Je vous assure que c’est une vraie catégorie. J’ai un système.
Donc non, je n’avais aucune envie de regarder Supergirl, et encore moins après la bande-annonce étendue que CBS a mise en ligne la semaine dernière.
Le mélange du « Diable S’Habille en Prada », du sketch de SNL sur Black Widow, et d’histoires classiques de super-héros faisait un peu peur, j’avoue.
Et PAF, une semaine plus tard, me voilà sur le point de vous donner mon avis sur le premier épisode de Supergirl. Aucune volonté, ce mec.
Qu’est-ce que c’est ?
Supergirl est une future série produite par Greg Berlanti qui sera diffusée sur CBS à la rentrée prochaine, en face d’une autre série tirée de comic books, Gotham.
Pour ceux qui l’ignorent, Greg Berlanti est également le producteur de The Flash et Arrow, diffusées sur The CW. Berlanti, c’est le mec qui ne porte pas de costume sur la photo :
Contrairement à Capuche, Truc Flou, et leurs potes du futur Legends of Tomorrow, et même s’ils partagent le même producteur, Supergirl n’évoluera pas dans un univers partagé et ne devrait pas papoter avec Diggle ou Cisco de sitôt.
De quoi ça parle ?
Kara Danvers est une « journaliste » qui porte des lunettes et travaille dans un grand groupe de presse. C’est aussi la cousine de Superman.
Planète qui explose, costume rouge et bleu, kryptonite, tout ça. Vous savez.
C’est avec qui ?
Dans le rôle-titre, on retrouve Melissa Benoist de Glee (Berlanti doit être fan), qui n’est pas blonde mais bon, ce n’est pas grave, hein, ça serait bizarre de rester bloquer sur un détail pareil.
Elle est entourée de Chyler Leigh (Grey’s Anatomy) dans le rôle de sa sœur adoptive, David Harewood (très drôle dans Selfie, moins dans Homeland) joue un militaire, Mehcad Brooks (True Blood) est Jimmy Olsen, et Callista Flockhart (Ally McBeal) est Cat Grant.
La formidable Laura Benanti (heu... Goon) joue le rôle de la mère biologique de Kara. Et ses parents adoptifs sont... Helen Slater (LA Supergirl du film de 1984) et Dean Cain (LE Superman de Loïs & Clark).
Si quelqu’un a des nouvelles de Tom Welling...
Ça passe le Test de Mecdel ?
Non.
Pour rappel, le Test de Mecdel est réussi si deux personnages masculins identifiés par un nom et un prénom parlent entre eux d’autre chose que d’une femme. Selon la légende, ce test a été inventé par Alexander Mecdel alors qu’il s’ennuyait devant la seule et unique scène de The Wire où Kima et sa partenaire parlaient d’autre chose que de McNulty.
La seule scène de Supergirl où deux hommes se parlent est une visio-conférence futuriste où deux méchants s’expliquent l’un l’autre comment ils vont tuer Supergirl. (Ils échouent.)
Oh, et les deux seuls hommes de la distribution régulière de la série ont clairement été engagés pour leur physique. C’est assez scandaleux.
Et c’est bien ?
C’est beaucoup mieux que ce que la bande-annonce laissait espérer !
Mais non, ce n’est pas terrible. Et c’est peut-être parce que je suis de mauvaise humeur, mais on pourrait même dire que Supergirl, c’est plutôt n...
Aww, ils sont adorables !
Ok, c’est peut-être parce que je suis de bonne humeur, mais il n’était pas si raté que ça, ce premier épisode !
Ce qu’il faut admettre, tout de suite, avant d’aller plus loin, c’est que je ne suis clairement pas dans la cible de la série. Ce premier épisode de Supergirl est très gentillet et très propre sur lui. C’est un peu étonnant pour une série de CBS (la chaine des vieux), mais j’ai eu l’impression que la série conviendrait parfaitement à un public pré-adolescent.
Ce n’est pas une critique, c’est très bien comme ça.
Si CBS veut faire une série mettant en scène une super-héroïne positive et lumineuse, je ne vois aucune raison de m’en plaindre. Et à en croire le pilote et la réplique « Can you believe it ? A female hero ! That’s nice for my daughter to have someone like that to look up to. », c’est bien l’objectif.
Ça ne me donnera pas forcément envie de regarder, mais je n’irai pas non plus dire que c’est nul sous prétexte que je ne me sens pas concerné.
Là où ce premier épisode est particulièrement bon, c’est quand il nous montre Kara en train de sauver des gens. Dans ces moments, que ce soit pendant le sauvetage de l’avion ou dans le montage de milieu d’épisode, l’enthousiasme communicatif de Melissa Benoist fonctionne à merveille. Ils ont vraiment fait du bon boulot en lui offrant le rôle et elle s’y montre plus qu’à la hauteur.
On sent également qu’ils ont mis du budget dans ce pilote, les effets spéciaux sont très convaincants (en revanche, les combats le sont nettement moins). Et même si c’est un pilote, souvent moins touché par ce genre de choses, on ne sent à aucun moment le côté très formaté de ses séries sœurs de la CW.
C’est quoi le formatage des séries de la CW ?
Mais si, vous savez ! Toutes les séries de la CW ont le même format ! Elles suivent systématiquement les mêmes six étapes, décrites ci-dessous :
Un résumé succinct de la série / résumé des épisodes précédents
Dix minutes de mise en place sur fond de musique pop
Dix minutes où la situation s’aggrave, menant à une coupure pure où tout semble perdu
Dix minutes de résolution d’intrigue
A la 33ème minute et jusqu’à la fin de l’épisode, un résumé des leçons apprises cette semaine
Une ouverture sur l’épisode suivant
Tout ça avec une majorité d’acteurs ayant entre 20 et 30 ans entourés d’une paire d’acteurs plus âgés (mais ayant rarement plus que 50 ans). Dans un ou deux décors de studio (le hall du Marbella, la cave de Capuche, StarLabs, le dortoir de Mount Weathers...).
Ca n’empêche pas d’avoir des bonnes séries, c’est sûr.
Mais c’est très formaté.
Et sinon, Supergirl ?
Ok, donc, pour résumer : Supergirl aurait été une très bonne série des années 90.
Toutes les scènes qui se déroulent au journal sont ridicules (le monologue de Callista Flockhart sur le girl power, Kara pas foutue de parler devant Jimmy Olsen, "Oh my god, you’re a lesbian !" ...).
Toutes les scènes entre les méchants sont ridicules.
Toutes les scènes chez les militaires sont ridicules ("She’s not strong enough !", "Why ? Because she’s just a girl ?").
Le combat dans la centrale ridicule est complètement ridicule.
Tout va beaucoup trop vite dans ce premier épisode. Kara est en costume, avec tous ses pouvoirs et son nom en une demi-heure, et c’est peut-être un peu dommage de ne pas profiter du format série pour prendre son temps. Sans aller jusqu’à l’excès de Daredevil ou d’Arrow (qui n’a toujours pas son vrai nom après trois saisons entières), il n’était pas sans doute nécessaire de tout mettre en place, tout de suite.
MAIS !
Le montage d’actions super-héroïques était très fun, et très proche de The Flash dans l’esprit.
Awwww !
