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The Shield
7.01 - Coefficient of Drag
Brothers in arms
mercredi 10 septembre 2008, par
Bon, je ne vais pas essayer de faire semblant, je ne vais pas même pas essayer d’aller chercher des réponses sur Internet : je n’ai pas tout compris à cet épisode. Les complots de Vic et d’Aceveda pour monter les Mexicains contre les Salvadoriens me sont un peu passés au-dessus de la tête. Mais ce qui compte, ce n’est pas ce qui passe à Farmington. Ce qui compte, c’est que la fin de la série est proche, que je n’ai aucune idée de la façon dont elle va se terminer et que merde, Ronnie est passé du côté obscur.
Pas que je sois une grande fan de Ronnie, mais quand même, ça m’a fait un choc de le voir abattre l’assassin employé par Diro, surtout quand ce dernier vient de lui expliquer qu’il n’est qu’un soldat. Un soldat comme Ronnie, en somme. Un type avec suffisamment de cervelle, comme Lem avant lui, pour faire du bon boulot, mais sans assez de sens moral pour partir avant qu’il ne soit trop tard... comme l’avait fait Lem.
Vic me fait doucement rigoler de s’inquiéter de la santé mentale de son petit soldat. Il devrait savoir, depuis le temps, qu’il est le seul à pouvoir vivre avec ça, à pouvoir vivre avec cette violence et avec le fait de devoir passer son temps à regarder derrière soi pour être sûr que quelqu’un n’est pas là pour vous plonger un couteau dans le dos ou kidnapper votre famille.
C’est foutu pour Ronnie, il ne reviendra pas. Il finira en taule, au mieux, et au pire, mort.
Quant à Vic, je ne sais pas où il va finir, mais après l’avoir vu ligoter, bâillonner Mara et tabasser Shane alors que son gosse est dans la pièce à côté, j’espère qu’il finira seul, abandonné par sa famille, au sous-sol d’un commissariat poussiéreux à classer des dossiers. Non pas que je porte la famille Plouc-PsychoBitch dans mon cœur, non non, mais quand même. Personne ne mérite d’être traitée ainsi, et aucun gosse ne mérite d’entendre son père se prendre une raclée. A chaque fois que je me dis que Vic ne peut pas aller plus bas, il me prouve le contraire. J’ai cru que le fait de savoir sa famille en danger (très proche, le danger, pas simplement une menace) le ferait changer de perspective, mais il n’en est rien. Vic est un monstre. Un monstre qui croit pouvoir protéger sa famille alors qu’il n’a fait qu’une seule chose depuis le début de la série, leur mentir et les mettre en danger. Ca ne semble pas près de finir.
La meilleure scène de l’épisode est d’ailleurs celle qui voit Mara et Corrine échanger de précieuses informations.
Corrine n’a jamais brillé par son intelligence ou sa jugeote, et Mara par sa subtilité. Mais les deux sont des victimes dans cette histoire.
Mara a essayé de sortir son mari de l’emprise de Vic (pas toujours avec tact) et Corrine s’est toujours contentée des apparences, des mensonges. Elle est celle qui connait le moins Vic.
Mara voit Shane comme il est (peut-être même meilleur que ce qu’il est réellement) alors que Corrine voit Vic selon l’image qu’il désespère de maintenir auprès de sa famille : un homme fort qui les protège contre l’adversité. Le fossé entre les deux femmes ne pourrait être plus grand, mais malgré tout, la solidarité est là : elles subissent directement les conséquences des choix de leurs maris. Elles sont à la fois les victimes et les raisons derrière lesquelles Vic et Shane se cachent pour vivre avec le fait d’avoir commis autant de monstruosités.
C’est un tour de force de réussir à nous passionner avec deux personnages aussi profondément détestables. Car il peut se passer n’importe quoi à Farmington, il peut y avoir des traînées de sang sur le pavé, une nouvelle détective dont on ignore tout, rien ne m’intéressera plus que de savoir comment Vic et Shane vont régler leurs comptes.
Rien, si ce n’est de voir Billings faire son Billings. Et Claudette et Dutch s’allier pour le contrecarrer. C’était tout simplement fabuleux. Et un soulagement de pouvoir rigoler deux minutes. Entre vingt complots, trente affrontements, quarante mensonges et cinquante détournements de la loi.
En tout cas, on peut dire que The Shield ne perd pas une seconde. Et que je suis drôlement heureuse de retrouver une série qui maîtrise aussi bien sa narration et ses personnages. Ça se fait rare de nos jours.