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2.01 - The Prodigal Son 1/2

Deux Flics à New York City 1/2

Retour du fils 1/2

lundi 30 août 2004, par Nick

Les frères Revilla, de gros bonnets, s’en prennent aux types de la DEA. Sonny et Rico jouent les appâts de luxe en se rendant à New York pour faire affaire avec eux.

Ma première review de "Miami Vice" ! Quelle honneur d’écrire sur cette formidable série. Evidemment, tout le monde s’en tape complètement, c’est triste. Pour certains, MV est devenu irregardable avec son look 80’s désuet, que ce soit au niveau des fringues que de la musique. Ok, mais ces gens-là ont-ils vu les 114 épisodes répartis sur 5 saisons ? Permettez-moi d’en douter... MV est surtout une série qui se regarde plus qu’elle se raconte, tout le paquet est mis sur la forme plutôt que sur le fond. Mais le fond existe quand même... Ouf ! Oui, là je sais, je suis en train de me tirer une balle dans le pied avec une telle phrase, mais il faut bien dire la vérité. Alors, bon, je ne sais pas si beaucoup de personnes liront ces reviews de MV, mais ce n’est pas grave, selon moi, il fallait que quelque chose soit écrit sur cette série, même si ce sont de grosses conneries. Et pour commencer, un double épisode réalisé par Paul Michael Glaser qui ouvre la saison 2 (1985-1986)... Yummy !


Bogota, Colombie, 1985. Pour une fois, Sonny Crockett et Ricardo "Rico" Tubbs ne sont pas en train d’arpenter la tête haute les rues de Miami à bord de leur Ferrari Daytona. On les retrouve dans la brousse, à bord d’une jeep conduite par un de leur contact, sur le point d’interroger un prisonnier de l’armée colombienne qui leur permettrait de mettre la main sur les frères Revilla, de redoutables trafiquants de cocaïne. Ca commence mal, ils se font malmenés comme des pruneaux en arrivant sur le camp. C’est tout juste si on ne les traite pas comme de la vermine. Allons, bon... Rico se charge d’interroger le prisonnier qui lui sort "la croix de jésus". Ca suffira comme ça dit le militaire à grosses lunettes. C’est notre pays ! Ce sont nos lois, tirez-vous de là ! "Bienvenue dans le tiers-monde" dit leur contact d’un ton grave. Bouh ! Et le prisonnier se fait exécuter au moment ils sortent. Là-dessus, un synthé de Jan Hammer qui grince et générique !


Miami, poste de police. Sonny regarde une carte avec une concentration de tous les instants. Pourtant, ça ne sert à rien, il vient juste de se souvenir d’un pilote colombien dont le code était "le croisement du Christ". Bah, ça doit être la même chose, hein ! Plutôt léger marmonne le lieutenant Castillo (Edward James Olmos), occupé à se frotter le haut des sourcils... Mais c’est la seule piste, alors...


On retrouve toute la petite bande dans les marais des Everglades (ouest de Miami). Sonny finit sa cigarette. Switek, le "gros porc" sympa, propose un morceau de son festin à son pote Zito (John Diehl) qui ressemble comme deux gouttes d’eau au Che tandis que les filles, Trudy, la black, et Gina la latino se font chier dans leur treillis. Il y a aussi Castillo et les agents de la DEA, les stups quoi qui patientent... Tout le monde surveille un hydravion chargé de coke. Putain ! Ca fait deux heures qu’ils devraient être là les méchants. Castillo en a marre mais veut bien attendre encore quatre heures. Logique. Soudain, ça y est, les vla ! Les bad guy ramassent la came, Castillo ne distingue que Miguel Revilla (Luis Guzman). Les méchants ouvrent le feu. Gun fight. Miguel parvient à s’échapper. C’est pas de pot ça.


Sonny et Rico se rendent ensuite dans un appart’ pour rejoindre les stups, pour boire un coup ou quelque chose comme ça. Ils n’ont pas aussitôt franchi la porte de l’immeuble qu’ils entendent des coups de feu. Miguel, qui était là, parvient à s’échapper, et Gina, qui était sur place, est touchée (elle s’en sortira). Plusieurs agents de la stup sont morts. C’est un coup des Revilla. Pour ne pas qu’on les emmerde, ils s’amusent à exécuter des fédéraux... Ce sont des cas ces oiseaux-là. Ils participent à toutes les étapes du trafic, de la culture à la vente en passant par le transport pour se remplir les poches le plus possible. Faut les coincer clame le chef des stups. Ses hommes sont en grève, leur sécurité a été forcée, ils sont cuits. Bon, inutile d’aller plus loin, Sonny et Rico vont se charger de tout ça, comme d’hab, infiltration (Sonny Burnett et Rico Cooper) et tout le tralala. Y a qu’eux au monde ou quoi ?


Avant de se rendre à NY, Sonny et Rico s’arrêtent sur le yatch de Newton Windsor Blade (Gene Simmons du groupe Kiss), un trafiquant intouchable, sur lequel raisonne Carribean Queen de Billy Ocean -sur lequel de jolies filles en bikini se trémoussent. Ils lui parlent de la came que la police a égaré aux Everglades et qu’ils prétentent avoir récupéré et Blade leur donne le nom de Jimmy Borges pour les aider à distribuer leur soit-disant butin.


New York City, Manhattan, la carte postale habituelle (quoique non, on ne voit pas la statue de la Liberté, grr !). Première étape : la NYPD pour tout un tas de formalités. Le chef de la police, Pearson (Charles Dutton) n’est pas trop chaud pour coopérer. Sonny s’empare d’un téléphone, (Rico est déjà occupé avec un autre -il essaye de contacter son ex de NY, Valerie Gordon, flic elle aussi) compose un numéro, refile l’appareil à Pearson et hop c’est réglé.


Alors que Rico recherche Valerie désespérement (par téléphone), celui-ci et Sonny mettent la main sur Borges (Penn Jilette, le type qui essaye de vendre des encyclopédies à Joey dans un épisode de "Friends"). Ils l’emmerdent avec Blade alors que le malheureux est en train de bouffer (sûrement son quatrième repas depuis le début de la journée vu son allure). En plus, il est méfiant le gros, il veut pas coopérer lui non plus. Mais Sonny et Rico lui parlent de leur 300 kg de coke piqués aux flics. Borges s’excite et leur donne rendez-vous au Delirious après quelques coups de fils.


Sonny, Rico et Borges se retrouvent au Delirious comme convenu. Sonny traverse la foule d’un air sombre, jusqu’à ce qu’il croise le sosie d’Agnès Soral, coiffée à la Madonna version Papa Don’t Preach. Gros flash et puis des gens gênent la vue, et la voilà qui disparaît... Damn it ! Borges présente à Sonny et Rico un certain Franck Sacco, qui était en train de boire un verre avec... Valerie Gordon (Pam Grier alias Foxy ou Jackie Brown, au choix). Comme c’est étrange doit penser Rico. Mais chut, faudrait pas se faire pincer. Borges va faire un tour dans les chiottes et se fait aborder par le sosie de Mario du groupe "Images" qui lui demande ce qu’il fabrique. Rico négocie la vente avec Sacco qui lui propose de danser avec Valerie. Petit clin d’oeil de Rico et c’est parti. De cette façon, Rico et Valerie vont avoir droit à leur scène d’explications. Sacco demande à Sonny de venir le revoir plus tard parce qu’il est trop "busy" en ce moment tandis que ce dernier s’allume une cigarette au même moment où Rico et Valerie démarrent un slow sur Tell It Like It Is des Neville Brothers (une chanson que reprendra quelques années plus tard ce cher Don Johnson, mais peu importe...). Valery dit à Rico qu’elle bosse aux moeurs et qu’ils sont sur le point de coincer Sacco, responsable de plusieurs meurtres liés à la drogue. Elle joue sa compagne. Rico lui parle de leur mission et puis zut, il en a marre, il lui dit qu’elle lui manque tel un mâle en rut. La danse est déjà finie (au bout de 50 sec), Sacco se barre après avoir demandé à Valerie de rester. "Mais où est passé Borges" se demande Sonny ? Rico veut aller en boîte, wouah génial ! C’est alors que Sonny décide de les laisser se bécoter. Pense-t-il à retrouver Borges ou la mystérieuse femme ?


Musique de synthé qui fait peur... Dans la rue, Borges discutent avec les Revilla. Mario est là aussi. Les frères demandent à Borges de ne pas acheter aux américains puis se barrent. Démarre alors You Belong To The City de Glenn Frey (sépcialement écrite pour la série) en fond sonore. Le pied ! C’est la nuit. Sonny traîne seul dans les rues de NY, la cigarette au bec, les mains dans les poches, l’air cool comme toujours dans son costume Armani, croise quelques putes ici-et-là, appelle en vain un taxi jaune, fait les vitrines, s’en grille une autre et encore une autre...


Pendant ce temps, Rico poursuit ses slows avec Valerie (c’est vraiment les 80’s !) et notamment sur du Joe Cocker. Mais Valerie "ne veut pas". Ne veut pas quoi ? Ah elle parlait de sexe ? Bah, pas de chance Rico, tu seras obligé de jouer du poignet ce soir... On zappe direct sur Sonny, de retour au Delirious semble-t-il, qui s’apprête à en allumer une nouvelle (je parle de cigarette là, quoique...) mais il est stoppé dans son élan par la mystérieuse Agnès Soral au look Madonna qui veut allumer la sienne avant lui. Alors que démarre Pride de U2, elle lui dit qu’il n’est pas persévérant le mec. Gros flirt mais la fille le laisse en plan malgré tout. Sonny ressort, prend un taxi mais Agnès la stoppe encore dans son élan en disant que c’est le sien. Bon, elle veut baiser, on a compris et s’amuse. Elle a essayé de la jouer au plus malin, alors Sonny sort le grand jeu en la traitant de prétentieuse et la blotte contre lui d’une façon on ne peut plus macho. On s’embrasse et on oublie tout, dix secondes plus tard, les voilà tous les deux dans le taxi.


Un lit, des jambes, merde ! Ce sont celles de Sonny ! Hum ! Il se réveille et voit des types déménager des trucs. C’est quoi ce délire ? "Et en plus je ne sais même pas son nom", se dit-il d’un ton désemparé...


Le lendemain, Rico, intrigué par Valerie, suit celle-ci après qu’elle ait dit au revoir à Sacco, parti faire son business. Pendant ce temps, Sonny se rhabille et remarque qu’on lui a piqué son gun. Ah bah merde alors !


On retrouve Borges dans un parking avec Rico et Sonny en train d’expliquer que Sacco a peur de se lancer à cause des colombiens qui ont la mainmise sur le marché. Il a les boules Borges, il ne veut plus être de la partie. Rico lui demande combien il veut et Borges finit par céder en réclamant 100 kg de commission.


Sonny et Rico ont maintenant una bagnole, une sorte de Cadillac, et font les rues avec Borges pour interroger tous les dealers de la ville. Encore une petite carte postale... enfin, pas vraiment, on ne nous montre pas que des jolies quartiers. Ben oui, quand même... Oh mais attention, qui voit-on surgir ? Mario ! Il a un oeil partout ce type ! La tournée passe par une discussion avec un travesti qui a lui aussi peur des colombiens. Tout cela ne mène à rien et Sonny et Rico lâchent Borges, qui repart avec la bagnole, c’est la sienne en fait. Rico trouve qu’il y a un truc louche. C’est pas normal de ne pas avancer dans une telle affaire et c’est sûrement pas seulement parce que l’épisode dure 1h30 au lieu de 45 minutes. C’est alors que la NYPD débarque. Pearson leur dit qu’ils sont "out". Grosse dispute face à face entre Rico et Pearson. On prie pour eux qu’ils aient chacun pris un smint avant ! Tiens ça me rappelle un épisode de Seinfeld avec le type qui vous parle trop près des gens, ça doit ête Judge Reinhold, un truc comme ça, le Billy de "Beverly Hills"... Sonny fait un grand sourire et affirme avec certitude que Pearson a raison, qu’ils vont laisser tomber et repartir. Voilà, comme çà, les connards de flics new-yorkais peuvent s’en aller.


Après leur départ, Rico demande des explications et Sonny a une idée, s’en prendre aux clients des Revilla. Ils retrouvent Borges au bar du Delirious pour leur annoncer leur plan, bloquer les stocks des Revilla. Sonny se retourne et voit Mario faire son entrée -sans tiquer, il ne le connaît pas encore. Rico dit à Borges que si tout se passe bien, il se retrouvera dans un mois à faire une croisière sur la Côte d’Azur. Borges a peur mais Sonny lui assure que les Revilla ignorent où se trouvent la France, ils croivent que c’est en Asie ! Rico fait plaisir aux télespectateurs français, surtout ceux du Sud-Est, jusqu’à ce que Mario joue du gun. Tout le monde s’en sort sauf le bad guy et son complice qui arrivait par derrière. Borges leur explique où et comment livre les Revilla. Et sur ce, A SUIVRE...


Pas évident de juger un épisode d’une heure trente coupé en son milieu. M’enfin, on touche là un des joyaux de la série. La réalisation signé Paul Michael Glaser (ce cher Starsky bien sûr), nominé aux Emmys pour l’épisode de la première saison, "Smuggler’s Blues", est relativement bien soignée. La musique est classe, que ce soit les chansons (l’une des meilleurs tracklists de toute la série) ou les compos de Jan Hammer. Après un début musclé en Colombie puis dans les marais des Everglades, les choses deviennent bizarrement plus calmes à New York où il faut attendre la fin pour retrouver de l’action. Entre les deux, on savoure la ballade de Sonny et Rico dans la Big Apple. Seul bémol sur le fond : pourquoi faut-il que ce soit deux flics de la brigade des moeurs de Miami qui s’occupent d’une telle affaire. N’y a-t-il pas d’autres organismes qui pourraient s’en charger, je ne sais pas moi, le FBI par exemple ? Enfin, bon, ne boudons pas notre plaisir.