HIWATT a écrit :Je trouvais la critique assez rigolote vu ce qu'il est devenu.
Le problème de Rohff - ou plutôt l'un de ses problèmes car en soi c'est un rappeur de merde - c'est qu'il a du mal à encaisser que ses amis fassent du fric et pas lui en pratiquant le même métier. Son premier album sort en 1999 et il est plutôt brutal par rapport à la moyenne de ce que font ses acolytes de la Mafia K'1 Fry - ce gigantesque collectif de Vitry - ce qui l'amène évidemment à un succès commercial inexistant. Les textes sont mauvais - inutilement racailleux et stéréotypés style "Je prends mon gun, je vais shooter l'Etat" - mais ce sont deux pointures qui sont derrière le sampler - le célèbre Dj Medhi et les moins connus Gang Du Lyonnais. C'est nul mais au moins c'est intègre.
Mais dans toute cette petite famille, il y a trois clowns qui peu à peu commencent à faire du blé avec des hymnes plus proches de la dance et des L5, surgonflés de textes laissant transparaître tout l'analphabétisme qui les caractérise - genre "Je veux des pépettes, va te faire mettre" ou "Lève ton doigt, comme Travolta". Ces sous-merdes de l'humanité qui brassent de la Sacem à gogo s'appellent 113, et Rohff supporte mal la vue de leurs nouvelles voitures de sport. Dès lors la Mafia K'1 Fry, qui est réputée pour son paradoxe d'avoir accouché de groupes aussi cruciaux pour le rap français que Ideal J et d'innombrables chiures gangsteristes tel que Intouchables - dont l'un des membres a été assassiné de neuf balles dans le buste par un gang de dealers qu'il avait arnaqué, preuve de la grandeur du message de ce groupe - pratique l'art très difficile de combiner commercialité pâteuse et haine barbare de gros bourrins qui n'ont rien dans le crâne. 113 deviennent les nouveaux Patrick Fiori du rap et ne payent toujours pas le McDo même millionnaires, Intouchables braillent toujours contre les flics sans jamais un argument et les gens achètent, et Manu Key pleure toujours sur fond d'airs larmoyants qui n'ont rien à envier au rap marseillais - l'insulte suprême depuis plusieurs années. Dans ces conditions, plutôt que de prendre exemple sur son acolyte intègre Karlito, Rohff fonce dans la course au fric. Résultat final, on l'a vu au Hit Machine, aux NRJ Awards, sur Fun Radio et Skyrock et à la Halloween Party des L5. Son second album - minable sur tous les points à part peut-être son titre - fait 300 000 ventes.
Un succès dérisoire comparé à ce qui l'attend lorsqu'il s'associe au chanteur de funk Oliver Cheatham et à Dj Nulle Part Ailleurs Abdel pour un titre dancefloor ridicule qui rend encore plus évidente son flow inexistant, son manque de charisme, ses textes pitoyables et - pour ceux qui ont vu le clip - sa tronche de cake. Toujours la même année, dans le cadre de l'album collectif de sa bande d'illettrés, il revient au style bourrin d'où il a émergé en insultant à tout va et sans rien derrière femmes, flics et homosexuels. La parfaite parodie fasciste du bon rappeur français en somme. A noter que du fait de la multiplication de ces tocards dans le mouvement, il a quand même fallu attendre 2003 pour que naisse le premier et à ma connaissance unique couplet de rap français fustigeant l'homophobie, sous la plume de D' de Kabal - un morceau un peu maladroit certes mais partant d'une bonne intention.
Tout ça pour dire que Rohff n'a aucun talent, aucune intégrité, qu'il est misogyne, homophobe, analphabète et que dans ce sens il s'inscrit parfaitement dans la case "Rap De Rue" parisienne déplorable née dans le 93 et le 94. Dans cette case où l'on regroupe tous les rebus et nullités du domaine, il y a néanmoins quelques anciens spécimens de talent à isoler, que furent des groupes comme La Cliqua ou bien les X-Men, deux groupes essentiels de l'histoire du rap français malgré certaines positions - pour les X-Men - douteuses.
Quant à Rohff, il est sur la liste des dix plus grosses "tarlouzes" - ça va pas lui plaire - du rap français avec 113, Sniper, Fonky Family, Diams, Stomy Bugsy, Passi, Joey Starr et deux autres au choix.