1.05
Parmi toutes les séries existantes, à combien estimez vous le pourcentage de trouver LA série qui exprime mieux que vous tout ce que vous n'auriez même pas eu le cran d'imaginer ?
J'ai tellement employé le mot brillant dans le passé sur ce forum , que le répéter ici n'aurait plus aucun sens. Et pourtant jamais (et je pèse mes mots) je n'aurai cru tomber sur un épisode qui mêle aussi bien religion et médecine, mes deux moitiés indissociables, et pourtant si opposées quelques fois.
Dans urgences, je me rappelle encore du temps où Kovacs était auprès d'un prêtre mourant(dans ses toutes premières saisons). L'inéluctabilité du destin doublée d'une simple image sur le respect des serviteurs de Dieu.
Ici, House n'est pas le triomphe de la médecine sur la foi. C'est surtout le moyen de dissocier et d'assembler tous les champs de reflexion sur la nature humaine, sans niaiserie, sans symbolisme (exception fiate de la séquence "holy night").
Ainsi :
- le raisonnement de House qui même s'il trouve sa verité, aura quand même du mal à reconnaître qu'il a quand même fait une erreur (ce que son "ami" lui rappelle à la fin). Ce raisonnement à la fois si médical et anti-protocolaire qui finit par provoquer des tensions dans le groupe. Bien joué, une fois encore, on sent que le scénario a été travaillé bien au delà de l'énigme du jour.
- l'intéressante confrontation House et la soeur dans l'église, ce lieu de prières qui permet une bonne réception, au sens.. litteral ! Amusant d'ailleurs de voir comment les peintures des deux personnages sont égratignées toutes les secondes que dure la scène. Combat pas si inégal qu'il aurait pu paraître de prime abord, d'ailleurs
- Enfin la très intéressante conclusion sur Noel, où personne n'ose se dévoiler. House le premier, qui ne peut donner lui-même un cadeau : il faudra qu'il le dépose. La patronne, qui fuit toute fête, et s'enfonce dans son boulot. et le jeunot qui observe la messe. Mais le meilleur reste l'ultime scène : alors qu'on aurait pu croire qu'House passait du bon temps avec son "ami", il finit sa soirée assis seul au piano pour "O Holy night" une chanson pieuse pour un athé finalement peut-être pas si convaincu que ça.
La question de la foi religieuse pour un médecin est une question difficile, et je suis ravi de voir l'axe emprunté, à savoir un raisonnement scientifique posé, ordonné, logique, qui n'interdit pas d'avoir des convictions personnelles.. ou au moins un questionnement chez soi, mais qui ne fragilise pas ses compétences pour autant.
quant à l'humour de House, il est toujours là quand il s'agit de soigner le proviseur de Rory Gilmore, avec la cigarette prescrite ! ( ça a du faire bondir plein d'associations, ça

) Et bonne idée de revoir elizabeth mitchell
Enfin je termine cet éloge mérité par ceci : un peu comme le personnage House, la série évite de trop sombrer dans l'émotionnel, malgré les cas graves soulevés. Il y a une certaine retenue, qui est un peu celle que l'on s'oblige à prendre lorsqu'on soigne un patient...
House rocks ! Et j'aurai bien souhaité avoir un peu plus d'avis de la communauté edusienne, vous passez vraiment à côté de quelque chose
