422 Before The Prequel
Arff… C’eut été trop beau que le finale, en dépit de son indéniable qualité d'ensemble, comble la brèche fantasmatique qu’a entrouvert le magnifique double épisode. Les ambiguïtés qui y furent introduites trouvent ici des réponses, cela n’empêche pas de les trouver relativement peu satisfaisantes, ou du moins pas assez en regard de l’émulation offerte par les stimuli distillés au cours de 4 longues saisons.
En ce qui concerne le ton, on est trop proche de Boyle et pas assez de Romero ni même de Zack Snyder (L’armée des morts). L’ambiance est ratée, pas assez noire et pas suffisamment étoffée, un décorum de plus pour une saison. Les videurs chargés sur LE zombie, l’auto-sauvetage acquis d’avance de Nadia donnent un peu une idée de la demi-mesure de la fausse bonne idée, quand on réalise que c’est en fait LE cadre de l’apocalypse. La déclinaison du rouge cette année (Nocturne, Tuesday) est très peu réussie par rapport au bleu de l'année dernière par exemple, aucune cohérence esthétique. Et puis bon, ca ressemble pas mal à une tentative précipitée de satisfaire le toutéliage réclamé à corps et à cris par des spectateurs qui ont attendu pendant plus d’une demi-saison une accélération mythologique vraisemblable et satisfaisante, à laquelle nous avons eu droit et qui a été très satisfaisante malheureusement qui se clôt tout autant dans l'impatience.Exemples.
Le retour de l’agent de la CIA est symptomatique. Il ne sert à rien à part être sacrifiable (tous des patriotes) et à introduire grossièrement un bouclage de boucle d’une saison qui aura mis son temps à démarrer. C’est aussi énervant que toutes les apparitions au choix grotesques ou inconsistantes d’Angela Bassett au cours de la saison. Du coup, on ne se fait pas d’illusions sur la présence d’Irina, qui est certes introduite et remerciée de façon assez plausible, ça n’empêche pas de pouvoir être gêné par cette gestion du cast assez peu originale – on ne peut pas en demander trop, mais quand même.
L’ambiguïté de Sloane, qui a finement divisé les analyses, trouve une résolution beaucoup trop simpliste, et surtout bien trop parachutée pour satisfaire un souci de cohérence. Va pour la rédemption offerte par Sydney parce qu’il lui a sauvé la vie, encore que la nécessité de sacrifier ce qu’il eut de plus cher paraît un peu tirée par les cheveux. Sloane s’est désintoxiqué de son obsession rambaldienne en la comblant pour son amour filial. Or, ici, si sa croyance pour Rambaldi est telle qu’il décide de se ranger définitivement du bonheur en sacrifiant sa fille passée de l’autre en un p’tit coup de seringue, il devrait péter les plombs, ou du moins, on aurait dû être confronté à un cas de conscience qui n’a pas eu lieu ou n’a pas été montré. Bref, un peu facile sur le coup,Sydney aurait du lui offrir son pardon par un autre biais pour cette rédemption soit convaincante.
Par ailleurs, s’il y a eu volonté de clore le fil rouge rambaldien, la solution apportée semble assez anodine et franchement frustrante. Quand Irina fait le lien avec le finale saison 2 et invite sa fille à voir ce qu’elle a accompli avec cette mission, je me suis dit : « ben, je t’aime beaucoup mais c’est moche hein, c’est un peu tout pourri comme climax un choix entre deux bouts de fil électrique ». Pour une série qui s’est distinguée en nourrissant le spectateur de fantasmes, ça fait un peu tâche. D’ailleurs, comment croire en l’infaillibilité de la prophétie lorsqu’elle est ici tronquée. Pourquoi ce n’est pas Syd qui a tiré ? Ce serait bien du coup que ce fut en fait une tentative avortée, mais là c’est posé de telle façon que ca reste une option à envisager et certainement pas un passage obligé. Il serait intéressant du coup que Nadia soit incurable mais bon, vu que personne ne meurt dans la série, c’est assez utopique. Dans le 21, Nadia "I never believed in prophecis, fate... Now I'm not so sure", ici c'est le spectateur qui n'est plus trop sûr, et ça, ca craint un peu quand même.
Par contre, c’est pas mal du tout du tout cette révélation du Vaughn. Bien sûr, il faudra du coup probablement se taper des Vaughn-centric potentiellement barbants, mais le choix d’infléchir l’évolution de la série avant même son commencement est franchement bien trouvée, évidemment, on se doute que c’est d’abord une précaution pour clore si besoin est convenablement la série, ça n’en est pas moins audacieux et riche de potentiel. Bon après l’accident de voiture j’aime moins, un peu comme Tonio, je n’ai pas trop condiance en le potentiel offert par ce type d’évènements, trop ouvert sans être fiable à 100%. Bon, je n’abuse pas non plus, c’est vraiment jouissif et efficace sur l’instant, en même temps, je ne vois pas pourquoi cette conclusion serait plus satisfaisante que celle de l’année dernière, quand on y réfléchit, est assez proche formellement. Mais...
Amrith a écrit :sans savoir si c'[est] de la Prophétie de Rambaldi dont il [s'agit] dans ce final ou bien d'un simple prélude, il [est] quasiment impossible de faire un commentaire figé de l'épisode.
Du coup, je reste quand même plus qu'optimiste, mais attention: trop d'ambiguïté peut tuer l'ambiguïté

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