peter que pour comprendre son pouvoir, il doit réparer une montre [1]. C’est bas. La chose est plus que logique, dans l’esprit du showrunner de votre série favorite, et la preuve en est que Heroes n’en est que plus clair pour peu qu’on démonte la mécanique de Tim Kring. Demonstration, à ne pas reproduire chez vous, les enfants.

Semper Pejor
Devise personnelle. "Toujours pire", en latin

Tout s’éclaire ? Vous sentez vous aussi la faim qui vous ronge, et vous donne envie d’ingurgiter de plus en plus d’épisodes de Heroes, sans pouvoir vous arrêter ?

Moi non plus.

Gizz
P.S. Ce que vous avez pensé de l’épisode :
Vous étiez malheureusement en train de remplir votre déclaration Assedic en ligne pendant une bonne partie de l’épisode, ce qui a nettement perturbé l’intérêt que vous étiez susceptible d’y accorder. Vous avez tout de même réussi à discerner le jeu pathétique de tout le monde (puisque les personnages féminins dont je parlais la semaine dernière sont quasi complètement absents), et à vous réjouir du retour de David Anders, en attendant Kristen Bell. Vivement VeronicAlias.
Avec tout ceci vous aurez envie de discuter avec vos amis de... non mais franchement, vous n’avez rien d’autre à faire que de parler d’Heroes pendant votre temps libre ? Allez voir un match de handball, jouez à Rock Band Wii, regardez The Hollowmen, que sais-je ! Geeks...
Notes

[1si vous avez essayé à la maison, consultez votre contrôleur judiciaire