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Grey’s Anatomy - Critique de l'épisode 6 de la saison 3

Let the Angels Commit: What a MacSlutty intern. Seriously.

Par Blackie, le 10 novembre 2006
Publié le
10 novembre 2006
Saison 3
Episode 6
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Shonda Rhimes est une militante pour notre santé, une vraie, qui n’hésite pas à user de ses comédiens pour nous faire comprendre l’importance d’une bonne hygiène de vie. Et avant la médecine, celle-ci passe d’abord par de bonnes douches. Dempsey se colle cette fois-ci à la séance de démonstration, par pur intérêt pour la santé publique.
Merci de penser à nous. Sérieusement.

Evidemment, cette séquence d’ouverture typiquement vaudevillienne (vaudevillesque ? vaude... théâtrale) nous fait rire d’avance, la source du malentendu se voyant venir gros comme un camion. La MacSister est venue faire un tour en ville pour balancer quelques critiques à la figure de son frangin, comme n’importe quelle sœur digne de ce nom. Cela fait trois ans que les remarques fusent à l’encontre de notre salope incomprise, mais maintenant que le couple Shepherd est officiellement divorcé, les vannes sont prises par les personnages de façon beaucoup plus légère, ce qui ne peut que rendre service à l’atmosphère générale.
Derek avait déjà trouvé un bon confident en la personne du Chief et la présence de Nancy n’est pas indispensable pour remplir ce rôle, malgré les bons conseils qu’elle lui prodigue malgré tout. Elle est surtout utilisée afin d’accentuer le sentiment de famille brisée entre Derek, Addison et Mark, petite bande autrefois inséparable qui a dorénavant du mal à recoller les morceaux.

De son côté, Meredith se calme également, ne nous étouffant plus de son omniprésence ou de ses jérémiades. Les drogues doivent avoir un effet Duracell, à moins que ce soit parce qu’on ne la voit plus lever le coude chez Joe, parce qu’elle ne bronche pas une seule seconde lorsque Derek lui annonce son besoin d’être seul un moment. Non, notre ex-geignarde en chef sourit paisiblement et fait preuve d’une totale compréhension. C’est l’année « aimons Meredith », on dirait. Voilà en tout cas une vraie respiration pour le couple maudit qui fait du bien. Les scénaristes ont dû réaliser qu’en ce qui les concerne, trop de drame finit par tuer le drame.

Izzie réintègre l’hôpital, ce qui heureusement ne ramène pas le statu quo (manquerait plus que ça !). Bien que son affaire soit traitée comme une faute irresponsable de la part d’une interne et non comme un geste effectué en toute conscience (ce qui, je ne cesserai de le dire, me reste un peu en travers de la gorge tant c’est une solution facile), les capacités de Bailey continuent d’être mises à doute par ses collègues et par elle-même.

Mais si la faute est en grande partie rejetée sur son intendante, Izzie doit tout de même se soumettre à divers entretiens pour sa réhabilitation, ses aptitudes médicales étant limitées et sévèrement contrôlées. Il est dans son intérêt de s’écraser au maximum. Laissant petit à petit tomber le masque de la déprime, Izzie est celle en qui nous sommes censés nous identifier, à essayer de retrouver une ancienne atmosphère tout en ayant du mal à suivre les changements opérés. D’habitude, j’ai du mal avec les remarques faites à travers des personnages sur ce que les spectateurs devraient penser. Mais l’étonnement d’Izzie est fait d’un ton si léger que la réflexion arrive à passer doucement. D’autant que la série s’amuse à nous rappeler qu’elle reste essentiellement la même à travers une gentille séquence d’autodérision remplie de gimmicks, où Meredith et George adoptent les clichés propres à leurs amis dans le confessionnal maison. Qu’on ne soit pas surpris de les voir arrêter l’ascenseur uniquement pour parler de leurs petits problèmes sentimentaux, on est tout de même dans l’hôpital où tous les médecins étalent leur vie sexuelle pendant qu’ils charcutent leurs patients.

Justement, en parlant boucherie, l’handicapé de la main continue à opérer et protège ses arrières de manière pathétique. Pas besoin de repenser au genre d’homme qu’est l’acteur pour être énervés, les plaintes et crises de doutes insupportables de son personnage se suffisent à elles-mêmes.
Bizarrement, Christina s’en sort étonnamment bien. Toujours d’un égoïsme démesuré, elle évite néanmoins d’afficher une quelconque fierté dans ses actions, qui lui sont un poids plus qu’autre chose, et l’on aperçoit même une pointe de ressentiment contre ce qu’elle est amenée à faire par amour. Surtout, pour une fois, madame se prend la tête en silence. Alleluia. Non seulement cela donne plus d’épaisseur à ses angoisses, mais surtout cela nous épargne une énième envie de lui hurler de se la boucler. Christina semble suivre le chemin de la rédemption enclenché par Meredith. La saison du changement, qu’on nous dit. Il ne reste plus qu’à éliminer son petit copain et ce sera le paradis au Seattle Grace.

Mais s’il y abien une chose qui ne risque pas de changer, c’est le patient bizarre de la semaine. George s’y colle, maintenant dans le service d’Addison, et a droit à... une femme avec deux utérus. Dingue ! Mais attendez, ce n’est pas fini. La dame en question est enceinte d’enfants conçus à 6 semaines d’intervalle ! Encore plus incroyable : ils sont de pères différents !
J’attends le jour où ils nous présenteront un homme avec les fesses devant...

Côté privé, je le savais (comme toujours hein), la rupture de George et Callie ne pouvait qu’être bénéfique. Notre gentil nounours n’est jamais aussi adorable que lorsqu’il est empoté et raconte n’importe quoi, avec un regard désemparé. Le rôle de comique de service lui va très bien. Par contre, la coupe de cheveux militaire... brèfle.

Reste Alex, le macho se retrouvant sous les ordres d’un autre macho qui, finalement, ne donne pas le duo qu’on imaginait. Beau gosse junior réalise que l’obstétrique l’intéresse plus qu’il ne le croyait lorsqu’il était sous les ordres d’Addison. Dommage que l’apothéose de sa nouvelle vocation ne consiste qu’à raconter un quelconque match à un bébé, sa façon de grogner en pleine opération étant à la limite du ridicule. Un bon vieux sauvetage à coup de scalpel aurait été plus efficace pour notre dose d’héroïsme et de regard rempli de fierté. Au lieu de cela, la scène tombe complètement à plat.

Là où c’est également mal foutu, c’est que la carrière d’Alex dans la chirurgie plastique se finit sans qu’il n’ait eu quoi que ce soit à faire ayant un rapport avec. Que Mark le prenne pour sa bonne à tout faire, pourquoi pas. Mais ce comportement aurait pu tout aussi bien s’appliquer en y incorporant des éléments médicaux. Alex ne choisit donc pas entre deux services mais entre exercer la médecine et jouer les secrétaires. De ce que l’on préfère à ce qu’on trouve le moins pire, il y a une grande marge qui donne moins d’impact à la nouvelle voie du personnage. Et cela ne va pas aider Addison à ne plus voir en lui qu’un mini-Mark.

Pour finir, ce que je reproche le plus à cet épisode (de facture correcte dans l’ensemble) concerne donc les traitements de Callie et McSteamy. Les ajouter au "générique" devrait signifier qu’ils sont importants à la trame de l’histoire. Hors aucun des deux n’a de véritable utilité, que ce soit avec des patients quasi inexistants ou des relations n’ayant pas la moindre consistance. Callie ne sert que de prétexte aux Georgeries tandis que Mark est l’autoroute de service (tout le monde lui passe dessus), dont on commence à se demander ce qu’il fait au SGH alors que cela semblait si clair il y a quelques semaines. Ajoutons à cela que leurs lignes de texte se limitent au strict minimum et leur présence se résume à un énorme point d’interrogation. Oui, Sara Ramirez et Eric Dane sont fort sympathiques et je n’ai aucune envie de les voir partir. Mais qu’ils arrêtent de servir de plantes vertes pendant que des boulets (au hasard...Burke) prennent trop de places.

Blackie