4.08 - Road Kill

Au cas où vous vous poseriez la question, non, je ne fais pas exprès de ne critiquer que les épisodes pairs de Dexter. Par là, je veux dire que je ne m’étais pas fixé comme objectif de ne parler que d’un épisode sur deux. C’est le hasard. Et le fait que, thématiquement, les épisodes de cette quatrième saison se répondent plutôt bien pris deux par deux.

Sans parler du fait que j’ai commencé avec ce rythme et que je me sens un peu obligé de continuer. C’est une question de pulsion numérique quasi malsaine et de code personnel. Car c’est important, d’avoir un code.

Dexter, Serial Killer Incompétent

La semaine dernière, pour ceux qui auraient oublié (ou qui auraient eu la bonne idée de ne pas regarder la série), Dexter a tué un innocent. Pour sa défense, la « victime » était quand même un gros, gros connard. Mais innocent. Comme d’habitude, Dexter a mené son enquête, il a traqué le type, l’a ficelé sur sa table, lui a infligé sa présentation PowerPoint habituelle, l’a poignardé et découpé en rondelles, en bref, rien de bien extraordinaire. Mais tout de même, une réaction qui, personnellement, me semble un peu disproportionnée.

De toute façon, ce qui est fait est fait, le gros, gros con est mort, et comme prévu Dexter s’en veut un peu. Sans doute parce qu’il s’y est pris n’importe comment, avec précipitation, et dans un épisode mal écrit et raté.

Tout compte fait, c’était quand même bien mérité.

Assez étrangement, l’épisode de cette semaine n’est pas vraiment centré sur les conséquences de ce meurtre. Non, la culpabilité de Dexter passe très vite en second plan pour lui laisser l’occasion de faire un petit voyage en compagnie de son nouveau meilleur ami, Trinity. Mais pas avant de s’être trouvé un alibi béton dans deux scènes plutôt marrantes avec LaGuerta et Rita.

Le voyage représente le gros de l’épisode, c’est très réussi, mais je n’ai pas trop envie de rentrer dans les détails. Il suffit de dire que Michael C. Hall et John Lithgow sont fabuleux, et que toutes leurs scènes sont très efficaces, et ça suffira.
Et pour l’anecdote, ce qui différencie pour moi cet épisode du précédent, au niveau de l’écriture, c’est la qualité des voix-off de Dexter. C’est l’outil casse gueule par excellence, et il est utilisé à bon escient cette semaine, soit pour faire de bonnes vannes soit pour vraiment nous mettre à la place de Dexter, et non pas comme c’est malheureusement trop souvent le cas, pour tenir le téléspectateur par la main en lui répétant bêtement les points importants de l’intrigue qu’il est en train de voir.

Parce que des voix-off ratées plus les interventions bien lourdes du Fantôme d’Harry, ça fait quand même beaucoup.

Pendant ce temps, à Miami...

Chose assez agréable, Michael C. Hall apparait dans presque toutes les scènes de Road Kill. Mais le type, bien que très sympathique, n’en demeure pas moins humain, il doit donc se reposer et laisse la place de temps en temps à ses petits camarades.

Dans des intrigues d’intérêt variable.

Tata Debra, par exemple, est formidable. Elle se vautre un peu avec ses diapos, d’accord, mais en profite pour lancer tout le département sur la trace de Trinity, sans passer pour une allumée totale. Au passage, comment ne pas aimer la relation Dex/Deb ? Surtout quand elle consister à entendre Dexter espérer que sa sœur se vautre et qu’elle passe pour une folle adapte de conspirations. Pour son bien à lui, et malgré le fait qu’il l’aime beaucoup.
Ou encore quand il n’est pas foutu de la réconforter quand on la retire du dossier, et la félicite pour le temps que ça va lui libérer. Une dynamique un peu plus classique, mais toujours drôle.

Les autres seconds rôles de la série m’ont agréablement surpris. Il y a d’abord cette scène formidable où Deb fait du mime alors que ses collègues (apparemment, de gros incapables) sont en réunion. Il y a ensuite LaGuerta et Angel qui ont réussi à ne pas trop me gonfler en ne partageant que deux petites scènes (plutôt touchantes, comme quoi...). Et il y a enfin la scène plutôt marrante où Masuka et Deb en soutif reproduisent la nuit où elle s’est fait tirer dessus, et où ils concluent que Trinity n’est pas le coupable.
Déjà, c’est agréable d’avoir un retournement de situation dans cette série (ce que la saison 3 n’avait jamais fait...), et ensuite c’est super car la seule personne faisant la même taille que Masuka dans la série, bah c’est la copine journaliste de Quinn. Hé oui. Adieu, Christine !

Et pile au moment où j’avais fait l’effort de retenir ton nom, c’est quand même malheureux. Mais bon, au moins c’est glorieux comme intrigue, et totalement crédible, une journaliste nudiste poussée au crime pour avoir quelque chose à raconter dans ses journaux imprimés sur du papier. Du papier !

Quinn, quant à lui, est plutôt drôle... et continue d’en apprendre un peu plus sur Dexter, ici par hasard quand Masuka lui parle de Lila. Je ne vois pas où les scénaristes veulent en venir, mais ça me semble toujours prometteur. J’espère juste qu’on ne sera pas trop dans le Doakes 2.0 (comme dans l’épisode précédent...), pour bénéficier de quelque chose d’un peu plus original.

Et pendant toutes ces péripéties, Rita cuisine et se fait draguer par son voisin.

Ce qui est une excellente nouvelle.

Bientôt, elle va ainsi pouvoir s’installer avec lui, ses enfants seront heureux, et ils pourront tous quitter la série, dans une happy end aussi efficace pour eux que pour tous ceux qui regardent la série et qui seront débarrassés à jamais de ce personnage devenu complètement superflu. Adieu, Rita !