Le scénario de la bonne télé
DECEMBRE 2008
Par Sullivan Le Postec • 18 novembre 2008
Bienvenue au Village.

Ce mercredi, « Clara Sheller » revient sur France 2, un peu plus de trois ans après la diffusion de la première saison.

De nombreux éléments se sont additionnés qui expliquent ce retour tardif. Reste que, du coup, la série se trouve étroitement liée aux battements de la fiction française. En 2005, elle remportait un succès massif qu’on aurait pu croire le prélude à un renouvellement de son succès. En vérité, cette année fut la dernière à voir la fiction française remporter un grand succès. « Clara Sheller » avait achevé de ringardiser et de condamner à la disparition les séries de l’ère « Navarro ». Mais « Clara Sheller » était un cas isolé, sur lequel personne ne construisit rien. Il est frappant de constater que rien d’autre que la saison 2, trois ans après, peu un tant soit peu se comparer à ce qu’à essayé de faire la saison 1 en terme de rupture de ton, de style et de sujet avec la fiction de papa (une exception, peut-être : « Hard », mais la série de la Nouvelle Trilogie fait tout autant figure d’OVNI).

Aujourd’hui donc, Clara revient, changée mais toujours la même. Meilleure même que par le passé. Sa première apparition s’était faite dans un paysage fictif terne mais qui triomphait à l’audimat, son retour survient en pleine crise. Crise d’audience, d’objectifs, de créativité, et de modèle économique. Les tentatives pour dépasser cette période sont, en réalité, multiples. Peut-être trop. Si ce n’est Canal +, qui donne l’impression de creuser avec ténacité un sillon, les autres diffuseurs semblent enchaîner les expériences, étanches les unes aux autres.

Après trois ans de ce régime, il est probablement temps de commencer à tirer des leçons de ce qui s’est fait, et de construire sur ces bases. « Clara Sheller » en porte une qui tiendra pour certains de l’évidence, qui reste pour d’autres difficile à admettre : son succès est celui de son écriture et de son scénariste.


Avant que le début de sa diffusion ne nous donne l’occasion de rentrer dans les détails de notre dossier sur la seconde saison, il ne vous est pas interdit de vous replonger dans la première :

- Entretien avec Nicolas Mercier.
- Critique des six épisodes de la saison 1.