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Dexter

2.09 - Resistance is Futile

Bulldog’s Bite

samedi 26 janvier 2008, par Blackie

Je crois que les cinq dernières minutes de cet épisode ont réussi à me faire atteindre un record de mâchoire pendante. Littéralement. S’il y avait eu des mouches chez moi, j’en aurais probablement gobé une et me serait étouffée avec. C’est vachement dangereux de regarder Showtime.

Doakes face à Dex. Doakes pointant un flingue sur Dex avec ses sacs de poubelle en main. Il y a de quoi hurler de bonheur devant ce qui est incontestablement l’un des plus grands, mais aussi les plus attendus, moments de la série.

Mais avant d’y revenir, mes chers lecteurs,
Gather round and attend to a most unusual tale. A tale I like to call "The Slayer of the…Serial Killer".

"Rule number one : don’t get caught."

Malgré un récapitulatif en images nous matraquant bien le fait que James Doakes se montre très suspicieux, ouhla attention, suivons bien les panneaux ’bouc émissaire parfait’, l’épisode ne manque pas pour autant de nous faire légèrement naviguer dans l’incertitude une bonne partie du temps. Parce qu’on le sait, il y a toujours une possibilité de se faire totalement berner.

L’espace de Dexter se voit donc envahi par une armada de flics prennant possession de son labo, surveillant ses faits et gestes et vérifiant tout ce qu’il a bien pu faire. Il y a des soupçons envers le sergent mais une attention portée sur l’analyste ? Lorsqu’il se fait emmener jusqu’au bureau de Lundy et que sa boîte de trophées lui est présentée, il y a forcément de quoi être aussi déboussolé que lui.

C’est assez remarquable de voir à quel point Dexter est prudent en cet instant. Il ne dit quasiment rien à partir du moment où on le contraint à venir jusqu’à la révélation de Lundy concernant le mandat d’arrêt contre Doakes. S’il l’ouvre, ce sont pour des phrases courtes et vagues qui ne font absolument pas office de confession. Cette attitude est pratiquée depuis tant d’années que l’habitude lui permet de ne pas pousser d’énorme soupir de soulagement, ni d’éclater d’un grand rire sadique en pensant à quel point il se fout de la tronche de Doakes, tout en retournant une situation à son avantage. La retenue se voit parfaitement dans le jeu de Michael C. Hall et je me dis qu’à sa place, je me serais complètement grillée.

Il faut dire que voir un homme se faire électrocuter fut un moment suffisamment marquant dans sa vie pour vite le refroidir lorsque nécessaire. Harry Morgan avait vraiment bien compris la façon de fonctionner de son rejeton : il était peut-être en manque d’émotions, ou du moins de la palette variée dont sont pourvus la plupart des gens, mais la peur en a toujours été une très présente en lui. Après tout, c’est comme cela que Dexter est ’né’ : dans la terreur. Cette scène assez forte est très courte mais grandement appréciable, les flasbacks avec James Remar et Devon Graye se sont faits rares cette année.

C’est aussi important de rappeler la première règle que doit suivre Dexter à un moment où celui-ci se voit face à un choix. D’après le Code, Doakes n’a pas à être puni pour ce qu’il n’a pas fait. Mais Dex doit également se protéger et cette règle-ci est au-dessus des autres. La solution se fait claire : agir dans son propre intérêt avant tout.

Et le perdant est…

un gros boulet qui l’a un peu cherché, il faut bien le dire.

Déjà, quitter le pays en plein milieu d’une enquête où on se sait surveillé est plutôt stupide. Il y a sûrement des labos clandestins en Floride ou dans un état à côté, et Doakes se complique la vie en allant jusqu’à Haïti pour analyser les plaquettes retrouvées chez Dexter. Puis... quoi ? Sans échantillons de sang des victimes du Bay Harbor Butcher auxquelles les comparer, elles ne servent absolument à rien. Peut-être a-t-il piqué des informations là-dessus avant de partir, mais rien n’est montré ni dit dans ce sens. Même si c’était le cas, il n’y a pas d’inscription "Dexter Morgan’s Secret Box" gravée sur la boîte pouvant prouver qui en est le propriétaire.

De plus, Lundy affirme avoir eu un mandat pour fouiller la voiture, et par conséquent trouver la boîte, juste après que Doakes ait pris son avion. Ce qui signifierait que... Doakes a laissé les plaquettes qu’il veut analyser dans sa caisse au lieu de les emporter ? Totalement illogique.
Excusez-moi mais ce point de l’intrigue est un ratage total. Ce n’est pas clair quand on visionne, crétin quand y pense, et l’aller-retour à Haïti totalement inutile pour la suite des évènements.

Par contre je veux bien pardonner la rapidité et la facilité avec laquelle le suspect numéro un d’une enquête fédérale sort et re-rentre dans le pays, disons que c’est un juste retour des choses pour tous les éléments bizarres en faveur de Dexter qu’il y a eu jusque là.
Et pour rattraper encore plus tout cela, l’humanisation du sergent grandit en parallèle.

Le coup de fil de James à Laguerta s’avère très fort en impact car jusqu’ici, c’est du côté de Dexter que le spectateur se plaçait facilement. Celle-ci a également laissé son masque de froideur pour révéler sa peine, qu’elle nous fait partager. Finis le maquillage, le brushing et les tailleurs roses, Laguerta est mentalement épuisée et démontre sa foi en son ami, autant que Debra lorsqu’elle défend son frangin. Doakes est non seulement seul et risque d’être condamné à mort pour des crimes qu’il n’a pas commis, ce qui est injuste, mais il devient aussi un personnage dont la disparaition ferait souffrir quelqu’un d’autre. Sa vie peut enfin commencer à prendre autant d’importance à nos yeux que celle de Dexter.
A mesure que la balance se rééquilibre, il devient très difficile de ne souhaiter la victoire qu’à un seul de ces deux hommes.

Le dernier acte vient enfoncer la nouvelle image positive de Doakes, ce type trop cool à la messagerie vocale hilarante.
Alors que sa poursuite par la police et ses tentatives d’incriminer Dexter semblaient parties pour durer jusqu’au season finale, il se pointe de façon inattendue devant la cabane de Jimenez, un flingue au point devant le vrai visage de son ennemi enfin dévoilé.
Et moi, j’ai l’impression qu’un piano vient de me tomber dessus.

Doakes est visiblement perturbé en débarquant, à la limite de la déception. Avoir des soupçons ou trouver du sang est une chose, mais voir des bouts de cadavres pas franchement proprement découpés est bien plus graphique et assez inattendu.
Cette rencontre change également l’attitude de Dexter, qui emprunte une voix douce à son égard pour la première fois, semblant désolé que le sergent soit arrivé à un tel point de non retour. Ce qui est certainement dû à la certitude de s’en sortir une fois de plus.

Menotté et face à un homme armé, Dexter prouve qu’il se débrouille avec brio au corps à corps, et son habitude de couper suffisamment la respiration de ses victimes pour qu’ils s’évanouissent est mise à profit.
La question maintenant est de savoir ce qu’il va faire du sergent, qu’il ne peut garder indéfiniment dans la cage de cette cabane de dealer décidément super pratique. Mais dans l’immédiat, Dexter a l’air assez paumé à ce sujet et sa blessure, qui sera difficile à expliquer, n’arrange rien.

We’re your dreamgirls, boy, we’ll always care

Ce n’est pas parce qu’on s’amuse à découper des dealers à la tronçonneuse et qu’on séquestre des flics qu’il faut oublier d’être romantique !

Depuis que Lila a pénétré par effraction chez les Bennett, les incrustes de Dexter passent beaucoup mieux pour de l’attention attendrissante qu’une invasion de casse-pied. Dex joue les chevaliers servants légèrement en retrait, qui ne veut pas gêner mais se fait présent, et les longues embrassades avec les gamins se chargent vite en émotion.
Forcément, cela devient difficile pour Rita d’y rester insensible. Le plus formidable là-dedans est sûrement l’honnêté qui se dégage de Dexter dans ce genre de scène. Aucune trace de faux-semblant ne transparait de sa part. Le rejet de Lila est total et on ne peut plus clair.

S’ils ne reforment pas un couple aussi sec, leur tentative de recommencer est une jolie lueur d’espoir en cette période trouble. Leur moment intime au téléphone prend des allures burlesques tant son côté fleur bleue se trouve en décalage avec le reste de l’intrigue. Rien de tel qu’un comportement d’adolescent au sourire niais, gratifié des conseils d’un garde du corps se prenant pour Dr Phil, pour casser joyeusement la noirceur ambiante.

Rita est en tout cas un bon moyen de rappeler ce que Dexter met constamment en jeu. Malgré le fait qu’elle soit une préoccupation de plus, elle est surtout une des raisons pour lesquelles il fait tant d’efforts et ne doit pas se faire attrapper. Les gens qu’il risque de laisser derrière et l’image qu’ils ont de lui sont la motivation principale pour ne pas baisser les bras.

Parce qu’il y a de quoi avoir envie d’abandonner quand son ex continue de vous pourrir la vie. Lila utilise Angel, absolument ravi, pour s’incruster lors de sorties groupées et pourquoi pas le rendre jaloux. Ce petit jeu perdu d’avance en serait presque drôle.

Lila n’a absolument pas compris la menace précédente de Dexter, signe qu’elle n’a jamais vraiment pris conscience de ce qu’il est. Son éternel numéro "Je te comprends, on est pareils, je sais qui tu es et ça ne me fait pas peur, blablabla" le prouve d’autant plus. Non seulement elle ne le saisit pas tant que cela et ce qui paraissait attrayant semble dorénavant à côté de la plaque, mais Dexter a lui-même enfin compris qu’avoir une semblable est plus un problème qu’une solution. Lila est devenue une nuisance, certe assez légère en comparaison avec Doakes ou le FBI, mais elle est la goutte d’eau dont il pourrait se passer.
Franchement, je le plains, ça doit être dur d’être un serial killer super beau gosse avec plein de femmes à ses pieds...

Huh ?

Je me dois quand même de poser la question :
Qui c’est ce Chico, qui se mêle des conversations alors qu’on ne l’a jamais vu auparavant ? On n’a pas du lui expliquer qu’ici, on ne leur donne pas la parole aux figurants du poste de police. Et puis quoi encore, il va nous faire croire qu’il a toujours bossé là et que c’est un pote de Batista ?


C’est bien sympa de contrebalancer la nudité presque exclusivement féminine, pour la parité, tout ça… mais les fesses de Keith Carradine, vraiment ? Y’avait pas d’acteur un peu plus jeune dans le coin ? Faut pas s’étonner après que Jéjé baisse la note de la série.

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