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IMPRESSIONS – Les Beaux Mecs : Episodes 7 et 8
Tony se grime
mercredi 6 avril 2011, par
On aime
La résolution des mystères soulevés par la série. C’est efficace, et ne laisse rien au hasard. Tout se lie avec un coté très (peut-être trop) méthodique. On ne peut, du coup, pas en vouloir à la série de louper ses résolutions.
Le passage de la série du polar pur au mélodrame total. Pas parce qu’on préfère le second au premier (c’est plutôt le contraire), mais au moins, le choix est fait, et c’est lui qui permet l’existence et la justification du final. La série n’a pas peur de changer son style, son rythme pour aider à sa conclusion. On ne peut que saluer cette prise de risque.
De plus, ce choix narratif illustre à la perfection la vision qu’ont les auteurs (Brac et Bannier) de la vie d’un gangster : faite de fastes, d’argent facile et de violence dans les jeunes années, et ensuite faite de tristesse, de mélancolie et de solitude à la fin de la vie.
Voir Tony le dingue, ce type un peu ours, violent et dur, craquer complètement et fondre en larmes face à un évènement dramatique. C’est inattendu et ça donne une grosse humanité au personnage.
Le personnage d’Anne Consigny, enfin. On avait du mal à l’intégrer au récit, et son arrivée au moment de la transition de style était un peu trop tôt. Une fois l’histoire basculée dans le mélo, elle trouve enfin sa place et sa dimension. Et on oublie de plus en plus qu’en 25 ans, elle n’a pas bougée d’un poil.
Le final du personnage de Kenz. Pas de revirement, pas de prise de conscience de sa part, il suit son chemin entamé dans les premiers épisodes et il devient un gangster. Ca donne une fin non manichéenne, mais qui va tellement à contre-courant de la réaction de sa soeur (qui se refuse à le voir tant qu’il n’aura pas changé de vie) que c’en est assez choquant, au final. Et risqué.
On aime moins
Tony se déguise en cheikh. Donc il porte une burda, une fausse barbe et des lunettes de soleil. Il croise, accoutré de la sorte, plusieurs protagonistes qui l’ont déjà vu sans le costume. Et personne ne le reconnaît. Et ça me choque. Pareil pour Kenz, qui l’accompagne, et qui porte, lui, une perruque et des lunettes. Le fait que personne ne tique passe mal, tant ces deux personnages sont censés être au cœur des préoccupations de ceux qu’ils croisent.
Le fait que tous les protagonistes actuels de l’histoire étaient présents 25 ans plus tôt dans les mêmes endroits (ou presque). Le microcosme n’a jamais éclaté et circule toujours dans le même univers. Si pour certains, c’est cohérent (les Balducci, qui possèdent le cercle de jeu de Tony), pour d’autres, ça jure. Les persos de Consigny et de Rabourdin, vu la menace qui pesait sur eux, auraient bien fait d’aller se terrer dans la Creuse ou partir en Alsace (choix arbitraires). Mais non, ils sont restés.
Les petits détails : du style : comment Guido peut avoir en sa possession la photo faite par Tony, sa femme et son fils ? Je ne rentre pas dans les détails pour ne pas spoiler, mais pour information, il prend la fuite juste après la prise de la photo et non, il ne se saisit pas des négatifs. Il le fait peut-être après, mais ça manque de clarté.
Le coup monté entre les Balducci et Tony-le-Cheikh. En quoi ça venge Tony de les voir en tôle pour 10 ans ? Sûrement parce qu’après les évènements qu’il vit entre les épisodes 7 et 8, il a plus envie de justice que de sang, mais quand les Balducci vont sortir, ils vont faire quoi ? Certainement pas jouer au Bingo…
Une belle mini-série, sur laquelle on reviendra très prochainement pour une critique globale.
Crédit photo :
Thibault Grabherr