Je vous rassure, ça n’a rien à voir avec une vie personnelle ou professionnelle particulièrement prenante.
Nos compagnes/compagnons ont très bien compris l’étendue de notre autisme sériel lorsqu’on a demandé à ajouter « ou ton amour d’une série stupide » [1] » à « Jusqu’à ce que la mort nous sépare » dans nos vœux. Nos employeurs ont bien reçu l’annexe à notre contrat où l’on cède les jours de congés parentaux, de déménagement ou de décès de membre de la famille, contre des congés « premiere week ! », « finale de Survivor » et « deuil de fin de séries ».
Non, les vraies raisons sont bien évidemment liées simplement et uniquement aux séries. Voici donc le top 5 des raisons de cette baisse de vitesse.
1 Seth Meyers
Il y a encore quelques années, je n’aurais pas pensé que son départ de Saturday Night Live aurait eu un tel impact. Que ce soit dans la presse, ou des témoignages de ses collègues, Seth Meyers est devenu le cœur de l’émission sans vraiment qu’on s’en rende compte.
C’est un peu étrange car il n’a jamais été très marquant dans les sketchs et je dois avouer que j’ai eu un peu de mal à ses débuts au bureau de Weekend Update et à nouveau lorsqu’il l’a repris en solo après le départ d’Amy Poehler. Pourtant, son départ (discret mais décevant) m’a vraiment touché. C’est aussi en grande partie lié au fait qu’il était l’un des derniers membres de la distribution qui m’a converti à l’émission, à la belle époque de Amy Poehler, Maya Rudolph et Kristen Wiig.
Je suis très content de le retrouver dans son propre talk-show. Je ne suis pas un fan du genre, mais je sais que si je suis en manque de news par Seth, son seul talent remarquable à l’antenne de SNL, je sais exactement où le trouver
2 S "de J.J. Abrams"
J’ai aussi fait l’erreur de faire quelque chose que je répugne à faire. Lire un livre. Mais j’ai une excuse, celui ci, il est de J.J. Abrams. Et comme les séries de J.J. Abrams, il a eu l’idée, l’a refilé à un type, Doug Dorst, et s’est barré en courant, et est revenu juste pour en faire la promo.
« S », comme les séries de J.J. post-Felicity, a un concept entraînant. Il s’agit d’un livre à l’intérieur d’un livre. The Ship of Theseus, un faux livre d’un faux auteur, prénommé V.M. Straka et dans les marges de ce livre, on découvre les notes d’un homme et une femme, Eric et Jen, qui se l’échangent. Les notes ne sont pas nécessairement dans l’ordre chronologique, la couleur du stylo donne une idée après quelques pages de la succession des événements et l’évolution de la relation de Jen et Eric.
Mais en faisant abstraction des notes, The Ship of Theseus est un livre qui se lit aussi de manière indépendante. C’est un projet ambitieux et très efficace. C’est un livre qui implique que le lecteur s’investisse intégralement, il en devient très prenant et joue aussi sur les qualités d’un avide téléspectateur de séries.
Cela rappelle un peu les débuts d’Alias où J.J. & co avaient lancés un faux jeu de piste sur internet en plus d’un code secret dans les noms de ville des épisodes qui dévoilait la révélation finale de la saison 1. Cela fait plaisir de retrouver l’aspect joueur de J.J. surtout dans une œuvre complexe.
Un peu comme Moffat, Abrams a de bonnes idées, mais la conclusion est bien souvent un gros problème. Avec Lost et Alias, notre enthousiasme en fin de série était largement remis en cause ou avait quasiment disparu avec les années, en revanche, Felicity et Fringe nous ont quittés dignement. Je ne l’ai pas encore fini, mais je suis confiant pour la fin, mais aux deux tiers du livre, je suis toujours très impatient de trouver le temps de le lire.
3 Veronica Mars
Je ne voulais vraiment pas m’enthousiasmer. Je m’étais mis dans la tête que Serenity était une exception, jamais la règle. Une série n’a pas à devenir un film. C’est contre nature, et le résultat n’est jamais à la hauteur de mes attentes.
Et puis, il y a eu la bande annonce. Et puis, l’annonce de la sortie d’un livre de Rob Thomas qui s’intégrera dans la suite des aventures de Veronica Mars si elle revient sur un écran, petit ou grand. Et puis, il y a eu l’annonce de la sortie de la B.O. du film qui reprend une nouvelle version de We Used To Be Friends qui me fait écouter l’extrait en boucle sur iTunes régulièrement jusqu’à la date de sortie de l’album.
Ben voilà, en plus de Murder One, je ressors mes vieux DVD de Veronica Mars. C’était l’époque de Tamara Poitier et Teddy Dunn, mais c’est pas grave, parce que « Qui a tué Lilly Kane ? » est une des meilleurs intrigues que la télé des années 2000 nous a donné.
Je suis sur que The Killing saison 3 et True Detective, c’est très bien, mais ça ne sera jamais aussi fun, prenant et cool que Veronica Mars.
4 Welcome To Night Vale
Je n’ai jamais caché ma passion pour The Thrilling Adventure Hour. Si vous ne criez pas régulièrement « Dorothy Parker Smash !!!! », que vous ne saluez pas vos collègues et amis par un « Hi, all my buddies ! », et que vous ne finissez pas un bon mot par un « Clink ! », je ne peux rien faire pour vous.
En revanche, l’annonce d’un cross-over de Thrilling Adventure Hour avec un autre podcast lance obligatoirement un nouvel abonnement sur iTunes. En effet, leur dernier cross-over m’a découvrir Superego, dont mon sketch préféré a été adapté par Adult Swim. Du coup, je rattrape doucement mon retard sur Welcome To Night Vale, et c’est vraiment une belle surprise.
Il s’agit d’une fausse émission de radio sur des événements étranges qui se passent dans une petite ville des États-Unis. L’intérêt du podcast vient de son ambiance assez unique. Il ne vous fera pas essayer de retenir (en vain) vos rires dans le train le matin en allant au boulot comme TAH mais ce mélange léger de Twin Peaks et de The X-Files est une vraie réussite.
Le cross-over entre Superego et Thrilling Adventure Hour n’avait pas vraiment réussi à mélanger les deux styles des podcast (une performance en public aurait sûrement aidé) et je ne sais pas ce que Ben Acker et Ben Blacker, les auteurs de TAR, vont amener à Welcome To Night Vale, mais, alors qu’il n’a pas encore été diffusé, c’est déjà une réussite : j’ai découvert un podcast unique et ajouté une routine sympathique de la semaine aux côtés de The Writers Panel et Stuff You Missed in History Class.
5 Les Jeux Olympiques
Non, sérieux, y’a pas un pétition pour réduire la durée des J.O. à un week-end ? C’est grave, grave long, ce truc !
[1] A ce sujet, Madame, si tu lis ces lignes, je te réfère à l’article suivant quant à ta question « Ça te dit pas de regarder la nouvelle série de Téva ?"
