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Battlestar Galactica - Un des pires épisodes de toute la série

The Woman King: Le racisme, c’est mal. Bousiller sa troisième saison, aussi.

Par Feyrtys, le 18 février 2007
Publié le
18 février 2007
Saison 3
Episode 14
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Je reconnais volontiers avoir été un peu dure avec l’épisode précédent. Le Carré Amoureux Maudit m’a empêché de voir les bons côtés de l’épisode, et j’ai projeté sur tous les autres personnages et toutes les autres storylines l’énervement ressenti devant Starbuck, Lee et Dualla (mais pas Anders, parce qu’il est beau et grand et fort et que ses lignes de dialogue ne sonnent pas encore complètement faux).

Avant de regarder l’épisode de cette semaine, je m’étais donc décidée à rester calme, sereine, même si on revoyait Starbuck et Lee. Je m’étais dit, ok, ils veulent vraiment développer cette histoire, ces couples pas crédibles pour deux balles, ces personnages qui sont devenus haïssables, d’accord, qu’ils le fassent, ils peuvent se rattraper à côté, ils en sont capable.

Bonnes nouvelles : on revoit le CAM dans cet épisode, mais à peine une minute et c’est plutôt subtil (difficile de faire lourd en 30 secondes d’écran en même temps). De plus, l’épisode est centré sur Helo, personnage que j’apprécie depuis le début (et pas seulement parce qu’il est beau et grand et fort). Donc, j’aurais du être contente, j’aurais du pouvoir me concentrer sur les points forts de l’épisode, passer outre les points faibles et écrire une review qui aurait rattrapé la sévérité de la dernière.

Sauf que... cet épisode était complètement raté.

Il aurait peut-être fallu que je boive de l’absinthe en regardant l’épisode, comme le fait Ron D. Moore pendant son podcast. Ca m’aurait sûrement permis de trouver des circonstances atténuantes à cet épisode lent, vide, détaché de la mythologie de la série, qui additionne clichés et dialogues incroyablement creux.

Ron raconte dans son podcast l’histoire originale, et c’est d’autant plus frustrant que ça semblait un peu plus intéressant que le résultat. Déjà, on aurait su comment Helo se retrouve en charge des civils et débouté de son poste de XO. Ensuite, on aurait su pourquoi l’épisode se focalise sur les Sagitarriens. Parce que oui, tenez-vous bien, toute l’histoire autour des Sagitarriens faisait référence à une storyline développée sur New Caprica qui impliquait Baltar, Zarek et Gaeta. Une storyline qui comportait un massacre et un secret qui aurait refait surface pendant le procès de l’ancien Président.

Quand on sait ça, qu’on a été frappé par le nombre de scènes coupées qui réapparaissent dans le Previously On, et qu’en plus ils en rajoutent une couche en montrant une scène coupée à la fin (Helo avouant son implication dans le meurtre des cylons infectés par le virus), on a envie de dire : « are you fracking kidding me ? »

Cette idée de montrer des scènes coupées à la fin de l’épisode est probablement la pire que l’équipe de BSG ait jamais eue. Ils peuvent trouver ça intéressant de montrer aux spectateurs les histoires qui n’ont pas passé la cut room, mais franchement, ça ne fait qu’augmenter la frustration que la saison a développé depuis ses débuts. Parce qu’ils oublient quelque chose de très important : en tant que spectateur, on part du principe que pour n’importe quelle histoire racontée dans une série, le résultat final est le meilleur possible. Le meilleur compte tenu des obligations de temps, de compréhensibilité et d’efficacité.
Les scènes coupées, ça peut avoir son intérêt dans un dvd, lorsque l’histoire a déjà été racontée, et que les producteurs savent ce qui vaut la peine d’être montré. Les scènes coupées peuvent apporter de nouveaux éclaircissements, mais la plupart du temps, elles confirment au spectateur que la série a fait le mieux qu’elle pouvait avec ce qu’elle avait.

Ici, on a le résultat inverse. Les scènes coupées montrées à la fin de l’épisode (la semaine dernière, Roslin et Caprica Six ; cette semaine, Helo et Adama) me convainquent de ce que je soupçonne depuis un bout de temps : la série est en train de se saboter.

Les excuses pathétiques de Ron D. Moore dans son podcast ne m’aident pas à trouver des bons côtés à cet épisode. Il reconnaît que le thème du racisme et du refus de soin par conviction religieuse sont éculés, et en particulier à la télévision. Il reconnaît que la série n’élève pas le débat sur ce sujet. Il reconnaît qu’à cause du montage, l’histoire perd de son intérêt. Et il s’étend sur tout ce que l’épisode aurait pu être...

A une époque, lorsque la série était cet OVNI qui maniait science-fiction, réalisme et drame politique avec brio, les podcasts étaient une façon d’en savoir plus sur la construction d’une telle réussite. On en apprenait plus sur les conditions de travail, de tournage, sur les problèmes de budget, sur les idées débattues dans la writers room... Mais lorsqu’un épisode est raté, lorsque plusieurs épisodes qui se suivent sont décevants, lorsque c’est toute une saison qui se retrouve bancale, le podcast est un instrument qui se retourne contre Ron D. Moore et son équipe. Parce qu’il est honnête, le Ron. Il reconnaît ses erreurs, il reconnaît les points faibles de l’épisode qu’il commente. C’est d’autant plus douloureux à écouter. D’ailleurs, je vais arrêter d’écouter les podcasts des épisodes ratés. C’est une décision sage si je veux continuer à croire à la série.

Feyrtys
P.S. Le problème, c’est que d’après la preview du prochain épisode, on va avoir droit à un thème catastrophe. Avec le Chief (d’ailleurs devenu alcoolique au cours des deux derniers épisodes, quelqu’un sait pourquoi ?) et Callie au centre de la catastrophe... Encore un épisode déconnecté de la mythologie, qui n’apporte rien et qui boulettise des personnages jusque là adorés ? Pitié, faites que non...