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Web Therapy
2.11 - Electile Dysfunction
Bilan de la Saison 2
jeudi 13 septembre 2012, par
C’est le cas de Web Therapy, la série de Lisa Kudrow diffusée sur Showtime.
Kudrow, depuis quelques années, a lancé une série sur le net, Web Therapy, où elle incarne Fiona Wallice, une thérapeute odieuse sans scrupules qui propose à ses patients des séances de psychanalyse de trois minutes. Ces scéances, où les patients sont souvent des guest prestigieux, sont disponibles sur le site Web Therapy. Kudrow et ses deux comparses, son associé Dan Bucatinsky, qui incarne son assistant Jerome, et Don Roos, le réalisateur de la web-série, remontent les séances et tournent quelques scènes supplémentaires qui étoffent le monde de la série et permettent surtout à Victor Garber d’incarner le mari de Fiona, mentionné mais jamais montré, dans la version Web de la série. Ils proposent ainsi à Showtime une saison complète d’une dizaine d’épisode de 20 minutes chacun.
Après une période d’acclimatation au style de la série, c’est avec grand plaisir que j’ai suivi Web Therapy la saison passée. A l’issue de la première saison, j’ai essayé de continuer mon visionnage par la version Web, mais j’ai vite compris que le format de la série passe mieux version Showtime.
A l’issue de la saison deux, il est temps d’en dresser le bilan.
La saison 2 reflète parfaitement la problématique qui fait que Web Therapy n’atteindra jamais le niveau d’intelligence de The Comeback. Web Therapy est une série improvisée. Face à une Julia Louis Dreyfuss ou un Conan O’Brian, Web Therapy vole haut. En revanche, face à des acteurs moins à l’aise dans le genre, le manque de structure et la solidité d’écriture d’une équipe de scénaristes se refait sentir.

C’était d’autant plus flagrant lors de cette saison qui a souffert d’un manque de rythme. Elle s’est éloignée du concept de base de la série pour se focaliser sur la carrière politique de Kip, le mari de Fiona. Un arc sympathique la saison passé a été transféré au premier plan au détriment de la série. Et si on aborde la carrière de Kip, son homosexualité est un sujet que la série ne pouvait pas ignorer. Le problème est que ce qui était subtil et piquant en saison une est bien trop martelé en saison deux. La première moitié de la saison tourne principalement autour de ce sujet. Et si la dynamique de couple des Wallice est très drôle, il faut bien se rendre à l’évidence, les scènes tournées pour la version télévisée avec Victor Garber sont moins drôles qu’elles ne devraient l’être. A tel point que je commence à me demander, malgré mon affection pour son interprète, s’il n’aurait mieux fallu suivre le chemin de l’œuvre originale et de ne jamais montrer Kip à l’antenne.
Mais, alors que je commençais à perdre patience avec ce qu’était devenue la bonne surprise de l’été 2011, la série a repris du poil de la bête en mi saison quand Fiona, pour garder son accréditation, a du suivre une psychothérapie par sa sœur, incarnée par Julia Louis Dreyfuss, qui s’appelle Siobhan. [1] Et c’est ainsi que la série m’a reconquis.
Voir Fiona être le sujet d’une psychothérapie est, en soi, une excellente idée, mais choisir sa sœur comme thérapeute permet de mieux plonger dans la vie de famille de Fiona. Les séances peignent une enfance encore plus tordue que sa relation avec Putsy en saison un le laissait suggérer.
Elles relancent la série et commencent une succession de stars invités beaucoup plus à l’aise et efficaces que ceux de début de saison. Conan O’Brian, Selma Blair et David Schwimmer [2] m’auront beaucoup plus fait rire que Merryl Streep, Michael McDonald et Rosie O’Donnell.
Ils confirment que Web Therapy est un excellent investissement estival.
[1] Prénom le plus drôle de l’histoire de l’humanité comme tout le monde le sait.
[2] J’en suis le premier surpris.