Le TEASER :
MillenniuM
Saison 3 virtuelle
EPISODE 3VS05 : PROSERPINE
Ecrit par Amrith, Olivier Laurent & Sullivan LePostec
amrith@wanadoo.fr oliviertftlaurent@yahoo.fr sullivanlp@ifrance.com
D’après une histoire de Sullivan.
TEASER
SEQUENCE 1 – IMMEUBLE DE DEVNIVI COMPUTERS - EXT. PUIS INT. JOUR
L’épisode s’ouvre sur un plan extérieur d’un immeuble très moderne. La légende nous indique :
‘‘DEVNIVI COMPUTERS
OLYMPIA, ETAT DE WASHINGTON
7 OCTOBRE 1998’’
Au 17ème étage, la caméra filme un indicateur au dessus de la porte de l’ascenseur, qui annonce l’arrivée de celui-ci. Alors que les portes s’ouvrent, la caméra se recule pour nous offrir un plan plus large de JAMES WELLINGTON, jetant un œil sur les gros titres du journal du matin tout en avançant hors de l’ascenseur.
Dans les premières années de la quarantaine, Wellington a des cheveux d’un blond profond qu’il garde coupés très courts, et des yeux tout aussi clairs, soulignés par d’assez larges cernes. Il a probablement été beaucoup courtisé plus jeune, mais le temps semble l’avoir frappé prématurément.
Il marche droit, pratiquement sans lever les yeux. Ces pas, il les fait chaque matin depuis longtemps. La caméra pivote, pour le suivre maintenant de coté, et nous faire découvrir en arrière plan le bureau de l’accueil, derrière lequel est assise CINDY.
CINDY
Bonjour monsieur Wellington.
WELLINGTON
(sans la regarder)
Bonjour, Cindy.
Toujours les yeux sur son journal, il ouvre la porte de son bureau et y entre avant de refermer derrière lui. Il fait le tour de son bureau en jetant le journal sur l’un des deux sièges disposés pour accueillir des visiteurs. Puis il s’installe dans le sien, au large dossier en cuir.
La caméra filme le premier plan – la plaque indiquant ‘‘James Wellington, manager superviseur’’ – tandis qu’il attrape le courrier du jour qui a été posé sur le bureau. Puis la mise au point s’adapte et l’on filme désormais Wellington, parcourant les enveloppes rapidement, sans les ouvrir. Rien n’attire son attention. Il repose les enveloppes et se relève donc, quelques secondes après s’être assis.
Il est filmé quittant son bureau depuis la place qu’il vient de quitter. Dans le champ, une luxueuse horloge métallique posée sur le bureau nous indique qu’il est 8 heures 52.
James Wellington avance dans un couloir en direction de la machine à café, qui obstrue la partie gauche de l’image. En bas de l’écran, une main extrait de la machine un gobelet fumant.
WELLINGTON
(s’adressant à l’homme dont nous n’avons
encore distingué qu’une partie de la silhouette)
Bonjour.
Wellington est souriant. Presque trop. Il y a un petit quelque chose d’un peu faux, une trop grande volonté de mettre l’autre à l’aise.
WELLINGTON
(continuant)
Vous êtes nouveau ici, non ?
Enfin, nous découvrons, avec le CONTRECHAMP, MEL WATERS, un jeune homme timide au milieu de la vingtaine. Ses yeux marron clairs sont souvent baissés vers le sol. Il a des cheveux blonds-roux, et son visage est parsemé de légères taches de rousseur.
MEL
Oui, je... C’est mon premier jour.
Il lui tend la main.
WELLINGTON
James Wellington. Bienvenue parmi nous...
MEL
Mel. Mel Waters.
Après avoir serré la main de Wellington, Mel s’apprête à porter à sa bouche le gobelet qu’il vient d’extraire de la machine.
WELLINGTON
Attendez !
Wellington a été brusque, surprenant. Waters s’est arrêté, un peu inquiet.
James Wellington reprend, à nouveau souriant :
WELLINGTON
Cette foutue machine est mal réglée. Elle en a
brûlé plus d’un.
Mel écarte donc son gobelet de sa bouche. Il baisse les yeux. Wellington, lui, continue de le fixer comme il l’a fait depuis son arrivée. Waters tente un regard vers lui, et trouvant les yeux de son interlocuteur à nouveau fixés dans les siens, il les baisse à nouveau.
WELLINGTON
D’une certaine façon, je trouve que cette machine
symbolise bien la patience dont chacun doit savoir
faire preuve pour atteindre ses objectifs. Une vertu
que j’attends chez mes collaborateurs.
Les regards des deux hommes se croisent un autre instant, où Mel esquisse un sourire poli. Mais son malaise est croissant.
WELLINGTON
Vous sortez de vos études ?
MEL
Oui, je... J’étais à Seattle. Je suis venu
parce que... C’est... Heu...
WELLINGTON
C’est...?
MEL
C’est ma tante qui m’a trouvé ce job ici. Je...
WELLINGTON
Ah...
Citant pratiquement mot pour mot un passage de ‘‘100 Trucs pour Réussir son Entretien d’embauche’’, qu’il doit lire tous les soirs depuis six mois – et le faisant avec un manque de conviction pratiquement drôle :
MEL
Je suis très honoré de faire partie de cette
entreprise active et dynamique chez qui j’ai
retrouvé les valeurs qui me son chères...
WELLINGTON
Mais c’est très bien de trouver du soutien chez
ses proches. La famille... j’y accorde beaucoup
d’importance, Mel.
Nouvel échange de regards. Nouveau sourire de Mel. Cette fois, il n’est plus timide. Il est carrément crispé.
MEL
Je... Je ne voudrais pas qu’on m’attende. Je ferais
mieux d’y aller.
Mel jette un regard vers la poubelle disposée à coté de la machin à café, mais se ravise.
WELLINGTON
Bien, c’est une bonne chose.
Après un signe de tête, Mel tourne les talons et s’éloigne. Il jette son gobelet de café plein dans la première poubelle qu’il rencontre dans le couloir. S’il espérait échapper à l’attention de Wellington, c’est raté. Le regard de celui-ci est toujours fixé sur lui, et le reste jusqu’à ce que Mel s’engouffre derrière une porte, et disparaisse. Wellington, filmé en plan rapproché garde les yeux sur le dernier endroit où Mel a été visible.
SEQUENCE 2 – RUE D’OLYMPIA – EXT. NUIT
‘‘21H32’’
Mel Waters gare sa voiture devant un petit immeuble d’habitation. Tout le voisinage doit être constitué d’appartements minuscules pour célibataire. Le tout a une touche glauque post-moderne.
De l’autre coté de la rue, James Wellington est assis au volant de sa voiture, dont les phares et le moteur son éteints. La caméra s’avance jusqu’à filmer son visage en gros plan.
Il observe Mel qui sort de sa propre voiture, en plan assez large.
Très gros plan du visage de Wellington, en léger ralenti.
Plan rapproché de Mel, qui a probablement ressentit un regard. Il s’arrête et regarde autour de lui. Dans la pénombre, il ne peut pas distinguer qu’il y a quelqu’un dans la voiture non loin de lui.
Insert sur les yeux de Wellington.
POINT DE VUE DE WELLINGTON :
En léger ralenti : Mel Waters reste encore un instant à observer. Sauf qu’il ne s’agit pas de Mel Waters. Il occupe la même place, près de sa voiture, il porte les mêmes vêtements, mais c’est un autre visage que Wellington distingue.
Cet homme-là a le même âge, mais des traits plus fins. Ses cheveux sont d’un blond bien plus clair, de même que ses yeux...
L’homme cesse finalement de scruter la pénombre et se retourne.
On retrouve un plan objectif de Mel se dirigeant vers l’entrée de son petit immeuble.
De l’autre coté de la rue, Wellington se prend la tête dans les mains. Comme en lutte contre lui même.
INSERT sur ses lèvres :
WELLINGTON
C’est mieux, c’est mieux.
Wellington frappe deux ou trois fois sa tête contre son volant.
De nouveau, INSERT sur ses lèvres :
WELLINGTON
C’est mieux pour toi. C’est mieux pour lui.
Plan depuis l’extérieur de la voiture. La portière s’ouvre. C’est un homme déterminé qui s’extrait du véhicule. Toute trace de doute s’est éteint.
Il s’avance d’un pas franc vers le petit immeuble.
De sa manche, dépasse la lame d’un couteau...
M i l l e n n i u M
GARDER ESPOIR
CROIRE AU FUTUR
L’HEURE EST PROCHE ?